Titre

Les hommes en trop

Sous titre

La malédiction des chrétiens d’Orient

Auteur

Jean-François Colosimo

Type

livre

Editeur

Fayard, 03/09/2014

Nombre de pages

312 p.

Prix

19 €

Date de publication

28 février 2015

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Les hommes en trop

Qu’ils soient coptes, arméniens, maronites, palestiniens, chaldéens… les chrétiens d’Orient ont constitué les premières communautés chrétiennes, élaboré les premiers dogmes (jusqu’au début du deuxième millénaire tous les conciles se sont tenus en Orient), fondé l’érémitisme. Ils se sont développés sur le pourtour du bassin méditerranéen, en Mésopotamie, en Iran, jusqu’aux Indes avant qu’au VIIe siècle, l’islam ne balaie leurs espoirs et fige leur monde.

Et pourtant, depuis les origines, ils n’ont jamais cessé d’exister malgré les vexations, l’isolement, les discriminations, les massacres et les génocides. Et, dans un monde musulman pas toujours hostile mais établissant constamment une relation inégale, ils ont su trouver une place malgré les soubresauts de l’histoire, ne parvenant pas à créer une nation qui leur fut propre, s’arabisant peu à peu sans renier leur foi, apportant souvent une large contribution à l’épanouissement des civilisations arabes, en particulier par la transmission de la culture grecque.

Et le XXe siècle leur a été fatal : génocide des Arméniens par le mouvement révolutionnaire des Jeunes-Turcs en 1915 ; colonisation du Moyen-Orient après la première guerre mondiale puis sa décolonisation après la seconde ; fondation des Frères musulmans en 1928, emblématique de toutes les exaspérations idéologiques qui se sont développées ensuite ; calamiteuse seconde guerre d’Irak, à partir de mars 2003, et ses conséquences désastreuses ; absence, hier et aujourd’hui, d’un soutien de l’Europe et en particulier de la France, à des populations qui disparaissent sous ses yeux dans la fuite ou dans la mort.

Il est difficile de rendre compte d’un ouvrage aussi dense et inspiré que Les hommes en trop. Jean-François Colosimo, historien et philosophe, lui-même chrétien orthodoxe, spécialiste du christianisme oriental, livre ici un essai engagé et sans concessions, nécessaire mais désespéré. À lire et à ne pas oublier.

Francis Labes