L’Eglise brûle : crise et avenir du christianisme.

Ce livre dresse un constat : la baisse du nombre des prêtres, des religieux et des pratiquants dans les principaux pays d’Europe. L’incendie de Notre-Dame de Paris en donne le signal, même s’il a provoqué un sursaut d’émotion bien au-dehors de l’Eglise. Autre signe : la mise à l’écart de l’Eglise italienne pendant l’épidémie du Covid.

Après tant de siècles de présence active en Europe, l’Eglise doit-elle s’attendre à n’y être plus qu’une mémoire culturelle ?

La crise de l’Eglise occidentale participe de la crise qui frappe l’Europe en perte d’influence. Cependant, il ne serait pas juste d’oublier une mémoire vivante de l’influence chrétienne qui irrigue encore les comportements et les valeurs. Il serait utile à la pastorale d’en tenir compte.

L’auteur trace un portrait contrasté de l’action spectaculaire de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Malgré leurs efforts, la crise s’est amplifiée, qui ne vient pas du Concile Vatican II. Aujourd’hui, un repli identitaire sur un “national catholicisme” n’a aucun avenir.

L’action du pape François, même s’il reste peu écouté, ouvre un espace nouveau en plaçant au centre de l’annonce évangélique la personne du pauvre. C’est prophétique.

L’Eglise vit dans l’histoire sans se confondre avec elle. De cette réalité il faut tenir compte plutôt que de s’épuiser en programmes pastoraux.

Il s’agit donc de revenir au peuple, à sa piété, de l’aborder avec sympathie.

Que faire en cette situation de crise plus que de déclin ?

L’auteur¹ propose trois pistes. La première, s’investir dans la culture et le dialogue ; la deuxième, diversifier les modes de présence chrétienne ; et la troisième, que l’Eglise, dans sa manière d’être, se pose non pas en opposition mais en alternative aux valeurs mondaines.

Cet ouvrage aurait gagné à insister sur les engagements sociaux des chrétiens, à montrer la vitalité du Peuple de Dieu, et surtout à indiquer quelques changements indispensables dans les structures et leur fonctionnement.

Albert Rouet²

Notes de la rédaction