En ce moment tragique, Chrétiens de la Méditerranée condamne l’attaque meurtrière sans précédent du Hamas sur des civils israéliens. C’est un acte abominable, honteux et horrible de la part de cette organisation terroriste et fanatique. C’est un crime de guerre qui va à l’encontre des actions progressistes du côté israélien et palestinien, menées depuis des années pour la paix entre les deux peuples. La riposte israélienne ne s’est pas fait attendre avec un blocus de Gaza, prison à ciel ouvert. Face à l’escalade des deux côtés, nous demandons aux deux partis un cessez-le-feu et l’arrêt du blocus de Gaza. Nous souhaitons que des négociations de paix se mettent rapidement en place entre les deux pays sous l’égide des Nations Unis.
Après la sidération et nos larmes, demander que cesse le bruit des armes et que la reconnaissance des souffrances des deux peuples ouvre la voie vers la paix et la justice !
Samedi 7 octobre 2023 les groupes armés du Hamas ont semé la terreur parmi la population civile israélienne. Les combattants du Hamas sont entrés en force et par des moyens impressionnants, jamais vus, sur le territoire israélien : 5 000 roquettes, des interventions par mer, terre et air. Des centaines de morts, des milliers de blessés et des otages comptent parmi les victimes israéliennes.
La communauté internationale, tous les médias français, les principaux partis politiques ont tous condamnés cette attaque.
Nous condamnons cette attaque contre des civils innocents. Rien ne justifie la violence d’où qu’elle vienne. Rien ne justifie la barbarie, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité.
L’armée israélienne, le gouvernement israélien ont répondu immédiatement en bombardant massivement la bande de Gaza, tuant des centaines de Palestiniens, blessant des milliers de civils, et détruisant des bâtiments civils, des écoles…
Depuis deux jours, l’eau, l’électricité, le gaz sont coupés… Des voix réclament de rayer de la carte la bande de Gaza ! Depuis deux jours, la population de Gaza est sous un siège inhumain.
Cette petite bande de terre, la bande de Gaza, 2 millions d’habitants, victime de cinq guerres successives dans ces dernières années, voilà plus de 15 ans qu’elle vit un blocus dont la communauté internationale n’a jamais réclamé la levée ! Sans qu’aucune sanction n’ait été envisagée contre Israël, qu’aucune résolution ni européenne, ni onusienne n’ait réclamé la fin de l’occupation militaire, la fin de l’annexion, la fin des colonies déclarées illégales par l’ONU.
Depuis les dernières élections en Israël en novembre 2022 et la création d’un gouvernement suprématiste, raciste, d’extrême droite, les exactions tant de la part des colons extrémistes que de l’armée israélienne se sont multipliées dans l’indifférence de la communauté internationale, voire le silence complice de certains pays européens.
Depuis son début, cette année 2023 a été la plus meurtrière pour les Palestiniens.
Aujourd’hui, nous assistons à des réactions de tous les pays sans qu’une larme ne soit versée pour les victimes palestiniennes. Le peuple israélien a droit à la sécurité. Mais le peuple palestinien a le même droit.
S’il faut pleurer, s’indigner, alors indignons-nous pour les crimes commis contre les deux peuples ces jours derniers. L’un ne devrait pas avoir plus de considération que l’autre. Car un enfant qui meurt est un enfant qui meurt, quelle que soit sa nationalité c’est un crime de guerre.
Combien de jours Gaza sera-t-elle bombardée sans réaction de la communauté internationale ? Combien de morts faudra-t-il compter avant que cesse le bruit des bombardements et le silence des pays ?
L’OCHA (1) a annoncé tout dernièrement que 17 500 familles gazaouies, ce qui veut dire plus de 124 000 personnes, ont été déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza. Mille tonnes de bombes ont été déversées sur Gaza depuis trois jours ! C’est une tragédie.
La véritable résolution à ce conflit vieux de 75 ans et qui a démarré par l’expulsion de plus de 750 000 Palestiniens de leurs villages, avec plus de 650 villages rayés de la carte en 1948, ne peut passer que par la reconnaissance de l’Etat de Palestine, la fin des violations des droits de l’homme, la fin du déni du droit international, la fin de la colonisation, de l’occupation militaire, le démantèlement du mur, la disparition des check-points qui entravent tous les déplacements des Palestiniens, soumis aux contrôles arbitraires des soldats.
En Israël, comme en France, les voix des justes s’élèvent pour dire stop à toutes ces souffrances. Pour dire : Reprenons le chemin du processus de paix. Exigeons qu’enfin, deux Etats l’un à côté de l’autre, et indépendants, puissent vivre en paix et en sécurité : l’Etat de Palestine et l’Etat d’Israël, comme l’avait demandé le 29 novembre 1947 la résolution 181 de l’ONU, et établissant un corpus separatum pour les lieux saints (Jérusalem et sa proche banlieue).
Malheureusement des jours sombres attendent la société israélienne et la société palestinienne, et attendent le monde.
Aux femmes et aux hommes de bonne volonté, nous voulons dire : joignons toutes et tous notre humanité. Réclamons la paix et la justice pour les deux peuples et l’application du droit international.
L’Ubuntu, en langue xhosa, désigne l’humanité. C’est un concept qui a été cher à l’archevêque anglican sud-africain, prix Nobel de la paix, Desmond Tutu. Il en a résumé la notion ainsi : “Mon humanité est entremêlée, inextricablement liée à la tienne. Lorsque je te déshumanise, je m’inflige le même traitement, inexorablement.”
Association Chrétiens de la Méditerranée,
le réseau des citoyens acteurs de Paix.
(1) L’OCHA, Office for the Coordination of Humanitarian Affairs, Bureau de la coordination des affaires humanitaires, est l’organe de l’ONU qui a en charge en particulier les réfugiés.
Pour aller plus loin, voir ces articles, rassemblant des réactions qui nous semblent actuellement d’une grande importance à connaître et faire connaître.
Deux analyses face à l’éruption de violence récente en Israël et Palestine. Un article de Jewish Voice for Peace et un article de Samy Cohen, chercheur français, sur The Conversation.
Des réactions chrétiennes à l’éruption de violence récente en Israël et Palestine.