La Bande de Gaza – Gaza l’oubliée, Gaza l’enfermée !

Ce document clôture notre dossier “Regards” sur la question israélo-palestinienne, document informant de la situation dans la bande de Gaza. Gaza est partie intégrante de la Palestine, tout comme Jérusalem-Est, comme la Cisjordanie, comme la vallée du Jourdain, comme la question des réfugiés palestiniens. Sans oublier les bédouins du Neguev, et tant d’autres points cruciaux de la question israélo-palestinienne.

Enfants de Gaza sur leur maison démolie, photo OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs, Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU)

La bande de Gaza et la ville de Gaza, que savons-nous de ce petit territoire? Que nous en disent les medias, les sources, les chiffres?

https://plateforme-palestine.org/IMG/pdf/infographie_gaza_mai_2019.pdf

41 km de longueur sur 8 km de large. 365 km2 de superficie.

2,2 millions d’habitants y vivent dont 1,33 million de réfugiés qui représentent 70% de tous ses habitants.

C’est le territoire le plus densément peuplé de notre planète. Plus de 5 000 habitants au km2 et 40 000 habitants au km2 dans les camps de réfugiés. Des chiffres absolument ahurissants. Mais au-delà des chiffres effrayants, il y a des femmes, des enfants, des hommes qui continuent de subsister, d’y vivre malgré les difficultés d’approvisionnement, les destructions de maisons, d’infrastructures à la suite d’agressions israéliennes, et malgré un blocus inhumain qui dure depuis 15 ans.

Les problèmes sont multiples, logement, infrastructures (hôpitaux , écoles…), denrées alimentaires, pollution de l’eau, restriction d’électricité avec accès réduit à quelques heures par jour. La pêche est interdite au-delà d’un périmètre, déterminé par le gouvernement israélien.

En juillet 2021, à la suite d’une nouvelle agression israélienne qui a duré onze jours, l’ONU, par la voix de sa coordinatrice humanitaire pour le territoire palestinien occupé, Lynn Hastings, a appelé Israël à lever le blocus imposé à la bande de Gaza. Le communiqué dit : ”Les Nations Unies estiment que 250 000 personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable, et que 185 000 autres dépendent de sources d’eau insalubres ou paient des prix plus élevés pour de l’eau en bouteille. (…) Ce n’est qu’en levant le blocus que nous pourrons espérer une solution durable à la crise humanitaire et contribuer à la stabilité à long terme”.

Israël doit répondre à ce que le droit humanitaire lui impose.

https://news.un.org/fr/story/2021:07/1100782

https://www.un.org/press/fr/2021/cs14588.DOC.thm

Qu’on juge de cette tragédie humaine par le rappel de l’histoire et des faits.

La bande de Gaza a été au centre des négociations de paix en 1993 (processus d’Oslo). Suite à cela, elle a été placée sous administration palestinienne et Israël s’en est retiré en 2005 sur décision du Premier ministre de l’époque, Ariel Sharon (9 000 colons ont été ainsi évacués).

Après les élections palestiniennes (2007) qui ont vu la victoire du mouvement Hamas dans la bande de Gaza, celle-ci a été soumise à un blocus tant israélien qu’égyptien.

Le CICR (Comité International de la Croix-Rouge) a publié le 2 août 2021 a le communiqué suivant :

https://www.icrc.org/fr/document/gaza-la-penurie-chronique-delectricite-pese-lourdement-sur-des-familles-epuisees

Depuis fin 2008, elle est le théâtre d’agressions militaires israéliennes meurtrières et du déploiement d’une force militaire disproportionnée, faisant des centaines de morts civils, de blessés, des amputés et laissant des familles meurtries :

  • 2008/2009: opération “plomb durci”
  • 2012: opération “pilier de défense”
  • 2014: opération “bordure protectrice”
  • 2021: opération “gardiens des murs”.

Durant cette dernière agression (printemps 2021) l’ONU a appelé à la fin des violences et demandé que les civils soient épargnés, en particulier les enfants.

En juin 2010, en Belgique, une plainte est déposée contre 14 responsables israéliens politiques et militaires pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre en référence à la “compétence universelle”.

En mars 2021, suite à la plainte déposée par l’Autorité palestinienne, l’ancienne procureure de la Cour Pénale Internationale a confirmé l’ouverture par son bureau d’une enquête à propos de la situation en Palestine. “Cette enquête portera sur les crimes relevant de la compétence de la cour et qui auraient été commis depuis le 13 juin 2014 au regard du statut de Rome.” Cette décision intervient après l’examen préliminaire mené durant 5 ans. La compétence pénale de la CPI et également sa compétence territoriale s’exercent et s’étendent à Gaza et à la Cisjordanie avec Jérusalem-Est. En 2019, elle disait “être convaincue que des crimes de guerre ont été commis ou sont en train de l’être en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza.”

https://youtu.be/A0yaa8uA-zk

https://www.lorientlejour.com/article/1242418/le-blocus-par-israel-a-coute-presque-17-milliards-de-dollars-a-gaza-selon-lonu.htlm

De nombreuses organisations humanitaires internationales ainsi que toute la société civile de Gaza tentent de mettre fin à ce blocus inhumain, à ce qui s’apparente à “une punition collective”.

Ainsi :

  • “La flottille pour Gaza”. Cette campagne a débuté en 2010. Cette première flottille de la liberté comprenait 8 cargos avec presque 700 passagers (dont 9 Français) ainsi que de l’aide humanitaire et des matériaux de construction…l’intervention militaire israélienne pour empêcher les bateaux d’arriver a fait à l’époque 28 blessés et 9 morts parmi les militants lors de l’abordage du Mavi Marmara. La communauté internationale condamne alors cette intervention militaire car effectuée dans les eaux internationales et donc contraire au droit maritime.

 

  • Plusieurs campagnes seront menées suite à cette première tentative et toutes ont échoué (flottille II, flottille III…). A chaque campagne, des personnalités européennes et internationales font partie des passagers. La dernière en date (2018) a été empêchée d’accoster sur la Seine par la police fluviale de la préfecture de police de Paris. Alors que ces deux petits bateaux suédois avaient traversé sans encombre les Pays-Bas et la Belgique. Aujourd’hui la campagne “Canadian boat to Gaza” continue ses campagnes (www.canadaboatgaza.org)

 

  • Les marches du retour. Elles ont démarré lors de la journée de la terre, le 31 mars, en 2018. Cette année-là, 30 000 Palestiniens manifestent le long de la barrière entre Gaza et Israël. C’est la première “marche du retour” qui fera des dizaines de blessés et 17 morts. Lors de la deuxième marche, avec 20 000 manifestants, le bilan des représailles israéliennes est lourd à nouveau. Des heurts ont encore lieu le 13 avril, le Parlement européen vote une résolution condamnant à la fois Israël et le Hamas et l’emploi d’une force meurtrière contre des manifestants…

A l’hebdomadaire Paris-Match, un manifestant a ainsi expliqué leurs motivations : “On ne vient pas ici pour notre plaisir, ni pour se faire tuer. On est là pour défendre le droit au retour sur nos terres, pour protester contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem…” L’UNICEF a déclaré que du 31 mars au 15 mai 2018, plus de 1000 enfants ont été blessés dans la bande de Gaza, des blessures graves entraînant des amputations. Ce qui a fait dire à un enfant lors d’ateliers psychologiques organisées par une ONG de Gaza : “Notre futur n’a plus de jambes”.

A la date du 30 mars 2019, le bilan est lourd : 270 Palestiniens ont été tués et 29 000 blessés selon l’agence humanitaire de l’ONU. En février 2019, la commission d’enquête de l’ONU conclut que les violences israéliennes en réaction aux manifestations pouvaient constituer “des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité”.

Le PCHR (Palestinian Centre for Human Rights) de Gaza et l’ONG israélienne de défense des droits humains B’Tselem dénoncent dans un nouveau rapport le fait que l’État Israélien aurait tenté de blanchir les responsables militaires et politiques pour leur comportement lors des manifestations des “marches du retour”. Ce qui remet en question la légitimité de l’enquête de la CPI car “si un État a déjà enquêté sur ses propres crimes, la CPI ne peut pas intervenir”. Pourtant pour ces deux ONG les recherches de l’État israélien sont insuffisantes et biaisées…

http://www.btselem.org/publications/202112_unwilling_and_unable

Et la communauté internationale dont la France ? Quelles sont leurs interventions ?

Plusieurs résolutions condamnent régulièrement Israël et son emploi “disproportionné” de la force, mais aucune sanction n’accompagne ces résolutions. L’Europe comme la France continuent de conclure des accords commerciaux, voire militaires avec Israël…

https://orientxxi.info/magazine/comment-israel-developpe-scorpion-futur-coeur-de-la-defense-francaise,4616

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/israel-gaza-ce-que-contient-la-resolution-de-la-france-a-l-onu-pour-un-cessez-le-feu_2151129.htlm

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/israel-territoires-palestiniens/processus-de-paix/

Lire aussi l’article suivant d’Amira Hass, journaliste au journal israélien Haaretz.

À Gaza, des vies effacées : Israël anéantit volontairement des familles entières

Les nombreux cas d’assassinat de familles entières par les bombardements israéliens à Gaza – parents et enfants, bébés, grands-parents, frères et sœurs – attestent du fait que ce ne sont pas des erreurs. Les bombardements sont dictés par des décisions qui viennent de plus haut, appuyées et approuvées par des juristes militaires.

Quinze familles palestiniennes nucléaires et élargies ont perdu au moins trois, et généralement plus, de leurs membres, dans le pilonnage de la bande de Gaza dans la semaine allant du 10 mai [2021]jusqu’à lundi après-midi.  Parents et enfants, bébés, grands-parents, frères et sœurs, neveux et nièces sont morts ensemble lorsque Israël a bombardé leur maison qui s’est effondrée sur eux. Pour ce qu’on en sait, aucun avertissement préalable n’a été donné afin qu’ils puissent évacuer les maisons visées.

Samedi, un représentant du ministère palestinien de la santé a fait connaître une liste de noms de 12 familles qui ont été tuées, chacune dans sa maison, chacune par un seul bombardement. Depuis, en un raid aérien effectué dimanche avant l’aube, qui a duré 70 minutes et était dirigé sur trois maisons rue Al Wehda dans le quartier de Rimal de la ville de Gaza, trois familles comptant 38 membres au total ont été tuées. Certains corps ont été trouvés dimanche matin. Les services de sauvetage palestiniens n’ont réussi que dimanche soir à trouver le reste des corps et à les extraire des décombres.

L’anéantissement de familles entières par les bombardements israéliens était une des caractéristiques de la guerre de 2014. Dans les quelque 50 jours de guerre d’alors, les données de l’ONU indiquent que 142 familles palestiniennes (742 personnes au total) ont été supprimées. Les nombreux incidents d’alors et d’aujourd’hui attestent qu’il ne s’agit pas d’erreurs : et que le bombardement d’une maison quand tous ses habitants sont à l’intérieur vient d’une décision en haut lieu, appuyée par des juristes militaires l’ayant analysée et approuvée.

Une enquête du groupe de défense israélien des droits humains B’Tselem

Centrée sur quelques-unes des 70 familles éradiquées en 2014, elle a fourni trois explications au nombre de familles nucléaires et élargies tuées, d’un seul coup, par un bombardement sur la maison de chacune de ces familles. Une explication était que l’armée israélienne n’avait pas procédé à un avertissement préalable des propriétaires ou de leurs locataires ; ou que l’avertissement n’était pas arrivé à la bonne adresse en temps voulu ou pas du tout.

En tous cas, ce qui se dégage c’est la différence entre le sort des bâtiments bombardés avec leurs habitants à l’intérieur et celui des tours – les immeubles de grande hauteur pilonnés le deuxième jour de ce dernier conflit, pendant la journée ou en début de soirée.

Il est dit que les propriétaires ou le concierge des tours ont reçu un avertissement préalable d’une heure au plus, disant qu’ils devaient évacuer, et ce par un appel téléphonique de l’armée ou du service de sécurité du Shin Bet ; puis des ‘missiles d’avertissement’ lancés par des drones. Ces propriétaires ou concierges étaient censés prévenir les autres habitants dans le bref laps de temps restant.

Les immeubles de grande hauteur n’étaient pas les seuls concernés. Jeudi soir, la maison d’Omar Shurabji à l’ouest de Khan Younis a été pilonnée. Un cratère s’est formé sur la route et une pièce a été détruite dans ce bâtiment de deux étages. Deux familles comptant sept personnes en tout vivent dans ce bâtiment.

20 minutes environ avant l’explosion, l’armée a appelé Khaled Shurabji et lui a dit de prévenir son oncle Omar de quitter la maison, selon un rapport du centre palestinien des droits humains. On ne sait pas si Omar était présent, mais les habitants de la maison se sont tous hâtés de sortir, si bien qu’il n’y a pas eu de blessures.

Ce fait précis indiquant que l’armée israélienne et le Shin Bet prennent la peine d’appeler et d’ordonner l’évacuation des maisons montre que les autorités israéliennes ont les numéros de téléphone usuels des gens qui sont dans chaque structure désignée à la destruction. Ils ont les numéros de téléphone de parents de personnes suspectes ou connues pour militer au Hamas ou au Jihad Islamique. Le registre de la population palestinienne, y compris celui de Gaza est aux mains du ministère de l’intérieur israélien. Il comporte des détails tels que des noms, âges, parents et adresses.

Ainsi que l’exigent les accords d’Oslo, le ministère de l’intérieur palestinien, via le ministère des affaires civiles, transmet régulièrement des informations à la partie israélienne, en particulier en ce qui concerne les naissances et les nouveau-nés : les données du registre doivent être approuvées par Israël, faute de quoi les Palestiniens ne peuvent recevoir de carte d’identité en temps voulu ou, dans le cas de mineurs, ils ne peuvent traverser seuls ou avec leurs parents les points de passage contrôlés par Israël. Il est donc clair que l’armée connaît le nombre et les noms des enfants, des femmes et des personnes âgées qui vivent dans chaque immeuble d’habitation qu’elle bombarde pour une raison ou une autre.

La deuxième explication donnée par B’Tselem sur la liquidation de familles entières en 2014 est que la définition par l’armée d’une ‘cible militaire’ attaquable était très large et incluait les maisons de membres du Hamas et du Jihad. Ces maisons ont été décrites comme des infrastructures opérationnelles ou infrastructures de commandement et de contrôle de l’organisation ou infrastructures terroristes – même si tout ce qu’il y avait était un téléphone ou simplement qu’une réunion y avait été accueillie.

La troisième explication de l’analyse de B’Tselem sur 2014 était que l’interprétation de l’armée de ‘dommages collatéraux’ est très flexible et large. L’armée a prétendu qu’elle agit selon le principe de ‘proportionnalité’ entre le mal fait à des civils non impliqués et la réalisation de l’objectif militaire légitime, en d’autres termes que le ‘dommage collatéral’ causé aux Palestiniens est mesuré et mûrement réfléchi.

Mais une fois que ‘l’importance’ d’un membre du Hamas est considérée élevée et que sa résidence est définie comme une cible légitime pour un bombardement, le dommage collatéral ‘acceptable’ – en d’autres termes le nombre de personnes non impliquées tuées incluant des enfants et des bébés – est très large.

Dans le bombardement intensif de trois immeubles d’habitation rue Al Wehda à Gaza, dimanche avant l’aube, les familles Abu al Ouf, Al-Qolaq et Ashkontana ont été tuées. En temps réel, lorsque le nombre de morts d’une famille est aussi élevé, il est difficile de trouver et d’encourager un survivant pour parler de chaque membre de la famille et de leurs derniers jours.

Aussi, on doit se débrouiller avec les noms et les âges tels qu’inscrits dans les rapports quotidiens des organisations de défense des droits humains qui collectent l’information et même notent, lorsqu’ils le savent, si un membre de la famille appartenait à une organisation militaire. Jusqu’à présent, on ne sait pas si et qui parmi les habitants de l’immeuble Al Wehda était considéré comme une cible suffisamment importante pour ‘permettre’ l’anéantissement de familles entières.

Les membres de la famille Abu al Ouf qui ont été tués sont : le père Ayman, un médecin de médecine interne de l’hôpital Shifa et ses deux enfants : Tawfiq, 17 ans et Tala, 13 ans. Deux parentes ont aussi été tuées : Reem, 41 ans et Rawan, 19 ans. Ces cinq corps ont été trouvés peu après le bombardement. Les corps de huit autres membres de la famille Abu al Ouf n’ont été retirés des ruines que le soir ; ce sont : Subhiya, 73 ans, Amin, 90 ans, Tawfiq, 80 ans et sa femme Majdiya, 82 ans ainsi que leur parente Raja (mariée à un homme de la famille Afranji) et ses trois enfants : Mira, 12 ans, Yazen, 13 ans et Mir, 9 ans.

Pendant le raid aérien sur ces bâtiments, Abir Ashkontana, âgée de 30 ans, a aussi été tuée avec ses trois enfants : Yahya, 5 ans, Dana, 9 ans et Zin, 2 ans. Le soir, les corps de deux autres fillettes ont été trouvés : Rula, 6 ans et Lana, 10 ans. Le rapport du centre palestinien ne mentionne pas si ces deux enfants sont les filles d’Abir.

Dans les deux immeubles voisins, 19 membres de la famille Al-Qolaq ont été tués : Fuaz, 63 ans et ses quatre enfants : Abd al Hamid, 23 ans, Riham, 33 ans, Bahaa, 49 ans et Sameh avec sa femme Iyat, 19 ans. Leur bébé, Qusay, âgé de six mois a aussi été tué. Une autre femme de la famille élargie, Amal Al-Qolaq, âgée de 42 ans a aussi été tuée ainsi que trois de ses enfants : Taher, 23 ans, Ahmad, 16 ans et Hana’a, 15 ans. Les frères Mohammed Al-Qolaq, âgé de 42 ans et Izzat de 44 ans ont aussi été tués, ainsi que les enfants d’Izzat : Ziad, 8 ans et le petit Adam de trois ans. Les femmes Doa’a Al-Qolaq, âgée de 39 ans et Sa’adia Al-Qolaq de 83 ans ont aussi été tuées. Dans la soirée, les corps de Hala Al-Qolaq, 13 ans et de sa sœur Yara, 10 ans ont été dégagés de sous les décombres. Le rapport du centre palestinien ne mentionne pas qui étaient leurs parents ni s’ils ont aussi été tués dans le bombardement.”

*Source : Agence Médias Palestine. Article original, Haaretz. Traduction SF pour l’Agence Média Palestine.

Amira Hass (עמירה הס), née en 1956 à Jérusalem, est une journaliste et auteur israélienne, surtout connue pour ses colonnes dans le quotidien Haaretz. Elle est particulièrement connue parce qu’elle vit en Cisjordanie après avoir habité à Gaza et qu’elle rapporte les événements du conflit israélo-palestinien  depuis les territoires palestiniens (Wikipedia) .

Sur le même sujet, lire aussi : Amira Hass, “Les Palestiniens se battent pour leur vie, Israël se bat pour l’occupation”

———————————–

Malgré les dissensions, voire les affrontements des divers mouvements politiques palestiniens, tel le Hamas et le Fatah, pour ne citer qu’eux, la population de la bande de Gaza résiste et espère la fin du blocus.

Alors nous aussi intervenons, manifestons notre solidarité, notre fraternité avec ce territoire et ses habitants dont l’enfermement est une tragédie humaine. Montrons combien les peuples n’ont pas besoin de murs mais de paix et de justice.

En décembre 2021, Israël a achevé la construction de la barrière séparant la bande de Gaza d’Israël. de 65 km de long , elle s’étend dans la mer et est reliée à un système d’armement contrôlé à distance. Elle aurait coûté plus d’un milliard de dollars…

Gaza n’est même plus une prison à ciel ouvert, comme le disait dernièrement un intervenant sur la situation présente : elle est devenue une prison à ciel fermé !

“S’il existe un enfer sur Terre, c’est la vie des enfants de Gaza.” – António Guterres, Secrétaire général de l’ONU 

Mais, gardons l’espérance et tournons-nous vers les exemples qui vont vivre l’espoir et viennent des Gazaouis eux-mêmes qui reconstruisent, et font preuve d’une extraordinaire résistance et forte résilience. C’est le cas de Ziad Medoukh , mais de bien d’autres associations et acteurs de la société civile gazaouie.

Les oliviers poussent encore à Gaza, poème de Ziad Medoukh,  21 octobre 2021

Événements douloureux
Crimes répétés
Malheurs prolongés
Qui émaillent la vie
Dans cette prison à ciel ouvert
Dans cette enclave oubliée
Dans cette cage laissée à son sort.

Gaza aux bras chaleureux
Aux doigts généreux
Gaza la ville millénaire
Oublie les ultimes larmes de son cœur
Les tréfonds de sa douleur
Pense à la vie pas à la mort.

Gaza la vie résiste toujours
Elle oublie la peur
La violence, les années noires et la guerre
Dépasse ses blessures,
L’injustice poursuivie, les massacres perpétrés,
Le silence complice, et juste le regard
Devant l’impunité de l’agresseur,
Gaza, la fierté des solidaires
Qui portent avec elle le fardeau de l’espoir

Elle existe par la flamme de l’espoir,
Sa patience extraordinaire,
Et son courage exemplaire
Sa résistance abat tous les murs
Attend des jours meilleurs
Sans cesse elle espère
Avec ses oliviers qui poussent encore.

Ces oliviers à l’odeur de soleil et de lune
Pointent à l’horizon parfumé
Croissent partout à Gaza,
Près des rivières
Près de la mer
Sous les plaines
Au sommet de la colline
Dans les profondeurs mêlées de son âge
Aux reflets d’or et d’ombre.

Nos oliviers caressent sables et pierres
Ils touchent âmes et cœurs
Sont une mélodie pour le chant légendaire
D’un oiseau migrateur
Ils donnent toujours fruits, huile et victoire
Malgré l’atrocité d’un occupant agresseur
Vivant dans les ténèbres
Qui arrache ces oliviers tous les jours,
Même en pleine nuit sombre.

Oui, nos oliviers sont nos espérances,
Notre amour irréductible
Ils symbolisent paix, justice, et avenir
Sont plantés avec la sueur
De nos longues années de combat
Soignés par notre histoire glorieuse,
Arrosés avec nos sangs,
Et récoltés en nos âmes.

Nos oliviers passionnés de justice
Sont une magnifique ode à la terre palestinienne,
Sont nos jours heureux
Où se dessinent tous les rêves
Ou se réalisent toutes les espérances,
Où s’écrivent toutes les promesses.
Nos racines sont aussi profondes que nos oliviers.

Entre l’humanisme de l’opprimé,
Et la brutalité de l’oppresseur
Les oliviers de la terre fertile de Palestine
Résistent dignement
Ils nous aident à dépasser désespoir
Dans cette ville abandonnée
Chargée d’histoire,
De vie, et de beaux souvenirs.

Avec nos oliviers qui poussent toujours à Gaza
Plantés et récoltés
Génération après génération
Nous attendons quelque chose de vrai
D’authentiques jours meilleurs
Pour notre avenir,
Quelque chose de plus beau !

Gaza ouvre son cœur
Avec une lutte, par un sourire
Une dignité, un grand amour,
Beaucoup d’espoir
Elle persévère en des paroles pures
Gaza tu poursuivras ton bonheur
Avec tes oliviers qui poussent encore !

https://www.youtube.com/watch?v=StzJ-AU3IZ0

3 novembre 2021 : un film documentaire en français sur la récolte des olives à Gaza, Les oliviers poussent encore à Gaza.

Le réalisateur palestinien Soud Mehna a réalisé un documentaire de 6 minutes pendant la saison de la récolte des olives à Gaza durant le mois de novembre 2021. Inspiré par le poème Les oliviers poussent encore à Gaza composé par l’écrivain et poète francophone Ziad Medoukh (*) et magistralement phrasé par la voix de Rwan Shawa, diplômée de langue française de l’université de Gaza, assisté du scénario de l’équipe de la chaîne Youtube francophone Gaza la vie.

Les oliviers poussent encore à Gaza est le premier film d’expression française sur la cueillette des olives tourné en Palestine. Il nous présente la dimension majeure portée lors de cette saison au sein de la société palestinienne qui participe massivement à cet événement national, de génération en génération, en dépit du blocus israélien imposé depuis près de 14 ans.

Ce film est un puissant message qui manifeste un amour immuable des Palestiniens enracinés profondément à leur terre ancestrale, à l’image de leurs oliviers en terre de Palestine. Ce témoignage est l’expression d’une résistance pacifique pour une vie future pleine d’espoir pour eux-mêmes, leurs enfants et les générations futures, de même que la vie continue dans cette enclave palestinienne isolée.

Les réalisateurs et les producteurs, le tout assisté par l’équipe de Gaza la vie et tous les jeunes francophones de la bande de Gaza, confirment à travers le film documentaire que Gaza garde l’espoir d’une vie meilleure et que la Palestine continue à s’accrocher à la vie.

Ziad Medoukh exprime chaleureusement sa gratitude à l’égard du photographe Mohamed Madhoun, de la société de production IPM, de la famille Khozndar, et des jeunes francophones de Gaza pour leurs efforts et leur participation à la sortie de ce remarquable film. Il espère que le documentaire sera projeté dans les salles de cinéma dans les pays francophones.

Pour visionner ce film palestinien en français, cliquez sur ce lien réalisé par la chaîne Gaza la vie : https://www.youtube.com/watch?v=p4A66WVvQxw

Oui ! Gaza : la vie !

Marilyn Pacouret
Présidente de Chrétiens de la méditerranée,
le réseau citoyen des acteurs de paix

(*) Ziad Medoukh est l’auteur, entre autres, de deux livres recensés sur notre site:

Chroniques sous les bombes à Gaza. Récit de la 4e grande offensive israélienne contre la bande de Gaza (10-21 mai 2021). Paris : Éditions Culture et Paix, juillet 2021. 84 p. 10€. La recension indique des ouvrages antérieurs consacrés à la situation à Gaza.

Être non-violent à Gaza. Ziad Medoukh avec la collaboration de Laurent Baudoin et d’Isabelle Mérian. Paris : Culture et Paix, 2019. 188 p. 13 €. Avec une postface de Jean-Marie Muller, fondateur du Mouvement pour une Alternative Non-Violente (MAN). Ce livre présente une critique sans concession des partis politiques palestiniens et de l’inefficacité de leurs actions.

Retour à l’accueil