Titre

Dire et vivre l’espérance

Sous titre

Repères spirituels pour construire la solidarité

Auteur

René Valette

Type

livre

Editeur

Lyon : Chronique sociale, 2024

Collection

Comprendre la société

Nombre de pages

74 p.

Prix

12,00 €

Date de publication

18 octobre 2024

En savoir plus

Dire et vivre l’espérance : repères spirituels pour construire la solidarité.

Un livre chaleureux, dépourvu de cogitations inutiles, résumant l’essentiel sans tomber dans la simplification, un livre arrimé tant à la réalité sociale actuelle qu’à la foi chrétienne, enfin un livre agréable à lire car le style de l’auteur mêle habilement des souvenirs personnels à sa présentation de la doctrine sociale de l’Église. L’auteur est particulièrement qualifié pour présenter ces repères spirituels et cette présentation de la doctrine sociale de l’Église puisqu’il fut Président du CCFD-Terre solidaire1, de DIAL (Diffusion de l’Information sur l’Amérique latine)2, de l’Antenne sociale de Lyon3, des Amis de La Vie4, et en raison des très nombreuses formations et conférences qu’il a données et qu’il donne encore.

La première partie propose un “petit parcours biblique” à ceux qui, engagés pour la solidarité, ont le souci de se ressourcer en se plongeant dans les Saintes Écritures. Trois mots clefs indiquent le parcours auquel nous sommes invités : dignité, création et alliance. La première question à nous poser face à une décision politique est la suivante : “Est-ce qu’elle respecte la dignité de l’homme, est-ce qu’elle sert sa dignité ?” Pour l’auteur, respecter cette dignité, c’est reconnaître concrètement que “tout homme est une histoire sacrée”. Dieu est le Dieu de l’Alliance, un Dieu libérateur qui est à nos côtés quand nous agissons pour le respect de la dignité humaine. Il s’agit de voyager avec trois bagages : la Parole de Dieu, la tradition sociale de l’Église et le journal du monde.

La deuxième partie du livre est une synthèse de l’enseignement social de l’Église, cet enseignement que trop de chrétiens connaissent peu ou mal. Je ne saurais trop recommander la lecture de ces pages tant elles représentent un condensé lisible de la doctrine sociale de l’Église5. L’auteur nous donne des “points de repère pour s’engager vers plus de solidarité et d’humanité”. Il y a tout d’abord la destination universelle des biens. Tout être humain a un droit strict à disposer du “minimum de biens matériels et non matériels qui lui sont nécessaires pour vivre conformément à sa dignité de fille et de fils de Dieu”. Au cours de cette section, l’auteur traite de la question de la propriété.

Vient ensuite un deuxième grand principe de la doctrine sociale : l’option préférentielle pour les pauvres, qui n’est pas optionnelle. Sans une telle option, la destination universelle des biens est irréalisable. La pauvreté vécue par Jésus ne l’a pas empêché de fréquenter des notables, mais de telles fréquentations ne l’ont jamais éloigné des pauvres et des petits qui étaient pour lui une option prioritaire. L’auteur attire notre attention sur la diversité des pauvres, depuis ceux dont les besoins primaires ne sont pas satisfaits jusqu’à ceux qui souffrent de maladie, de désespoir, de violences, d’agressions sexuelles, de solitude. Chacun est appelé à mettre en œuvre cette option selon ses talents et ses limites.

L’auteur envisage ensuite la pratique de la justice et l’engagement de solidarité. Il termine par la présentation des deux thèmes importants : la promotion du bien commun et la subsidiarité. Le bien commun vise à obtenir “le développement intégral de tout l’homme et de tous les hommes.” Quant au principe de subsidiarité, il indique que l’échelon supérieur ne doit pas faire ce qui peut l’être au niveau d’un échelon inférieur, lequel est plus près de la réalité. L’Union européenne fait d’ailleurs référence à ce principe dans le traité de Maastricht6.

Toute cette présentation de la doctrine sociale est émaillée de références concrètes généralement puisée dans la vie de l’auteur grâce aux nombreuses responsabilités qu’il a exercées au fil des ans.

Un livre qui fait réfléchir sans faire mal à la tête. Bref, une synthèse à faire connaître car c’est un outil utile pour la réflexion et l’action.

Alain Durand7

Notes de la rédaction

2 DIAL

7 Frère dominicain du Couvent de La Tourette, Alain Durand est théologien et auteur, notamment, de Dieu, une passion.– Cerf, 2019 ; Dieu choisit le dernier.– Cerf, 2009.- (Epiphanie) ; Pratiquer la justice : fondements, orientations, questions.-Cerf, 2009.-(L’histoire à vif) ; La cause des pauvres : société, éthique et foi.– Cerf, 1991, nouv. éd. 1996.- (Théologies).

Il a fait plusieurs recensions pour notre site : Jésus : approche historique / José Antonio Pagola.– Cerf, 2013 ; Jésus : l’encyclopédie / sous la dir. de Joseph Doré.- Albin Michel, 2017 ; François le diplomate : la diplomatie de la miséricorde /Jean-Baptiste Noé.- Salvator, 2019 ; Le catholicisme a-t-il encore de l’avenir en France ? /Guillaume Cuchet.- Seuil, 2021.- (La couleur des idées). ; Éloge de la religion/Paul Valadier.-Salvator, 2022 ; L’Eglise brûle : crise et avenir du christianisme / Andrea Riccardi ; traduit de l’italien par Agnès Faller.-Ed. du Cerf, 2022 ; Interroger Dieu / Timothy Radcliffe, Łukasz Popko ; préface du pape François ; traduit de l’anglais par Benoît Gautier.- Éd. du Cerf, 2024

Retour à l’accueil