Mieux comprendre. Comment les premières Églises d’Orient sont-elles nées ?

A l’origine, les communautés chrétiennes étaient très diverses dans les modes d’affirmation de leur foi. A partir de la fin du IIème siècle jusqu’au IVème, la Grande Église définit une ligne se référant à une “règle de foi” qu’elle oppose aux courants dissidents qu’on appelle désormais “hérésies”, mais il n’y a pas encore de doctrine parfaitement formulée.

Ce n’est qu’à partir du IVème siècle que sont formulés des dogmes dont l’orthodoxie, affirmée par des conciles généraux, ne sera pas reconnue par tous. Ainsi se multiplient des “confessions” chrétiennes diverses qui, progressivement, se constitueront en Églises séparées.

Depuis Constantin (306-337), c’est l’empereur des Romains, installé à Constantinople (l’ancienne Byzance) qui est chef de l’Église. Cette situation politico-religieuse en favorise la centralisation. L’empereur préside les conciles, assemblées des évêques du monde chrétien, qui ont pour principale tâche de définir et de stabiliser les dogmes. Le concile de Nicée (325) et celui de Constantinople (381) mettent en place le socle de la foi de l’Église et aboutissent à un credo commun, dans une période où se multiplient les hérésies. Mais c’est à partir des conciles d’Ephèse (431) et de Chalcédoine (451), qu’arrivent les premières séparations entraînant la prise d’autonomie de plusieurs Églises orientales.

Ainsi, au Vème siècle, les querelles théologiques concernant la nature du Christ ressurgissent. L’Église de Perse déclare son autonomie par rapport à Constantinople en 410 et confirme son indépendance en réfutant le concile d’Ephèse de 431 et en adhérant aux thèses nestoriennes, thèses qui avaient tendance à atténuer le lien entre la divinité et l’humanité du Christ. Après le concile de Chalcédoine, ce sont les Églises copte (Égypte), syriaque (Syrie)), arménienne et éthiopienne qui se déclarent autonomes. Elles élaborent une théologie propre, appelée “monophysisme” opposée aux thèses nestoriennes, laissant entendre que l’humanité du Christ serait comme absorbée dans sa divinité. Ce disant, le monophysisme s’oppose aussi au concile qui revendique certes un seul et même Christ, mais en deux natures.

Toutefois au-delà des querelles théologiques, ces Églises expriment d’abord une défiance envers l’empereur de Byzance dans ces régions où le pouvoir à la fois religieux politique et économique était ressenti comme trop autoritaire par les populations.

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