Titre

Une pierre dans le cœur

Sous titre

Roman

Auteur

Yanne Dimay

Type

livre

Editeur

Paris : Riveneuve, 2021

Nombre de pages

447 p

Prix

19 €

Date de publication

16 juin 2021

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Une pierre dans le cœur.

C’est l’histoire de Marianne Dulac, professeur de lettres, de sa nièce Émilie et d’Alice Al Awdha ou Dima – lorsqu’elle change d’identité – et de bien d’autres… Femmes, hommes, jeunes rencontrés au cours du voyage que Marianne va entreprendre en Israël et en Palestine occupée pour rejoindre sa nièce dans un couvent de bénédictines. Nièce qui doit prendre le voile.

Le voyage de la narratrice durera 15 jours, remplis de rencontres qui vont la marquer durablement au point qu’elle se trouvera emportée, malgré elle, dans la réalisation d’ateliers d’écriture auprès d’étudiants en langue française, en Cisjordanie et à Gaza, et, au-delà, dans la résolution de la “disparition” d’une jeune femme. Mission qu’elle va remplir également malgré elle et qu’elle mènera au bout, jusqu’à son dénouement.

A travers ses déplacements dans ces deux pays, Israël et Palestine, elle nous donne à voir et à penser la complexité de la réalité israélo-palestinienne ; les relations humaines qu’elle va tisser vont la changer durablement.

Au départ, ce qui n’était qu’un rendez-vous avec sa nièce lors de sa prise de voile, va se transformer en un moment de vérité humaine fait de rencontres émouvantes. Marianne et Dima vont d’abord se croiser sans se connaître, se reconnaître, pour enfin échapper au pire.

Yanne Dimay nous fait entrer de plein pied dans son récit par le rappel d’une des images qui ont fait le tour du monde : le cri déchirant du médecin palestinien opérant à l’hôpital de Tel-Aviv dont les filles et la nièce viennent d’être tuées dans l’opération “Plomb durci” en février 2009.

Sa narration est soutenue par un souffle qui rebondit sans cesse, permettant au lecteur de ne jamais perdre le fil d’Alice/Dima l’autre héroïne de ce roman. Il se lit presque comme un thriller.

Nous suivons les péripéties de Marianne, ses hésitations, ses découvertes d’une réalité qui nous glace parfois et nous fait entrer dans un quotidien d’occupation militaire ou le pire alterne parfois avec le meilleur.

Et puis nous suivons en parallèle le destin d’Alice devenue Dima et de ses rêves d’adolescente, de ses espoirs de vie meilleure pour ses compatriotes, de son refus des compromissions, de sa soif de justice et d’égalité. Mais toutes ses vertus chères à la jeunesse peuvent emmener Dima dans une impasse mortelle. La suivra-t-elle jusqu’au bout ?

Telle une Antigone palestinienne refusant l’autorité d’un père qu’elle conteste, comment Marianne répondra-t-elle à l’appel d’une mère qu’elle ne connaît pas mais dont elle va partager l’inquiétude pour sa fille ?

Ce roman est le moyen de découvrir par la fiction, la situation cruelle que vivent les Palestinien-nes. Mais aussi d’espérer en la capacité des êtres humains à continuer de vivre malgré les évènements tragiques qu’ils traversent.

C’est aussi une histoire d’amitiés, de dignité, et de réels engagements comme celui de Yanne Dimay dans des ateliers d’écriture avec des étudiant-es palestinien-nes apprenant le français.

Ateliers qui ont duré six années1.

C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui simplement s’engagent – quelles que soient leurs craintes, leurs professions, leurs croyances – à donner d’eux-mêmes, de leur temps, de leur énergie à espérer en la paix, en un monde meilleur…

Fiction ? Est-ce bien sûr ? Ce qui est sûr c’est qu’elle est bien ancrée dans le réel.

Merci à Yanne Dimay pour ce beau roman du monde réel2.

Et pour rendre hommage à GAZA qui a encore une fois enduré des souffrances durant onze jours, lors de ce mois de mai 2021, un court extrait du texte d’un étudiant qui termine ce livre :

“Ici, c’est Gaza, une ville blessée qui sait sourire, une ville souffrante qui écrit des chants d’espoir et d’amour. Ici, c’est Gaza, une ville qui refuse de mourir. Une ville qui a dû tuer la mort pour pouvoir survivre.” Amir Hassan, étudiant de l’université Al-Aqsa de Gaza, lauréat 2011.3

Marilyn Pacouret

Présidente de CDM

Notes de la rédaction

2 Voir aussi les autres romans et Biographie de Yanne Dimay

3 Amir Hassan a grandi dans la bande de Gaza où il a étudié le français à l’université Al-Aqsa. Il est lauréat du concours de nouvelles organisé par Ecriture en liberté en Palestine en 2011 et 2012 ; en 2012, avec son texte “Ici, c’est Gaza“, il a remporté le Prix spécial du Jury de ce concours. Il a reçu le premier prix de poésie française du concours Halaly 2014. Il travaille pour le Maghreb-Orient des livres et enseigne l’arabe au lycée Henri IV et à Sciences Po Paris. En savoir plus sur le poète Amir Hassan

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