Texte de l’exposé de Christian Lochon, donné en visioconférence lors de l’Université d’Hiver à Lyon le 18 mars 2023 au matin.
A L’ECOUTE DES EGLISES D’ORIENT
CHRISTIANISME ISLAM EN DIALOGUE
La recherche pour un rapprochement culturel du christianisme et de l’islam, tel qu’il est proposé dans l’ouvrage L’Œuvre d’Orient. Solidarités anciennes et nouveaux défis, publié sous la direction d’Hervé Legrand (*) et de Giuseppe Maria Croce, qui rassemble les Actes des Colloques tenus à Rome et à Paris à l’occasion du 150e anniversaire de l’Œuvre d’Orient, apparaît sous la forme d’ un certain nombre de témoignages des personnalités qui y ont participé. Ils concernent le respect dû aux populations et à leur volonté de vivre chez elles. Le Pape François, en accueillant les Patriarches orientaux à Rome le 21 novembre 2013, avait évoqué les persécutions cachées des chrétiens qui les contraignirent à la condition de réfugiés après la chute de Saddam Hussein en 2003 : « Ne nous résignons pas à imaginer le Moyen Orient sans les chrétiens, insérés en tant que citoyens de plein droit dans la vie sociale, culturelle et religieuse des nations auxquelles ils appartiennent. »
Mgr Youhanna Golta (p.49 ss), évêque copte catholique, rappelle que « musulmans et chrétiens partagent les mêmes immeubles, les mêmes professions, les mêmes écoles, que lors des manifestations contre le régime Moubarak sur la Place Tahrir, en 2010, jeunes coptes brandissant l’Évangile et jeunes musulmans le Coran, se trouvaient côte à côte, que les écoles, universités, hôpitaux, dispensaires, asiles, sont les moyens les plus efficaces dont dispose l’Église au service de la société civile. » Le lecteur me permettra de donner ce témoignage personnel d’ancien enseignant à la Faculté de Jeunes Filles de l’Université cairote d’Al Azhar, où j’avais un cours destiné à des étudiantes, bien sûr toutes musulmanes, préparant un diplôme de traduction simultanée ; toutes avaient fait leur scolarité dans des établissements francophones de religieuses, comme souvent leurs mères. Pour le Père Hervé Legrand (p. 65 ss) il existe « souvent de profondes amitiés et solidarités entre voisins ; dans le monde des arts et des spectacles, grand est le prestige de chrétiens comme Omar Charif, Youssef Chahine, et même dans la politique comme Tariq Aziz ou Boutros Boutros-Ghali ». Pour le Pr. Christian Cannuyer, « Les élites chrétiennes gardent les moyens de peser dans la société civile arabe » (p. 321). Le Patriarche honoraire latin Fouad Twal va plus loin : « Chrétiens et musulmans ont une foi commune en un Dieu unique, créateur de tous les êtres même si cette foi utilise différentes formes ; le chrétien ajoute un élément important de modération, d’équilibre, d’ouverture, de dialogue, de coexistence pacifique ». Le dialogue islamo-chrétien, initié après le Concile Vatican II (1962), est mené en Occident et au Moyen-Orient.
A la fin du XIXe siècle, 80% du commerce et de l’industrie ottomans était aux mains des chrétiens. Aujourd’hui encore, les citoyens chrétiens représentent un élément dynamique sur le plan économique et sur le plan culturel. La présence des chrétiens est donc restée indispensable à l’identité du Levant arabo-musulman.
1. CHRETIENS D’ORIENT ET CHRETIENS D’OCCIDENT
Les chrétiens d’Orient ne sont plus connus pour le rôle qu’ils ont joué dans la christianisation de l’Occident. Il convient de le rappeler. Sans eux, l’Europe serait-elle devenue chrétienne ? A Lyon, on connaît les chrétiens d’Orient qui sont arrivés dès le premier siècle. Deux d’entre eux seront les premiers évêques venus de Smyrne dans la capitale des Gaules, Potin et Irénée, auquel une église inaugurée en juillet 2016 est dédiée. Sainte Blandine, elle même anatolienne, fut martyrisée à Lyon en 177. La christianisation de la vallée du Rhône fut le fait de chrétiens syriens. Au Ve siècle, le siège épiscopal de Paris est occupé par un Iranien et deux Syriens, ceux de Metz, Reims, Senlis, Autun également par des chrétiens orientaux. Les chrétiens d’Orient auront été nombreux également à Rome. Du Ier au Ve siècle, dix papes vinrent d’Orient. Le pape Hormisdas (514-523) a un prénom iranien. Six papes sont d’origine syrienne, Théodore (642-649), Jean V (685-686), saint Sergius d’Antioche (687-701), Sisinius (708), saint Grégoire III (731-741). De 678 à 752, huit papes furent grecs. Au VIIIe siècle, deux papes furent berbères. Dans le domaine architectural, les églises paléochrétiennes de Syrie, comme Saint-Siméon, ont influencé l’art roman. Dans les règles monastiques, les moines égyptiens introduisirent la Règle de Saint-Antoine (8 heures de travail physique, 8 heures d’études, 8 heures de prière) qui fut adoptée par les Bénédictins. Lorsque le pèlerinage à Jérusalem fut institutionnalisé dans les premiers siècles, Melchior de Vogué (*) puis Pierre Maraval (*) rappelèrent que les pèlerins occidentaux, après avoir été au Sinaï et à Jérusalem, ne manquaient pas de se rendre en Syrie au Monastère de Saint-Siméon où le style des bâtiments les impressionnait
2. INFLUENCE DU CHRISTIANISME ORIENTAL SUR L’ISLAM
Avant l’apparition de l’islam, des communautés chrétiennes étaient installées en Arabie, au Yémen parmi les sédentaires, en Syrie comme les Ghassanides ou en Mésopotamie comme les Lakhmides parmi les nomades. On trouve encore aujourd’hui des nomades chrétiens dans la région de Kerak en Jordanie. Les chrétiens arabophones ghassanides de Syrie ont utilisé le mot « Allah » pour désigner Dieu avant même que l’islam soit révélé. L’islam a pris naissance dans un milieu fortement imprégné de christianisme. 70 mots araméens se trouvent dans le Coran, dont le nom vient lui-même du mot araméen « Quryan » qui veut dire « lecture », et comme le mot « salat » (prière).
Une tradition rappelle que le Prophète Mohamed avait accueilli les trois évêques chrétiens de Najran. Il y aurait eu 13 évêchés araméens à l’époque en Arabie.
Dans le domaine des rapports entre christianisme oriental et islam, Madame Denise Masson (*), auteur d’une traduction du Coran, considérée comme l’une des meilleures en Arabie Saoudite, avait montré que l’islam ne reniait ni le judaïsme, ni le christianisme, mais qu’il les « parachevait ». Dès lors, il est permis d’étudier le Coran « d’après le donné révélé antérieur ». Ainsi une soixantaine de passages, dont 36 de l’évangéliste Mathieu, révéleraient la parenté des deux recensions. Plusieurs récits coraniques ont également été empruntés à l’Église syriaque comme la description des joies du paradis ou la légende des Sept Dormants (XVIII, 9-26) (**). Sept jeunes gens d’Éphèse se convertissent au christianisme en 250 durant les persécutions de l’empereur Dèce. Pourchassés, ils se réfugient dans une caverne du Mont Oclose, aujourd’hui Kechiche Dagh. Ils sont découverts, les soldats les emmurent vivants. Ils croient alors se réveiller le lendemain et l’un d’entre eux va en ville chercher des provisions. Il voit des croix et des églises partout car nous sommes en 389. L’évêque Marinus apprend leur existence miraculeuse et annonce que ce grand miracle démontre la Résurrection des morts. Les jeunes gens meurent le lendemain. Leur vénération se répand partout dans le monde. La sourate 18 du Coran parle de ces Sept Dormants, appelés Ahl El Kahf, Gens de la Caverne, et montre ainsi la Résurrection en islam. Un sanctuaire leur est dédié à Éphèse du nom de Yezdi Ouyouyanlar, lieu de pèlerinage pour chrétiens et musulmans.
Si l’on examine les « Cinq piliers de l’islam », l’horaire des prières révèle l’emprunt au rituel monastique. Ainsi, à la date du 1er juin 2006, à Paris, on découvre que celui de l’aurore est 3h 44, de midi 13h 49, de l’après-midi, 18h 03, du coucher du soleil, 21h 49 et de la nuit, 23h 32. Ces contraintes d’horaire s’adressent plus à une communauté orante qu’à de simples fidèles, confrontés à des horaires de travail peu compatibles. La prière est dirigée par l’imam qui se place devant les fidèles comme le Père Abbé devant les moines. Génuflexions, prosternations ont été reprises dans la prière musulmane. Les chrétiens pour réciter le Notre Père tournent leurs paumes vers le ciel. Les musulmans font de même lorsqu’ils récitent la première sourate coranique, al Fâtiha. La chaire ou « minbar », qui est un mot éthiopien, avait été vue par les premiers musulmans exilés en Éthiopie et sera adoptée pour le prêche.
Les moines égyptiens jeûnaient du lever au coucher du soleil toute l’année. Pour l’ensemble des musulmans, la période de Ramadan ne durera qu’un mois lunaire « prescrit comme il a été prescrit aux générations précédentes » (IX, 183) du lever au coucher du soleil. L’aumône ou « zakat », correspond au denier du culte emprunté aux Églises syriaques. Quant au pèlerinage des dix premières années de l’islam, les musulmans se rendront à Jérusalem, comme les chrétiens, orientaux autant qu’occidentaux.
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D’autres emprunts suivront. Le déchaussement à l’entrée des églises est adopté pour les mosquées ; la tradition architecturale du clocher se retrouve dans le minaret ; la guérison par les versets coraniques reprend celle des Coptes par les psaumes ; la naissance du Prophète, « Mouled Ennabi » dont la célébration apparaîtra à Bagdad sous les Abbassides, puis au Caire sous les Fatimides, est à l’imitation de la nativité de Jésus ; l’utilisation des cierges pour les processions religieuses ; le voile féminin, recommandé par saint Paul, qui avait été imposé par le théologien syriaque Marouta (Ve siècle). Pour célébrer le jour hebdomadaire de prière à l’église ou à la mosquée, des parents musulmans appellent leur fils « Jomaa » (Vendredi) comme des parents chrétiens l’appellent « Dominique » (Dimanche).
Si bien que le Coran a parfois un jugement favorable envers les religieux chrétiens qui sont « proches de nous par l’affection, ils recommandent le bien et interdisent le mal, ils rivalisent de bonnes œuvres. En vérité, ils sont au nombre des justes ». D’ailleurs la Sourate XXIV, 46 recommande « aux musulmans de dire aux chrétiens et aux juifs : “Notre Dieu et votre Dieu sont Un et nous Lui sommes soumis“ ». Il n’en est pas de même dans tout le Livre révélé, notamment pour le dogme de la Trinité. Présenter celle-ci comme un « associationisme » (ou polythéisme) était d’ailleurs dans la tradition du judaïsme rabbinique. Dans son Livre des Hérésies (746), Jean Damascène conteste le contenu de la Sourate IV, verset 48 : « Pourquoi nous injuriez-vous en nous traitant d’associateurs ? »
Le Coran évoque 18 prophètes de la Bible et du Nouveau Testament, Jésus, Marie, Jean-Baptiste Youhanna/Yahya.
L’ouvrage du Père Michel Hayek (*) consacré au « Christ de l’Islam » étudie la christologie du Coran, puis la cinquantaine d’auteurs musulmans du VIIIe au XVe siècle qui ont commenté les faits et gestes de Jésus, mentionné 37 fois dans le Coran, ses apparitions post-mortem, et l’influence véritable qu’il a eue sur la pensée musulmane. Jésus est soutenu « par l’esprit de sainteté » (II, 87), il est « intime » (mutaqarib) de Dieu (III, 45), le seul désigné ainsi parmi les prophètes, à l’égal des anges (IV, 172). D’ailleurs, le jour de la Résurrection, Jésus sera « témoin ». Dès le berceau, il parle, comme un adulte, pour défendre sa mère accusée d’adultère (LXVI 30). « Avec la permission de Dieu », il fera d’autres miracles (III, 49), en donnant vie à un oiseau de glaise, en ressuscitant les morts, en guérissant les aveugles et les lépreux. Il ne sera d’ailleurs pas crucifié mais remplacé par un sosie (IV, 157). Par contre, il est un authentique musulman, comme l’était Abraham, « Messie, envoyé de Dieu » (IV, 171), « il en est de Jésus comme d’Adam qu’il a créé de poussière » (III, 59), il proclame : « Dieu est mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez-le » (III 51), et : « Nous avons cru avec ce que Tu as fait descendre » (III 53).
La déclaration de Vatican II, Nostra Aetate, considère positivement les analogies entre le Jésus du Coran et le Jésus du Nouveau Testament. Le Coran évoque en fait les controverses christologiques qui divisèrent les Chrétiens entre 553 et 681. Durant la vie du prophète Mohamed (570-632) des chrétiens « nestoriens » (diaphysites) se réfugièrent en Arabie et leur christologie apparut compatible avec la révélation coranique. Dans le Coran, la naissance de Jésus est annoncée par les anges à Marie (III 45). Il est né « pur » (XIX 19) d’une mère immaculée. Aussitôt né, il défend l’honneur de sa mère (III 46), ce sera son premier miracle. Beaucoup de musulmans portent le nom de Jésus, en arabe Issa emprunté à l’araméen « Icho ».
Le Coran réserve à la Vierge Marie une place exceptionnelle. C’est la seule femme à être désignée par son nom ; les six sourates dont on va citer quelques versets mettent en valeur le choix que Dieu a fait d’elle, et montrent comment elle est préservée du mal dès sa naissance afin de donner miraculeusement naissance à Jésus, « le Verbe de Dieu ». Ses qualités de sainteté, de pudeur, de modestie, sont célébrées dans tout le monde islamique. Dans la Sourate III (la famille de Imran), les versets 35 à 37 la montrent consacrée à Dieu par ses parents, remise à Zacharie, le père de Jean-Baptiste (Yahya dans le Coran), nourrie miraculeusement. Ce texte est proche de celui de l’évangile apocryphe de Jacques. Le verset 42 annonce la maternité virginale (cf Luc 1,26,28) : « Les anges dirent : “Marie, Dieu t’a élue et purifiée ; il t’a élue au-dessus des femmes du monde” ». La Sourate XIX porte le titre de Marie ; les versets 17 à 22 décrivent l’Annonciation, puis la Nativité à l’ombre d’un palmier et près d’un ruisseau rafraîchissant (comme dans l’évangile apocryphe du Pseudo-Mathieu). Lorsque Marie se rend chez les siens portant son fils, sa famille la réprouve, mais Jésus accomplit son premier miracle en prenant la défense de sa mère. La Sourate XXI (les Prophètes) au verset 91 la décrit toujours comme « celle qui préservé sa chasteté. Nous insufflâmes en elle notre souffle et fîmes d’elle et de son fils un miracle pour l’univers. » Ainsi le rôle de Marie dans l’évolution de l’humanité, voulue par Dieu, est exprimé à plusieurs reprises dans le Coran. La fête de l’Ascension de la Vierge est devenue au Liban une fête chômée. La Grande Mosquée du Cheikh Zayed d’Abou Dhabi est appelée « Myriam Mère d’Issa » depuis 2016 et plusieurs autres mosquées portent ce nom.
Au Liban, l’Association Rencontre des Deux, constituée de parents d’élèves des collèges musulmans des Makassed et de collèges chrétiens d’excellence comme celui d’Antoura des Lazaristes, organise des visites alternées de mosquées et d’églises pour que les élèves prennent en compte l’étude du fait religieux. La fête chrétienne de l’Annonciation, qui a lieu le 25 mars, a été décrétée par le Gouvernement « Fête nationale commune islamo-chrétienne et chômée » le 18 février 2010. Dans sa décision, le Conseil des Ministres s’est appuyé sur le fait que la Mère de Jésus (Issa dans le Coran) est un dénominateur commun entre les chrétiens et les musulmans.
Jean Baptiste, appelé Yahya en arabe, qui correspond à Yohanna en araméen, qui a donné « Jean » en français, apparaît dans deux sourates qui citent l’évangile de Luc 1,11, la sourate III, versets 38 à 41 et la sourate XIX, versets 4 à 9. Son tombeau dans la Grande Mosquée des Omeyyades à Damas est un centre de convergence entre chrétiens et musulmans qui viennent y prier.
Il est important pour les chrétiens de prendre connaissance des versets coraniques qui leur sont favorables. En cas de discussion, de conflit, voire hélas de persécution, il n’est pas inutile de les rappeler. Certains musulmans intolérants affirment que ces versets auraient été abrogés mais aucun texte théologique ne donne la liste des versets abrogés. Les voici :
II 59 « Les croyants (musulmans), les juifs, les chrétiens et les sabéens, ceux qui croient en Dieu et au dernier jour et accomplissent le bien, ont leur rétribution auprès de leur Seigneur. Nulle crainte sur eux, ils ne seront pas attristés ».
III, 62 « Ceux qui pratiquent le judaïsme, les chrétiens, les sabéens… recevront une récompense de leur Seigneur. Ils n’auront plus de crainte et ils ne seront point affligés ».
V 69 « Ceux qui se sont judaïsés, les sabéens et les chrétiens, pas de crainte pour eux et ils ne seront point affligés ».
V 82 (…) « Tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent : “Nous sommes chrétiens“. C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines et qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil ».
VI 107 « Si Dieu voulait, ils ne seraient point associateurs. Mais Nous ne t’avons pas désigné comme leur tuteur ou leur garant ».
X 94 « Si tu es dans le doute sur ce que Nous t’avons révélé, interroge ceux qui récitent l’Écriture révélée avant toi ».
X 99 « Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru, est-ce à toi de les contraindre à devenir croyants ? »
XVIII, 29 « Quiconque le veut, qu’il croie et quiconque qu’il veut qu’il mécroie. Nous avons préparé pour les injustes un feu dont les flammes les cernent »
XXII 17 « Ceux qui ont cru, les juifs, les sabéens, les nazaréens, les mages et ceux qui donnent à Allah des associés, Allah tranchera entre eux le Jour du Jugement ».
XXII 40 « Si Dieu n’avait point repoussé certains hommes par d’autres, c’en était fait des ermitages, temples, oratoires, sanctuaires et mosquées, où l’on célèbre sans cesse le nom de Dieu ».
XXVIII 77 « Sois bienfaisant comme Dieu a été bienfaisant envers toi. Ne cherche pas à corrompre. Dieu n’aime pas les corrupteurs ».
XXIX 46 « Ne disputez que de la plus belle façon avec les gens du Livre, sauf avec ceux d’entre eux qui prévariquent. Et dites : “Nous croyons aux livres qui nous ont été envoyés ainsi qu’à ceux qui ont été envoyés, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même et c’est à lui que nous nous soumettons” ».
XXXXIX 13 « Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et Nous avons fait de vous des nations et des tribus pour que vous vous entre-connaissiez »
3. DEVELOPPEMENT DU DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN
Du côté chrétien, il faut connaître le texte de la Déclaration sur les relations de l’Eglise avec les religions non-chrétiennes, promulguée le 28 octobre 1965 (Nostra Aetate n°3) et qui encourage les croyants des deux religions à dialoguer : « L’Eglise regarde aussi avec estime les musulmans qui adorent le Dieu Un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, Créateur des cieux et de la terre, qui a parlé aux hommes… Bien qu’ils ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète ; ils honorent sa mère virginale Marie et parfois même l’invoquent avec piété. De plus, ils attendent le Jour du Jugement où Dieu rétribuera tous les hommes ressuscités ».
Le dialogue islamo-chrétien, initié après le Concile Vatican II (1962), est mené en Occident et au Moyen-Orient. Évitant les prises de position dogmatiques trop tranchées, il peut insister sur les aspects de rapprochement évidents quant aux formes religieuses de la pratique et de la foi. La célébration de Pâques a été reprise par la Fête du Sacrifice, le ramadan est un mois de jeûne comme le carême ; chrétiens et musulmans croient à l’Unicité divine. C’est en tout cas un recours contre la réapparition des intégrismes.
Le réformateur égyptien Mohamed Abdo (*), qui fut Recteur de l’Université d’Al Azhar, montra dès le début du XXe siècle l’erreur d’interprétation des Salafistes en les comparant à ces contemporains du Prophète, évoqués dans la sourate Luqman, XXXI, 21 : « Suivez ce que Dieu a fait descendre ; ils disent : nous suivons plutôt ce sur quoi nous avons trouvé nos ancêtres ». Or, commente-t-il, « l’ancienneté n’est pas un signe de connaissance et le contemporain est supérieur à l’ancêtre par sa connaissance du passé et sa capacité à l’analyser ». Les salafistes wahhabites, dont certains deviennent des moudjahidin, vont créer un État islamique sans femmes, destructeur de bibliothèques, instituant un nouvel ordre social où les miliciens étrangers sont privilégiés et les citoyens suspects, enseignant aux « lionceaux du Califat » l’insensibilisation à la violence et l’apprentissage à la cruauté comme la décapitation des « infidèles » (kouffâr) par des enfants (sic), ouvrant des marchés d’esclaves yézidis dans le campus universitaire de Mossoul. Malheureusement, « une lecture patriarcale de la religion a confié la direction de la religion aux hommes en marginalisant les femmes, les enfants et toutes les catégories que le Coran était venu pourtant défendre ». Ainsi, la recommandation dans un but d’action sociale : « Enjoindre le bien, et prohiber le mal » a été détournée vers des pratiques uniquement légalistes, prohibant des pratiques vestimentaires ou culinaires. Cette Sunna est puisée surtout dans les hadiths, sacralisés alors qu’ils ont été produits deux siècles après la mort du Prophète, dont la biographie ou Sira a été rédigée 150 ans plus tard par Ibn Ishaq, décédé en 767 puis par Ibn Hishâm décédé en 833. Les actes intolérables de Daech ont ainsi poussé beaucoup de musulmans à décréter l’inexistence de Dieu ou Son indifférence.
Madame Nayla Tabbara (*) cite les penseurs modernistes musulmans comme le Sud-Africain Farid Esack (*), théologien de la libération, le Pakistanais Fazlur Rahman (*) qui recommande de comprendre le Coran comme un Tout et de revenir à son contexte, l’Égyptien Nasr Abou Zeyd (*) qui explique que les « limites de Dieu » (Hudud Allah) sont un appel à respecter les droits des groupes spéciaux marginalisés. Les quatre Déclarations fondamentales d’Al Azhar de 2011, 2012, 2014, 2017, condamnent les milices confessionnelles et recommandent l’établissement d’un régime politique qui soit un système de gouvernement civil établi par des citoyens musulmans et non-musulmans comme l’ont fait la Déclaration des Maqassed de Beyrouth (2015) ou celle de Marrakech en 2016.
En mai 2011, le journaliste Ahmed Al Sarraf dans le quotidien Al Qabas mène une attaque virulente contre les radicaux islamistes : « L’Europe ne fait que défendre les libertés individuelles contre une pensée religieuse, celle de l’islamisme. Dans nos propres pays, nous refusons à toutes les minorités de simplement respirer et ne cessons de vouloir leur imposer nos choix », et avec un humour noir décapant, il invective les tueurs takfiris : « Dégagez de Mossoul, chrétiens, de Damas, Yabroud, Maaloula, Ninive, Bagdad, du Liban, de nos montagnes et de nos vallées. Dégagez, chrétiens de Palestine et de la péninsule. Nous avons marre de la civilisation, de l’ouverture à l’autre, de la coexistence et du pardon ! Dégagez, pour que nous puissions en toute quiétude nous entre-tuer ! Dégagez pour que nous puissions en finir avec tout ce que vos ancêtres ont réalisé et tout dynamiter ! Dégagez parce que nous voulons revenir à nos déserts et parce que, votre culture, nous l’avons remplacée par l’art de creuser nos tombes ».
Mohamed Sammak, penseur sunnite libanais, déclare : « Je ne peux vivre mon être de musulman arabe oriental sans mon frère chrétien oriental ». Salah Stétié, d’une famille sunnite de Beyrouth, ancien ambassadeur du Liban à l’UNESCO, lauréat du Prix de Poésie de l’Académie Française, écrivit dans Le Figaro du 6 mars 2015 : « Les chrétiens sont chez eux définitivement dans ce monde arabe et je les supplie, à genoux s’il le faut, de ne pas partir. Que ferions-nous, nous les musulmans, sans leur présence, qui fut souvent pour tous les peuples de cette région, synonyme de progrès à tous les niveaux ? »
Le diplomate libanais Bassam Tourba, ancien élève des Jésuites beyrouthins et qui dirigea à Paris la Fondation Hariri, après avoir cité le verset coranique « les hommes les plus proches des croyants (musulmans) sont les chrétiens parmi lesquels on trouve des moines qui ne s’enflent pas d’orgueil », déclarait dans le quotidien libanais L’Orient du 24 février 2000 : « Les pères jésuites ont façonné mon éducation… J’espère que mon fils me rendra grâce de celle qu’il a acquise auprès d’eux ».
Le Prince Hassan Ben Talal (*), oncle du monarque jordanien, publia en 1995 un livre de défense du christianisme arabe où il proteste contre le fait que « dans beaucoup de pays arabes où l’islam est religion d’État, nous voyons des pratiques qui reflètent parfois les temps préhistoriques de l’Arabie ; d’autre part, l’infériorité des chrétiens dans le monde arabe moderne est compensée par une présence sociale, économique culturelle, et dans certains cas politique, très positive. »
A Bagdad, aujourd’hui, les Pères Dominicains accueillent à l’Académie de Sciences Humaines, qu’ils ont fondée, des chercheurs chrétiens et musulmans.
4. LES ABUS DE LA CHARIA
Mgr Youhanna Golta, dans l’ouvrage cité plus haut, L‘Œuvre d’Orient, dirigé par Hervé Legrand (*) regrette que « les relations entre musulmans et chrétiens soient conditionnées par trois composantes, les normes juridiques coraniques, l’état des rapports entre le monde arabe et l’Occident, la personnalité des dirigeants » (p.49) et que « L’État islamique ne reconnaisse qu’un statut légalement inférieur aux non-musulmans » (p.51).
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Les versets coraniques suivants confirment ces jugements puisqu’ils s’appliquent aux « Gens du Livre » et, lus au premier degré, ils conduisent les fidèles à la guerre civile alors qu’ils ont été déclarés conjoncturels par les premiers commentateurs musulmans, sans qu’ils aient une portée ni universelle ni éternelle :
III 27 « Ne prenez point pour protecteurs les infidèles à moins que vous n’y soyez contraints par la crainte ».
III 78 « Celui qui pratiquera un autre culte que l’islam… sera au nombre des réprouvés ».
III 113 « O Croyants ne formez de liaisons intimes qu’entre vous. Les incrédules s’efforceraient de vous corrompre. Ils veulent votre perte ».
IV 49 « Dieu les a maudits à cause de leur perfidie. Parmi eux, il n’y a qu’un petit nombre de croyants ».
IV 89 « Ne prenez pas d’alliés parmi les polythéistes (kafiroun) ».
V 51 « Ne prenez pas pour amis les juifs et les chrétiens ».
V 76 « Ceux qui disent que le Messie, fils de Marie, est Dieu, profèrent un blasphème… Les réprouvés n’auront plus de secours à attendre ».
V 77 « Ceux qui soutiennent la trinité de Dieu sont blasphémateurs. Il n’y a qu’un seul Dieu… Un supplice douloureux sera le prix de leur impiété ».
IX 5 « Tuez les polythéistes partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les, dressez leur des embuscades ; mais s’ils se repentent, laissez-les libres ».
IX 8 « Quand ils l’emportent sur vous, ils ne respectent à votre égard, ni alliance, ni pacte qui assure la protection ».
IX 9 « Ils troquent à vil prix les versets d’Allah ».
IX 18 « Ne peuplent les mosquées d’Allah que ceux qui croient en Allah ».
IX 29 « Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu, et au Jour dernier (…) ceux qui parmi les peuples du Livre ne pratiquent pas la vraie religion. Combattez-les jusqu’à ce qu’ils payent le tribut en signe de soumission ».
IX 30 « Les chrétiens disent : le Christ est fils de Dieu ; qu’Allah les anéantisse. Ils ont pris leurs moines ainsi que Jésus fils de Marie comme seigneurs en dehors d’Allah ».
XLVII 4 « Si vous rencontrez des infidèles, combattez-les jusqu’à ce que vous en ayez fait un grand carnage ; chargez de chaînes les captifs ».
XXX 16 « Quant à ceux qui auront traité de mensonges nos versets, ceux-là seront emmenés au châtiment ».
XLVII 35 « Ne faites pas appel à la paix lorsque vous êtes les plus forts ».
XLVIII 4 « Lorsque vous rencontrez ceux qui ont mécru frappez-les au cou ; puis quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite soit la libération gratuite, soit la rançon… Ceux qui seront tués dans le chemin d’Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs actions ».
LIX 3 « Si le Ciel n’avait écrit leur exil, il les aurait exterminés ; mais le supplice du feu les attend dans l’autre monde ».
LIX 4 « Leur désastre est la punition du schisme qu’ils ont fait avec Dieu et le Prophète. Le Seigneur punit sévèrement ceux qui s’écartent de Sa religion ».
Dans ces versets, le mot arabe Kufr désigne le péché de refuser l’islam en demeurant « hérétique », voire « païen ». kafeur a évolué en « cafard » lorsqu’il fut adopté en français au XVIIe siècle ou en « Cafre » pour désigner péjorativement les Africains noirs non-musulmans.
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Le Pr. Sami A. Al-Deeb Abu Sahlieh (*) avait souligné les nombreux manquements aux droits de l’homme contenus dans la Charia ; d’abord dans la non-égalité entre citoyens musulmans et non-musulmans dans un État musulman, les premiers étant seuls sélectionnés pour occuper les postes dirigeants dans les domaines exécutif, législatif et judiciaire ; le statut personnel ne permet pas non plus à un non-musulman d’épouser une musulmane ni à un musulman de changer de religion, l’apostasie étant punie de mort selon la Charia.
Depuis l’an 2000, un déchaînement de violences sans limite s’est propagé en Égypte, en Syrie, en Irak ; les chrétiens y ont enduré des persécutions. En 2013 le pape François évoqua les persécutions cachées des chrétiens qui les contraignirent à la condition de réfugiés après la chute de Saddam Husein en 2003.
Il convient de rappeler qu’en Turquie, en 1908, l’élite militaire en révolte créa un État-nation turc sur le modèle européen mais en excluant les autres groupes ethniques. On passa ainsi de l’ottomanisme au panturquisme en instrumentalisant l’islam par l’appel au djihad, la volonté d’exclure la population non-turque, l’arrestation et l‘élimination des élites arméniennes et syriaques, politiques et administratives, les massacres déguisés sous forme de déportation des femmes et des enfants vers la Syrie par des commandos de la mort, l’échange de populations avec la Grèce.
En 2017, le journaliste arménien Hrant Dink fut assassiné pour avoir dit que la fille adoptive de Mustafa Kemal était arménienne.
En Irak, les 1,2 million de chrétiens présents en 2003 se sont réduits à 200 000 en 2015. A Mossoul, en 2013, tous les chrétiens ont fui cette cité de 4 millions d’habitants sous la menace d’enlèvement par les groupes « takfiris » radicaux. L’État irakien laissa persécuter les chrétiens qui n’avaient pas de milices comme les chiites et les sunnites. En octobre 2010, le massacre de 52 chrétiens eut lieu dans la cathédrale syriaque Notre Dame du Perpétuel Secours de Bagdad. L’insécurité demeure.
En Jordanie, la montée de la puissance des Frères Musulmans menace les chrétiens qui, malgré leur nombre très minoritaire, étaient bien vus du régime royal.
En Égypte, il n’y eut aucun officier copte dans l’entourage de Nasser et la saisie des propriétés coptes conduisit à une forte émigration de cette communauté. Depuis 2010, de nombreux incendies d’églises, de monastères, d’établissements scolaires ont été menés par les salafistes, soutenus par l’Arabie Saoudite, tandis que le Qatar soutient les Frères Musulmans. 15 000 coptes chaque année deviennent musulmans souvent pour pouvoir obtenir une promotion. L’écrivain Alaa Al Alswani (*) réfugié en France remarque que le gouvernement égyptien n’a pas confiance dans les Coptes.
En Syrie, les chrétiens ont diminué de moitié depuis l’an 2000. La guerre civile n’épargne, il est vrai, personne mais les radicaux musulmans s’en sont pris particulièrement aux chrétiens, comme l’indique le journaliste syrien Hassan Hammoud (*).
Au Liban, les chrétiens, qui constituaient 51% de la population en 1925, ne sont plus que 33%, il est vrai en partie liés politiquement aux chiites (33% de la population) ou aux sunnites (33%). En fait, ils sont tolérés, et encore avec difficulté, pour fournir un Président de la République. L’afflux d’un million et demi de Syriens, presque tous sunnites, complique la situation.
En Palestine, la résistance palestinienne s’est délibérément islamisée. Les Accords Chauvel-Fischer (***) entre la France, Israël et l’Autorité palestinienne devraient assurer la protection en Terre Sainte de 45 communautés réparties sur 150 sites.
– o –
Si les chrétiens, en 1914, représentaient 26 % de la population de l’Empire alors ottoman, ils sont aujourd’hui moins de 10 % sur le même espace. Beaucoup songent à rejoindre leurs aînés déjà résidant en Europe, en Amérique du Nord ou du Sud et en Australie. La réussite de ces exilés draine de plus en plus de jeunes qui se voient refuser dans leur patrie, à cause de leur appartenance religieuse, des responsabilités dans les cercles politiques ou universitaires. Une étude menée auprès de chaque communauté chrétienne de ces pays montre que ces considérations politiques, économiques, culturelles voire cultuelles poussent un nombre de plus en plus élevé de jeunes à un exil que d’aucuns prévoient définitif, hélas !
Déjà Mgr Lavigerie, en 1860, ayant parcouru le Liban et la Syrie jusqu’à Damas, refusera d’envoyer des orphelins libanais et syriens en France où ils auraient été accueillis, pour ne pas affaiblir le nombre de chrétiens locaux (Legrand o.c. p.28). De même, Mgr André Vingtrois, archevêque émérite de Paris, recommande de « nous mettre à l’écoute des Églises orientales pour comprendre leurs besoins et chercher avec elles des solutions réalistes en harmonie avec le contexte social, politique et religieux où elles évoluent » (Legrand o.c. p.8). Pour cela, il faut soutenir « l’école chrétienne qui permet aux chrétiens de sentir qu’ils peuvent rester dans ce pays. En venant chez nous, les musulmans ont une autre idée des chrétiens, de leur pensée, de leur charité », soutient un Carme de Jaffa dans le bulletin de l’Œuvre d’Orient de février 1994. Ainsi, le Patriarcat latin de Jérusalem, par ses écoles, ses dispensaires, donne du travail à un tiers des citoyens chrétiens de Cisjordanie.
Il faut être ferme sur les droits de l’homme et le principe de la liberté religieuse. La revendication des chrétiens d’Orient est pour une citoyenneté pleine et entière dans leur pays d’origine. La solution au Moyen Orient ne pourra venir que de l’acceptation de sa diversité interne.
Quant aux jeunes chrétiens orientaux expatriés, il faut qu’ils conservent leur rite et leur langue liturgique. Le syriaque, variété de l’araméen, était la langue parlée par le Christ ; elle est utilisée par les Maronites dans la messe au moment de la consécration et ce passage de l’arabe au syriaque, évoquant les mots mêmes de Jésus, est très fort et émeut les fidèles. Tous connaissent ces mots syriaques sans en avoir appris la langue. La messe célébrée par le Père André Daher, accompagnée de chants du Professeur et de Madame Michel Younès, le 19 mars 2023 pour clôturer le présent colloque, nous en aura tous convaincus.
Christian Lochon
Enseignant à Paris II
Membre de l’Académie des Sciences d’Outremer
Administrateur de Chrétiens de la Méditerranée
NDLR
(*) Auteurs cités dans la bibliographie
(**) Les références en chiffres romains et arabes renvoient au Coran, à la sourate et au verset. Le texte de référence est la traduction française officielle diffusée par l’Arabie Saoudite.
(***) Les accords de protection signés par la France avec l’Empire ottoman ont été confirmés par Israël (accords Chauvel-Fischer de 1948-49) et par l’Autorité palestinienne en 1997, en vertu du principe de succession d’État. Voir https://oeuvre-orient.fr/laction-de-la-france-en-faveur-du-patrimoine-chretien-en-terre-sainte/
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