Titre
Dans un monde qui change, retrouver le sens du politiqueAuteur
Conseil Permanent de la Conférence des Evêques de FranceType
livreEditeur
Bayard /Cerf/Mame, octobre 2016Collection
Documents d’EgliseNombre de pages
92pPrix
4 €Date de publication
2 mars 2017Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique
Depuis 1972, avec Pour une pratique chrétienne de la politique, les évêques de France ont fréquemment abordé la question de la politique, en particulier au moment des élections[1]. Depuis plusieurs années, ils étaient préoccupés par l’écart croissant entre le peuple français réel et les professionnels ou les appareils de la vie politique. Ils font état du malaise, de l’insatisfaction et de la tristesse qui sont partout répandus. Ils s’en portent témoins.
A l’approche d’une année électorale importante et chargée, le Conseil Permanent (élu par l’ensemble des évêques), en 10 brefs chapitres, analyse les causes et oriente vers quelques solutions. Les causes du désintérêt envers la vie politique (voire de sa suspicion) peuvent être ramenées à trois :
1 – Le jeu des forces économiques a pris le pas sur les orientations et les projets à long terme. Donc la gestion immédiate et une vue administrative ont surpassé les raisons profondes des décisions. Gérer ne donne pas une direction.
2 – La vie politique se déroule de plus en plus loin de la réalité ordinaire. Il n’y a pas de véritable débat sur les objectifs parce que le citoyen a été privé de sa propre responsabilité. Une démocratie installée se satisfait d’élections formelles auxquelles participent de moins en moins d’électeurs. Cette déception rend très sensible aux discours extrêmes.
3 – La raison la plus grave résulte des causes indiquées et elle devient, en un cercle de plus en plus rapide, la cause de leur aggravation : la politique (au sens des partis, des promesses évaporées, des petites phrases superficielles…) remplace le politique qui, lui, s’attache à la manière de vivre ensemble, à un bien commun qui respecte la responsabilité de chacun. Sans exigence du politique, la politique décline.
Après cette analyse, quelles solutions sont suggérées ?
En procédant par « petites touches », réparties tout au long du texte, les évêques avancent deux domaines principaux à traiter en urgence :
1 – Notre société souffre d’un déficit de dialogue, d’où les conflits traités par voie judiciaire ou administrative. Une inflation juridique laisse entières des « zones de non-droit ». L’affrontement ou la mise en spectacle remplacent le débat. L’autre est perçu, dès l’école, comme un concurrent ; le tissu social se déchire.
2 – Le contrat social ne protège plus les citoyens. Chacun est relégué dans sa solitude face à des réalités administratives, économiques qui le dépassent. Les différences culturelles ne peuvent accueillir des étrangers devenus anonymes : des groupes humains vivent en identités parallèles. Il faut donc que le politique reprenne ses droits et sa fonction fondatrice, celle de créer des liens entre les humains.
Il faut lire et travailler ce texte. Des questions suivent pour faciliter des réflexions en groupe. Y est adjoint un petit texte antérieur (20 juin 2016) sur :
2017, année électorale : quelques éléments de réflexion.
Albert Rouet
Archevêque Emérite de Poitiers
[1] Cf. Qu’as-tu fait de ton frère ? : message à l’occasion des prochaines élections, publié en février 2007