Les chrétiens au Moyen-Orient. Ecrasés entre l’islam et Israël
“L’exode des chrétiens qui fuient ces régions est un élément important de ce mouvement. Mais ce n’est pas un phénomène nouveau. Pendant la première moitié du XXe siècle l’extermination et l’expulsion des Arméniens puis des Grecs par la Turquie ont atteint des proportions énormes. Aujourd’hui l’exode continue, à partir de différents endroits et à des degrés divers. De fait, parmi les fidèles des anciennes Églises d’Orient, douze millions vivent aujourd’hui entre l’Égypte et l’Iran, mais environ sept autres millions vivent désormais ailleurs.(…) Les chrétiens de Bethléem émigrent pour la plupart vers le Chili. Mais, dans le même temps, on constate aussi au Moyen-Orient un mouvement inverse. Rien que dans la péninsule arabique – d’après ce qu’ont dit pendant le synode les deux vicaires apostoliques de la région, Paul Hinder et Camillo Ballin – les catholiques venus d’ailleurs pour trouver du travail sont déjà trois millions ; ce sont surtout des Philippins et des Indiens…” Lire la suite de l’article sur le site ESM
Bilan du Synode à mi-parcours : préparer une nouvelle aube au Moyen-Orient
« Nous ne sommes pas seuls » et « soutenus par la prière, la compréhension et l’amour de tous nos frères et sœurs à travers le monde », nous devons travailler « pour préparer une nouvelle aube au Moyen-Orient » : c’est l’un des constats dressé à mi-parcours du Synode, le 18 octobre, par S. B. Antonios Naguib, patriarche d’Alexandrie des Coptes (Egypte). Dans la Salle du Synode, en présence de Benoît XVI, le Rapporteur général du Synode pour le Moyen-Orient a fait une synthèse des différentes interventions qui se sont succédé au cours de ces derniers jours au sein des Congrégations générales et a offert quelques lignes directrices afin de faciliter les travaux des carrefours.Dans son Rapport après le débat général, il a insisté sur cette « présence qui compte » au Moyen-Orient : celle d’un « petit reste » qui doit assumer sa « vocation » et sa « mission de témoignage, au service de l’homme, de la société, et de nos pays ».Une mission qu’il a jugée primordiale : « Le danger qui menace les chrétiens du Moyen-Orient ne vient pas seulement de leur situation de minorité, ni des menaces extérieures, mais surtout de leur éloignement de la vérité de l’Évangile, de leur foi et de leur mission ». « Le vrai drame de l’homme n’est pas qu’il souffre à cause de sa mission, mais qu’il n’ait plus de mission, et ainsi perde le sens et le but de sa vie », a-t-il ajouté.
Franchise et honnêteté dans le dialogue avec les musulmans. ” Lire la suite sur le site Zenit
Les médias sont devenus le « premier pouvoir » au monde
“La diversité des situations et des hommes continue de marquer les travaux du synode sur les Églises catholiques du Moyen-Orient qui se tient à Rome. Hier, le cri d’alarme des chrétiens irakiens a retenti dans la salle de réunion, où l’on a évoqué l’idée d’une campagne destinée à « chasser les chrétiens hors du pays ». Mais peu après, un évêque égyptien décrivait « l’amour » comme « la seule arme du chrétien », laissant dans l’ombre le droit de légitime défense et l’idée d’une action concertée de la communauté internationale. Par ailleurs, à son tour de parole, le PDG de Télé-Lumière, Jacques Kallassi, a lancé une mise en garde : les médias sont devenus le « premier pouvoir » du monde.” Lire la suite de l’article sur le site L’Orient le Jour
Le singulier destin des chrétiens arabes
“Un synode sur le Moyen-Orient se tient du 10 au 24 octobre au Vatican, alors que les chrétiens arabes, généralement considérés comme une communauté en survie, opèrent, pour la première fois dans l’histoire, une mutation stratégique majeure privilégiant leur enracinement local et leur environnement régional sur leur traditionnelle allégeance occidentale, notamment au Liban, avec l’alliance sans précédent opérée, au grand désespoir des occidentaux, entre le Hezbollah libanais, l’organisation politico-militaire chiite libanaise, et le général Michel Aoun, ancien commandant en chef de l’armée et chef de la principale formation politique chrétienne.” Lire la suite de l’article sur le site Info Palestine
“Musulmans et chrétiens partagent l’essentiel des cinq pilliers de l’islam”
Commentaires de Pascal Gollnisch, Directeur de l’Oeuvre d’Orient, sur les travaux du synode sur le site du journal La Vie
Les évêques du Moyen-Orient travaille désormais à partir d’une ébauche du message final, prévu pour être présenté le 23 octobre, à la veille de la clôture solennelle du Synode. Ce projet aborde notamment la liberté de conscience, la liberté religieuse, la place à accorder aux immigrés catholiques venant d’Asie, la volonté de réciprocité, la place de l’œcuménisme, le souhait du retour des arabes chrétiens émigrés, le statut de Jérusalem ou encore la guerre en Irak. Plus de 40 pères synodaux ont souhaité réagir à cette ébauche de Message final, montrant ainsi la complexité et la diversité de la situation au Moyen-Orient.
Pascal Gollnisch, nous sommes à la moitié du synode. Que représente cette ébauche de message final ?
C’est une belle synthèse, très riche, des travaux de la première semaine. Certains évêques ont trouvé que le texte était encore trop large, trop touche-à-tout. Ca reste un document de travail pour prélats, et ils préfèreraient une déclaration plus concise et plus intense pour les fidèles. Il reste une semaine de débats pour lui donner une plus grande valeur prophétique.
Quels éléments notables ressortent de ce premier texte ?
Cette synthèse témoigne d’un véritable approfondissement de la réflexion sur les relations avec l’islam. Elle distingue clairement trois degrés de relations – avec l’islam politique, avec le voisinage au quotidien et au niveau spirituel/théologique – en usant de phrases très fortes : « À partir des années 1970, nous constatons dans la région la montée de l’islam politique. (…) Il veut imposer un mode de vie islamique à tous les citoyens, quelques fois par la violence. », dit le texte. « Il constitue donc une menace pour tous, et nous devons ensemble affronter ces courants extrémistes », “tous“ et “ensemble” désignant à la fois les chrétiens d’Orient et les musulmans.
Plus loin, on lit aussi: « Nous avons besoin d’éduquer nos fidèles au dialogue. Les chrétiens orientaux peuvent aider ceux de l’Occident à entrer plus profondément dans une rencontre constructive avec l’Islam (…) », avec une invitation des évêques à s’appuyer notamment sur la littérature arabo-chrétienne.
Le rapport va jusqu’à affirmer que « musulmans et chrétiens partagent l’essentiel des cinq piliers de l’Islam ». La formulation fera débat et n’est peut-être pas très adroite mais l’intention est très forte. « Le Dieu Amour aime les musulmans », continue le texte, « peut-être faut-il trouver un nouveau langage théologique pour exprimer ce mystère et le leur rendre plus accessible. »
« Pas de paix sans dialogue avec les musulmans », écrivent les pères synodaux qui citent, comme exemple de « dialogue par la non-violence », la rencontre de Saint François d’Assise avec le roi Al-Kamel en Égypte en 1219.
Pourquoi le rapport insiste autant sur le besoin de « formation » des chrétiens d’Orient ?
Regardez ici à Rome: il n’y quasiment pas d’experts laïcs d’Orient au synode, ceux présents sont des latins. Les Eglises d’Orient savent qu’elles ont besoin de faire émerger un laïcat mieux formé « sur le plan doctrinal, spirituel et social ». Il y a des marges de progression sur la catéchèse: on est souvent chrétien par tradition familiale, sans grand enseignement. Les évêques font aussi le constat, qui est lié, que la vie paroissiale est parfois un peu absente.