L’actualité de cette semaine est marquée par des nouvelles menaçantes aussi bien pour Gaza que pour la Cisjordanie : projet d’occupation de Gaza par les États-Unis, annexion par Israël de la Cisjordanie. Cependant, la société civile prend de plus en plus conscience que c’est tout l’ordre des Droits humains, établi en ces derniers siècles, qui est là en voie de démantèlement.
Le plan de Donald Trump pour l’après-guerre à Gaza
Un article du Washington Post, mis à jour le 2 septembre 2025, résume un document de 38 pages élaboré par l’administration Trump, exposant ce que les États-Unis envisagent pour l’après-guerre à Gaza.
https://www.washingtonpost.com/national-security/2025/08/31/trump-gaza-plan-riviera-relocation/
Ce plan reprend la perspective déjà évoquée par Donald Trump de faire de la bande de terre ravagée une “nouvelle Riviera”, avec luxueux hôtels de tourisme et industries de haute technologie.
Il prévoit aussi un “mandat” confié aux États-Unis pour administrer le territoire pendant dix ans. Dans ce cadre, il envisage une “relocalisation” au moins temporaire de la totalité des plus de deux millions d’habitants de Gaza. Cela, ou bien par des départs qu’il appelle “volontaires” vers d’autres pays, ou bien en concentrant la population dans des zones réduites et sécurisées à l’intérieur de l’enclave pendant la reconstruction.
Aux propriétaires seraient offerts des “jetons digitaux” par l’administration mandataire, en échange des droits pour mener la réhabilitation de leur propriété. Ces “jetons” devraient financer une réinstallation ailleurs ou éventuellement permettre l’accès à un logement dans l’une des “cités intelligentes “, commandées par Intelligence Artificielle (IA), qui seraient construites à Gaza. À chaque Palestinien qui choisirait de partir serait allouée une somme de 5 000 $ en espèces et des subsides pour couvrir quatre ans de loyer ailleurs, en même temps qu’une année d’alimentation.
Ce dispositif est appelé le Gaza Reconstitution, Economic Acceleration and Transformation Trust (Fondation pour la reconstruction, le développement économique et la transformation de Gaza), ou “GREAT Trust”. Il est d’entrée de jeu l’objet de critiques acerbes, en particulier de la part de divers États arabes.
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Le projet israélien d’annexer la Cisjordanie
Ce projet a été diffusé par l’Agence Reuters. Selon le gouvernement israélien, il s’agirait d’une riposte aux déclarations de plusieurs États, dont la France, prévoyant de reconnaître un État palestinien lors de la prochaine assemblée générale des Nations Unies.
Les contours exacts de l’annexion n’ont pas été décrits, ni ses échéances, ni son rapport avec la colonisation. “Ni les services de Benjamin Netanyahu, ni un porte-parole du ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, n’ont répondu aux sollicitations de Reuters” pour avoir plus de précisions.
Voir l’article de Maayan Lubel publié le 31 août 2025 sur MSN News :
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/isra%C3%ABl-envisage-d-annexer-la-cisjordanie-en-r%C3%A9ponse-%C3%A0-la-reconnaissance-de-la-palestine/ar-AA1LAjJ8
Troupes israéliennes patrouillant lors d’une tournée hebdomadaire des colons à Hébron, en Cisjordanie occupée par Israël, le 23 août 2025. REUTERS/Mussa Qawasma © Thomson Reuters
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Israël commet un génocide à Gaza, selon l’Association internationale des chercheurs du génocide
“Les politiques et les actions d’Israël à Gaza répondent à la définition juridique du génocide telle qu’elle figure à l’article II de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948)”, dit la résolution soutenue par 86 % des votants de l’Association internationale des chercheurs du génocide (IAGS).
Cet organisme, présidé par Melanie O’Brien, professeure de droit international, spécialisée dans le génocide à l’Université d’Australie-Occidentale, est “la plus grande association professionnelle au monde de spécialistes des génocides et comprend un certain nombre d’experts de la Shoah”. Dans sa résolution, l’Association appelle à “cesser immédiatement tous les actes qui constituent un génocide”.
Voir la totalité de l’article, publié le 1er septembre 2025, sur le site de Rfi (Radio France International) :
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Sortir de chez soi pour Gaza
Cette initiative, prise par la branche espagnole d’une organisation mondiale de femmes, nous a été communiquée par le réseau Évangile et Société. La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (acronyme anglais, Women’s International League for Peace and Freedom, WILPF) est la plus ancienne organisation féminine pour la paix au monde, puisque ses origines remontent à 1915. Nous faisons connaître son initiative, pour témoigner des réactions dont fait preuve la société civile au niveau mondial contre ce qui est en cours à Gaza et en Cisjordanie. Nous reproduisons ici le texte français, corrigé de quelques coquilles. Le communiqué original, joint, est aussi disponible en espagnol et en anglais.
Quitter sa maison pour Gaza.
Camp de femmes à Bruxelles. Une initiative du féminisme pacifiste.
Du 10 au 18-19 octobre (possibilité de remplacements)
La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF) est la plus ancienne organisation féminine pour la paix au monde, puisque ses origines remontent à 1915. Ses fondatrices, 1 136 femmes issues de différents pays en guerre les uns contre les autres, ont réussi à se réunir à La Haye et à proposer une médiation urgente pour mettre fin à la guerre, ainsi que 20 résolutions qui ont été présentées aux dirigeants des pays en guerre et aux pays neutres. Ces résolutions identifiaient les causes profondes de la guerre et proposaient les bases législatives et institutionnelles permettant aux conflits d’être résolus par le dialogue et la négociation, sans recourir à la guerre. Depuis plus de cent ans, la WILPF continue de lutter contre la guerre en influençant les gouvernements et les institutions supranationales. Trois de ses membres ont reçu le prix Nobel de la paix.
Face à ce qui se passe à Gaza, aux milliers de morts, pour la plupart des femmes et des enfants, filles et garçons, sous les bombes, ou de faim, de soif, de maladie, face au bombardement d’hôpitaux, d’écoles… En somme, face au comportement génocidaire du gouvernement israélien, qui cherche à éliminer tout un peuple et à s’approprier son territoire. Et à l’inaction et/ou l’impuissance de la communauté internationale, nous voulons nous joindre aux nombreuses voix de paix qui s’élèvent dans les populations du monde entier et qui tentent de peser par divers moyens pour mettre fin à cette ignominie.
WILPF Espagne et Femmes en Noir Espagne proposent d’organiser un camp de femmes à Bruxelles, comme témoignage et action de plaidoyer, pour montrer notre solidarité avec Gaza et pour exiger de l’Union européenne (Commission et Parlement) qu’elle agisse de toute urgence pour :
1. Garantir une aide humanitaire constante et suffisante, gérée par les Nations Unies, à la population de Gaza en suivant les principes du Droit International Humanitaire.
2. Exercer son influence pour contraindre Israël à un cessez-le-feu permanent et la fin de l’occupation.
3. Suspendre l’accord d’association avec l’État d’Israël en raison de la violation de la clause sur le respect des droits de l’homme.
4. Instaurer immédiatement un embargo sur l’achat et la vente d’armes à Israël.
Nous appelons les autres groupes de femmes et invitons toutes les personnes qui se sentent interpellées pour la fin du génocide, à se joindre à ces demandes, en participant à cette action qui sera de nature strictement non-violente. Nous proposons que le camp se termine par une grande manifestation européenne à Bruxelles.
Pour s’inscrire : https://forms.gle/XenZSkVLmHLNYcWf9
Contact : salirdecasaporgaza@gmail.com
* Ce document est mis à jour au fur et à mesure que les préparatifs de l’initiative avancent.