La question – L’archéologie contredit-elle la Bible ?

Chaque découverte archéologique concernant la Bible enflamme l’opinion publique. Comme si l’archéologie allait dire la vérité là où la Bible nous induit en erreur ! L’archéologie contredit-elle la Bible ? Il faut dénoncer ce qu’il y a de faux dans cette croyance très répandue.

L’archéologie biblique s’est développée à partir du XIXème siècle. A l’époque, les fouilles étaient conduites par des croyants dont le projet était de vérifier « sur le terrain » l’exactitude des récits bibliques. L’archéologue avait « une pelle dans une main et la Bible de l’autre ». Ce type de pratique induisait forcément des résultats favorables à une croyance dans ce que raconte la bible, au mépris de toute prise de distance par rapport à l’objet étudié.

Au XXème siècle, la science archéologique évolue. A partir des années 1970, la « nouvelle archéologie » fait appel aux sciences et de la nature et aux techniques physico-chimique. Les résultats qu’elle obtient montrent les failles de l’archéologie biblique précédente. Cette nouvelle archéologie se veut science indépendante. Les conclusions auxquelles elle aboutit mettent en évidence les graves erreurs dues à une pratique apologétique de la science, c’est-à-dire uniquement destinée à renforcer des croyances. Elles mettent en valeur que les trouvailles de l’archéologie doivent être soumises, comme tout résultat scientifique, à interprétation. Les discussions des chercheurs autour de ces trouvailles en sont témoins. Elles ne sont en aucun cas des arguments pour des affirmations.

Ainsi, utiliser l’archéologie pour prouver ou au contraire nier l’exactitude de tel ou tel épisode de la Bible, c’est rester dans une démarche de pensée qui ne peut la concevoir autrement que comme un livre d’histoire. En revanche, l’archéologie montre que l’exactitude historique n’était pas le propos des rédacteurs bibliques. Les interprétations des données archéologiques confrontées à celles des textes bibliques doivent permettre un réel travail critique.

Une source ne parle pas ; c’est l’homme qui, par des méthodes scientifiques précises, lui permet de révéler quelque chose du passé. Les découvertes ne prouvent rien par elles-mêmes ; seuls les archéologues et les historiens leur permettent de participer à l’avancée de la connaissance.

FL