Il est des romans qui font penser que seuls les écrivains voyageurs peuvent écrire la guerre. Hubert Haddad est un tel écrivain, et son nouveau roman, « Palestine », est un reportage poétique sur le conflit israélo-palestinien, à Hébron.
Hubert Haddad est poète et romancier. Il vit à Paris depuis les années 50, et a publié de dizaines d’ouvrages, dans lesquels transpire une volonté d’affrontement avec le langage. La bataille est parfois calme (comme dans ce nouveau roman), parfois plus violente, notamment lorsqu’il écrit du théâtre ou des textes sur l’art. Haddad est ce genre d’écrivains (nombreux en France) qui vivent autant des ateliers d’écriture que de leurs romans.
Ainsi, entre interventions dans les prisons (ateliers) et voyages, il se coltine au monde de façon tout à la fois bohême et poétique. Juif arabe, il était logique qu’il eût envie d’interroger sa propre arabité, sa propre judéité, en traitant d’un de conflits névralgiques du globe. « Palestine » se déroule à Hébron, et est hanté par le frère de l’auteur, qui y vécut avant de venir se suicider à Ménilmontant.
Ce n’est ni la première fois que le romancier multiprises écrit sur ce conflit, ni la première fois qu’il écrit sur la religion et le laïque en temps de guerre. Il avoue simplement que, « rien n’ayant changé depuis 1968 dans la région », écrire de nouveau sur le sujet était légitime.
Néanmoins, la guerre est –pour le moment- assez peu présente dans la fiction mondiale. Le cabinet de lecture évoquait il y a quelques mois Le collaborateur de Bethléem du britannique Matt Rees, ou encore la journaliste française Alexandra Schwartzbrod et son Balagan, sis à Jérusalem. Haddad, lui, a situé son roman dans une des zones les plus dures du conflit israélo-palestinien. (Voir la vidéo). Lire la suite sur le site Rue 89
