Message du pape François pour la journée de la paix du 1er janvier 2025.

Le message du pape François pour la journée de la paix, le 1er janvier 2025, et l’ouverture du Jubilé, affirme d’abord sa proximité de tous ceux qui se sentent abattus et ne parviennent plus à avoir de perspectives pour leur vie. Il invite à prendre le rude chemin de l’espérance. Voici le début de ce message, qui donne également les démarches principales proposées pour le Jubilé 2025.

1. À l’aube de cette nouvelle année que nous donne le Père céleste, un temps jubilaire consacré à l’espérance, j’adresse mes vœux les plus sincères de paix à toute femme et à tout homme, en particulier à ceux qui se sentent abattus par leur condition existentielle, condamnés par leurs erreurs, écrasés par le jugement des autres, et qui ne parviennent plus à percevoir une quelconque perspective pour leur vie. À vous tous, espérance et paix, car cette année est une Année de Grâce qui vient du Cœur du Rédempteur.

2. En 2025, l’Église Catholique célèbre le Jubilé, un événement qui remplit les cœurs d’espérance. Le “jubilé” remonte à une ancienne tradition juive où le son d’une corne de bélier (en hébreu yobel) annonçait, tous les quarante-neuf ans, une année de clémence et de libération pour le peuple (cf. Lv 25, 10). Cet appel solennel devait en théorie se répercuter dans le monde entier (cf. Lv 25, 9), afin de rétablir la justice de Dieu dans les différents domaines de la vie : l’usage de la terre, la possession des biens, les relations avec le prochain, en particulier les plus pauvres et ceux qui étaient tombés en disgrâce. Le son de la corne rappelait à tout le peuple, aux riches
comme aux pauvres, que personne ne vient au monde pour être opprimé : nous sommes frères et sœurs, enfants d’un même Père, nés pour être libres selon la volonté du Seigneur (cf. Lv 25, 17.25.43.46.55).

3. Aujourd’hui encore, le Jubilé est un événement qui nous pousse à rechercher la justice libératrice de Dieu sur la terre. Nous voudrions au début de cette Année de Grâce entendre, non pas la corne, mais l’”appel à l’aide désespéré” [1] qui monte de nombreuses parties du monde et que Dieu ne cesse d’entendre, comme la voix du sang d’Abel le juste (cf. Gn 4, 10). À notre tour, nous nous sentons appelés à être la voix de si nombreuses situations d’exploitation de la terre et d’oppression du prochain. [2] Ces injustices prennent parfois l’allure de ce que saint Jean-Paul II a appelé des “structures de péché” [3] puisqu’elles ne sont pas seulement dues à l’iniquité de quelques-uns mais se sont, pour ainsi dire, enracinées et reposent sur une large complicité.

4. Chacun doit se sentir d’une certaine manière responsable de la dévastation à laquelle notre maison commune est soumise, en commençant par les actions qui, ne serait-ce qu’indirectement,
alimentent les conflits qui affligent l’humanité. Des défis systémiques, distincts mais interconnectés, frappant notre planète sont ainsi alimentés et entremêlés. [4] Je pense notamment aux inégalités de toutes sortes, au traitement inhumain réservé aux personnes migrantes, à la dégradation de l’environnement, à la confusion générée de manière coupable par la désinformation, au refus de tout type de dialogue et au financement énorme de l’industrie militaire. Autant de facteurs d’une menace réelle pour l’existence de l’humanité tout entière. En ce début d’année, nous voulons donc nous mettre à l’écoute de ce cri de l’humanité pour nous sentir appelés, tous ensemble et personnellement, à briser les chaînes de l’injustice afin de proclamer la
justice de Dieu. Des actions épisodiques de philanthropie ne pourront pas suffire. Des transformations culturelles et structurelles sont nécessaires pour qu’un changement durable se produise. [5]

[1] Spes non confundit. Bulle d’Indiction du Jubilé Ordinaire de l’Année 2025 (9 mai 2024), n. 8.
[2] Cf. S. Jean-Paul II, Lett. ap. Tertio millennio adveniente (10 novembre 1994), n. 51.
[3] Lett. enc. Sollicitudo rei socialis (30 décembre 1987), n. 36.
[4] Cf. Discours aux participants à la Rencontre organisée par l’Académie Pontificale des Sciences et l’Académie Pontificale des Sciences Sociales, 16 mai 2024.
[5] Cf. Exhort. ap. Laudate Deum (4 octobre 2023), n. 70.

Télécharger ici la totalité du message du pape.

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