Titre

Voix du théâtre en Palestine

Sous titre

50 artistes témoignent

Auteur

Jonathan Daitch

Type

livre

Editeur

Paris : Riveneuve, déc. 2021

Nombre de pages

197 p.

Prix

25 €

Date de publication

6 juillet 2022

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Voix du théâtre en Palestine : 50 artistes témoignent.

L’ouvrage est riche !

Ils sont 49. 49 à témoigner de leur amour du théâtre, de leur passion, venant de 26 théâtres visités dans quelque 11 villes palestiniennes. Les témoignages sont accompagnés de 200 photographies toutes plus belles ou singulières les unes que les autres.

Et pour celles et ceux qui connaissent, ou pas, la géographie de la Palestine, une carte facilite la localisation des théâtres présentés dans l’ouvrage.

Ce travail de recueil est colossal, il a duré cinq années. Cinq années durant lesquelles Jonathan Daitch1 n’a pas ménagé son temps, son engagement, sa volonté d’accomplir son projet et de le mener à bien grâce à des soutiens en France2.

Cette “Voix du théâtre en Palestine” s’est faite plurielle, de par les lieux, les publics auxquels elle s’adresse, les activités mises en œuvre, théâtre mais aussi danse, musiques, auteurs palestiniens internationaux, connus, inconnus parfois…

Œuvres s’adressant à toutes et à tous, enfants, adultes, et qui montrent les réalités quotidiennes – vécues par la population palestinienne -, historiques, rêvées, imaginées collectivement. Partage des souffrances, évoquant le passé douloureux pour mieux construire l’avenir, l’espoir toujours…

Le théâtre en Palestine se définit comme un théâtre de résistance. Résistance face à l’oppression, à l’enfermement ; un théâtre de luttes pour la culture et son développement. La culture authentique.

Toutes et tous disent leur attrait pour cet art lié à leur engagement pour une libération de la Palestine. Rien n’échappe à leur passion : ni la créativité, ni la clairvoyance sur la situation qu’ils vivent, ni le besoin d’être “utiles” à leur peuple.

Certain-es ont commencé très jeunes, d’autres durant leur incarcération, d’autres ont été emprisonnés à cause de leur engagement théâtral, mais toutes et tous disent leur soif de liberté comme Nidal Khatib du Tantura theatre : “La couleur principale de mon théâtre est la résistance à l’occupation.” (p. 140).

Que les pièces soient destinées à un public d’enfants ou d’adultes, ce théâtre dit la vie sous occupation. Qu’ils viennent de Jaffa, de Jénine, de Gaza ou de Jérusalem, tous ces comédiens, metteurs en scène, etc. , ont leur métier pour passion, ou leur passion pour métier. Et comme le dit Fadi Alghoul du Safar theatre : “Être un artiste doit venir de l’intérieur. Tu dois penser que l’art est quelque chose de spécial pour toi. Il faut que se soit un sentiment clair, quelque chose de ‘propre’ qui te touche. Tu n’es pas une personne normale – tu es différent. Etre artiste, c’est quelque chose de religieux, comme de croire en Dieu. “

En conclusion : ne ratez pas l’occasion, lorsqu’elle se présente, d’aller voir une compagnie théâtrale palestinienne. Un grand nombre d’entre elles, pas assez encore sans doute, se produisent en France. C’est toujours des moments de partages, d’émotions intenses, tant le jeu des acteurs est magistral et la qualité des mises en scène, d’une rare intensité.

Les comédiens nous disent la violence de leurs douleurs mais aussi leurs manières de les dépasser et leur désir d’une vie meilleure. D’une vie de justice et de paix, pour eux, mais aussi pour leurs compatriotes. Vous ferez non seulement acte de solidarité, mais vous vivrez des moments artistiques d’une beauté exemplaire.

Acheter le livre c’est aussi être solidaire de leur résistance, de leur humanité. C’est partager le “sumud” palestinien, c’est-à-dire : la persévérance inébranlable, la résistance, la résilience.

Marilyn Pacouret
Présidente de CDM

Notes de la rédaction

1 Pour en savoir plus sur Jonathan Daitch – né à Boston, d’une famille juive ashkénaze, professeur d’université devenu photographe -, et sur la naissance de ce livre, consulter son blog et lire l’avant-propos de son livre

 

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