Nasrallah et la Galilée, ou le nouvel équilibre de la terreur

En dépit des événements qui semblent se succéder à grande vitesse dans la région et des multiples problèmes internes au Liban, dus à la lenteur de la naissance du nouveau gouvernement, ainsi qu’au spectre de l’acte d’accusation qui, selon les rumeurs, devrait être publié au cours des prochaines semaines, le secrétaire général du Hezbollah a réussi à retenir l’attention générale dans son dernier discours.

Tout le monde escomptait des propos déterminants sur le gouvernement ou de nouveaux éléments pour discréditer le TSL, mais Hassan Nasrallah a choisi de lancer de nouvelles menaces contre Israël. Pour la première fois dans l’histoire des discours arabes, un leader annonce clairement sa détermination à « libérer la Galilée si Israël tente de lancer une nouvelle agression contre le Liban ». Au-delà du fait que l’occasion (la commémoration du souvenir des leaders martyrs de la résistance) se prête aux envolées lyriques et aux propos mobilisateurs, l’annonce de Hassan Nasrallah n’est pas seulement destinée à ses partisans, dans une volonté de les tenir prêts à toute éventualité et de raviver leur engagement, elle adresse aussi des messages dans plusieurs directions. Cette annonce intervient à un moment où, dans les coulisses diplomatiques, on parle de plus en plus des risques de l’éclatement d’une nouvelle guerre israélo-arabe, le gouvernement israélien étant, selon des rumeurs de plus en plus précises, acculé à agir vite, avant que la révolution égyptienne décide de remettre en cause les accords de Camp David et la paix impopulaire dans ce pays signée avec l’État hébreu. Et si les soulèvements populaires atteignent la Jordanie, Israël, qui depuis 1948 se bat pour avoir à ses frontières si ce n’est des pays amis au moins des États neutralisés, se retrouvera dans une situation plus terrible qu’en 1973… C’est pourquoi les dirigeants israéliens songeraient sérieusement à lancer une attaque « préventive » d’envergure contre le Liban ou Gaza. Hassan Nasrallah a donc réagi en faisant monter les enchères pour aboutir à une plus grande dissuasion.” Lire la suite sur le site du Mouvement pour le Liban