LA HUITIEME CONFERENCE INTERNATIONALE DE SABEEL
Christiane GILLMANN – Amis de Sabeel – France, membre du réseau Chrétiens de la Méditerranée,
y a participé et raconte..
C’est à Bethleem, en mars 1990, qu’a vu le jour Sabeel – centre œcuménique de théologie de la libération. Son assise n’a fait depuis que se consolider localement, aussi bien en Galilée que dans les territoires palestiniens occupés (d’où un double siège : à Nazareth et à Jérusalem-Est), tandis qu’à l’extérieur des « Amis de Sabeel » se constituaient un peu partout, au fil des ans. Sabeel organise pour eux, sur place, en principe tous les 2 ans, une conférence internationale. La 8ème de ces conférences internationales s’est tenue, du 23 février au 1er mars, à Bethléem.
Bethléem était déjà associé pour moi à Sabeel, puisqu’à l’automne 1998 j’ai eu la chance de faire partie d’une délégation du CCFD qui a participé à une de ses premières conférences internationales. Dans le grand amphithéâtre de l’Université de Bethleem, archi-comble, nous avons ainsi pu entendre Edward Saïd… Et il n’y avait pas encore à l’époque, en Palestine, de murs de béton de 8 m de haut comme celui qui traverse dorénavant le nord et l’ouest de Bethléem, et la colline d’Abou Ghnem était habillée d’un joli bois où les promeneurs se rendaient le dimanche.
Abou Ghnem était en train de devenir Har Homma et de se couvrir d’horribles immeubles aux allures de blockaus , lorsque j’ai participé à la 6ème conférence internationale de Sabeel, en novembre 2006, cette fois au nom du réseau Chrétiens de la Méditerranée, tout juste né. Cette conférence avait été itinérante : Jérusalem-Est, Bethléem, Ramallah, Nazareth. Comment oublier la journée que nous avons passée à l’Université de Bethléem ? Nous sommes arrivés dans une ville morte qui venait de se mettre en grève, à la suite d’une incursion nocturne de l’armée israélienne qui avait tué 4 jeunes, et nous avons fait le choix de rester dans les murs de l’université.
C’est dans un autre lieu que vient de se dérouler la dernière conférence internationale de Sabeel : l’hôtel Bethléem où ont été logées les 300 personnes venues à cet effet de plusieurs continents et où elles ont pu entendre, parfois rejointes par des habitants de Bethleem, une vingtaine d’intervenants prestigieux – universitaires, anciens ambassadeurs (Hind Khoury et Afif Safieh )ou chef de gouvernement (Andreas Van Agt, ancien Premier Ministre néerlandais), femmes et hommes d’Eglises (Michel Sabbah, l’archevêque anglican du Cap, Thabo Makgoba, la présidente de l’Eglise méthodiste de Grande-Bretagne, Alison Tomlin), responsables associatifs, journalistes.
Mais nous ne sommes pas restés confinés dans l’hôtel Bethléem.