Cet appel est diffusé par la CIDSE, Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité, famille internationale d’organisations catholiques œuvrant pour la justice sociale. Elle “s’emploie à créer un changement transformationnel pour mettre un terme à la pauvreté et aux inégalités, dénoncer les injustices systémiques, les inégalités, la destruction de la nature et promouvoir des alternatives justes et durables pour l’environnement”. Notre partenaire le CCFD – Terre Solidaire entre autres en fait partie. Pax Christi France est aussi l’un de nos partenaires.
Depuis plus d’un an, nous assistons à l’escalade tragique d’une grave crise humanitaire qui affecte d’innombrables vies au Moyen-Orient. En tant que croyants, nous avons un rôle essentiel à jouer pour défendre la paix, condamner les atrocités et soutenir ceux qui souffrent. La réponse de la communauté internationale s’avérant insuffisante, il est essentiel que les dirigeants religieux et les communautés s’expriment et ne restent pas silencieux.
Pax Christi International, la CIDSE et les membres d’ACT Alliance Europe se sont unis pour rédiger une lettre appelant à un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza, à la libération des otages, à un accès sans entrave à l’aide humanitaire, à la fin de l’occupation et de la violence en Cisjordanie et à la protection des lieux saints de Jérusalem.
Avec le soutien des dirigeants et des communautés d’Église à travers l’Europe, cette lettre vise à jeter les bases d’efforts de plaidoyer significatifs ciblant les décideurs politiques européens.
Le formulaire est resté ouvert jusqu’au 9 décembre 2024 pour recueillir des signatures supplémentaires afin de le partager avec d’autres chefs religieux et communautés.
Lire la déclaration : “Saisissez cette occasion de prendre position en faveur d’une paix juste”.
Octobre 2024
Au cours de l’année écoulée, nous avons été témoins de l’escalade tragique d’une grave crise humanitaire qui continue d’affecter d’innombrables vies. Le 7 octobre 2023, plus d’un millier d’Israéliens ont été tués lors d’une attaque menée par des factions dirigées par le Hamas, et plus de 250 personnes ont été prises en otage. En réponse, Israël a lancé une opération militaire qui a fait de nombreuses victimes, avec près de 42,000 morts à Gaza. Les deux communautés souffrent profondément. La crise humanitaire dans la bande de Gaza s’aggrave, la famine et les maladies entraînant de nouvelles pertes en vies humaines. En Cisjordanie, les colonies illégales continuent de s’étendre et la violence des colons a considérablement augmenté depuis le 7 octobre, créant un environnement coercitif qui rend la vie impossible aux communautés palestiniennes et les force à quitter leurs foyers.
En janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a estimé qu’il existait des motifs plausibles de croire qu’Israël violait la Convention sur le génocide à Gaza. La situation au Moyen-Orient s’aggrave rapidement, avec des violations continues du droit international au Liban qui conduisent progressivement à une guerre régionale plus vaste. Ces tensions ont des racines profondes, issues d’un conflit qui a débuté il y a plus d’un siècle. Il est donc urgent d’instaurer une paix juste et durable qui tienne compte de la situation dans sa complexité, tout en garantissant le respect des besoins et des droits de toutes les parties concernées.
En tant que chefs religieux et communautés de foi, nous avons un rôle essentiel à jouer dans la prévention des atrocités et dans la défense d’une paix durable en Terre Sainte. De plus, c’est notre responsabilité morale pour défendre les personnes qui souffrent et pour condamner les atrocités. Nous pouvons établir une chemin vers une paix durable en combinant les efforts locaux avec les négociations de la communauté internationale.
Appel à l’action.
1. Cessez-le-feu immédiat et accès humanitaire
Nous appelons de toute urgence à un cessez-le-feu immédiat et permanent pour mettre un terme aux violences en cours, qui continuent de coûter la vie à des civils palestiniens, israéliens et libanais innocents. Un cessez-le-feu est essentiel pour faciliter l’accès sans entrave de l’aide humanitaire à la bande de Gaza, où la situation est plus que désastreuse. Il est essentiel de veiller à ce que les organisations humanitaires puissent atteindre les personnes dans le besoin sans entrave pour faire face à la crise humanitaire, respecter les principes humanitaires internationaux et valoriser la vie humaine.
2. Libération des otages et protection des civils
Nous appelons également à la libération immédiate de tous les otages et détenus illégaux, sous la protection du droit international. Un cessez-le-feu créera les conditions nécessaires aux efforts diplomatiques visant à obtenir leur libération et à garantir que les civils soient protégés contre de nouveaux préjudices. Des enquêtes indépendantes et neutres sur les violations des droits de l’homme et une protection solide des civils sont essentielles pour instaurer la confiance et prévenir une nouvelle escalade.
3. S’attaquer aux causes profondes de la violence
Au-delà de la crise immédiate, nous devons nous attaquer aux causes sous-jacentes de ces souffrances persistantes. L’occupation israélienne du territoire palestinien doit cesser. Les obstacles à la circulation et à l’accès aux services essentiels doivent être supprimés pour permettre aux populations de subvenir à leurs besoins fondamentaux et de reconstruire leur vie. La violence en cours, notamment les confiscations de terres et la montée de la peur, doit cesser et faire l’objet d’enquêtes neutres et de mesures visant à garantir la sécurité des civils. Les droits de l’homme et le droit à l’autodétermination doivent être respectés et placés au cœur de toute solution politique.
4. Respecter le statu quo sur les lieux saints de Jérusalem
Nous plaidons également pour un accès sécurisé aux lieux saints partout dans le territoire palestinien occupé et pour le respect du droit de culte. Le statut et le caractère uniques de Jérusalem et de sa vieille ville, le caractère sacré de ses espaces sacrés et la pérennité de toutes ses communautés doivent être préservés et respectés par tous.
5. Action gouvernementale et droit international
Nous exhortons nos gouvernements à prendre des mesures décisives, conformément à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Les efforts diplomatiques doivent se concentrer sur la désescalade du conflit, le soutien aux communautés touchées et le respect des règles de la guerre par toutes les parties. Les mécanismes juridiques tels que la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI) jouent un rôle crucial pour amener les auteurs de ces crimes à rendre des comptes et pour prévenir de nouvelles atrocités.
6. Rouvrir le dialogue pour une paix durable
Il est essentiel de rouvrir le dialogue en vue d’un accord de paix durable. Ce n’est qu’en poursuivant les négociations et en s’engageant en faveur de la justice et de la reddition de comptes que nous pourrons espérer nous attaquer aux causes profondes de cette violence perpétuelle et construire un avenir où les droits de chacun seront respectés. Pour que tout processus de paix soit significatif et inclusif, les organisations de la société civile et les communautés religieuses devront jouer un rôle central.
Une solution durable :
Les efforts décrits ci-dessus peuvent s’attaquer à la fois aux causes profondes et aux urgences immédiates de ce conflit en cours. La mise en œuvre de ces mesures facilitera le dialogue entre les parties, mettra fin à la violence et instaurera une paix durable en Terre Sainte, où les droits de l’homme de chacun seront respectés.
En tant que chefs religieux et représentants de communautés religieuses, nous croyons au pouvoir de l’espoir et de l’action. En nous unissant et en défendant la justice et la compassion, nous pouvons contribuer à un avenir où règne la paix et où la dignité de chaque personne est respectée.
Guidés par les paroles de saint François d’Assise :”Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix”, notre foi nous pousse à nous exprimer et à agir face à la souffrance et à l’injustice. Nous vous exhortons à refléter ces valeurs dans vos décisions et vos actions, en promouvant la paix, en défendant la dignité humaine et en œuvrant sans relâche pour une résolution juste de ce conflit. Ensemble, nous pouvons être des instruments de paix, engagés dans la guérison et la réconciliation pour tous.
Voir ici le texte sur le site de la CIDSE avec la liste intégrale des responsables ecclésiaux signataires.
NDLR. Le site met en garde contre de possibles inexactitudes, dues à la traduction automatique. Nous avons ainsi modifié certaines de ses formulations.