Titre

Comprendre le monde

Sous titre

Les relations internationales expliquées à tous

Auteur

Pascal Boniface

Type

livre

Editeur

Paris : Armand Colin, 2019 (5e éd.)

Collection

Comprendre le monde

Nombre de pages

325 p.

Prix

21, 90 €

Date de publication

4 décembre 2019

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Comprendre le monde. Les relations internationales expliquées à tous

Pascal Boniface, né le 25 février 1956 à Paris, est un géopolitologue français. Il est diplômé d’études approfondies en science politique (1980) et docteur d’État en droit public (1985).

Il a fondé, en 1991, l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)[1]  dont il est directeur, il enseigne à l’Institut d’Études Européennes de l’Université Paris 8. Il dirige également La Revue internationale et stratégique (parution trimestrielle depuis 1991) et L’Année stratégique (parution annuelle depuis 1985).

Il participe volontiers au débat public. Il intervient régulièrement dans les médias nationaux ou internationaux, écrits ou audiovisuels et fait de nombreuses conférences en France et à l’étranger.

Son ouvrage Comprendre le monde : les relations internationales expliquées à tous est un succès éditorial puisqu’il en est à la cinquième édition. Son contenu et sa présentation traduisent bien l’expérience d’enseignant de l’auteur, aussi bien en cours magistral qu’en séminaires de recherche. Sa lecture est facilitée par la présence d’encadrés et de résumés en fin de chapitre. C’est un ouvrage à visée pédagogique.

Il comprend 4 parties : le cadre de la vie internationale, les puissances, les défis globaux, le débat sur les valeurs. Quelques grands thèmes parcourent l’ouvrage.

Si les échanges commerciaux internationaux sont anciens (les phéniciens avaient fait le tour de l’Afrique plusieurs siècles avant Jésus-Christ), les relations marchandes ont pris un nouveau tour après « les grandes découvertes », puis très récemment avec la globalisation liée à la dématérialisation des flux financiers qui peuvent faire le tour de la planète le temps d’un clic.

C’est dans cette arène que les grandes puissances collaborent ou s’affrontent. Le Moyen-Orient en est un bon exemple. En raison d’un passé colonisateur, de la naissance d’idéologies terroristes, des dangers de contagion, de la volonté de sauvegarder l’approvisionnement pétrolier, on assiste à une sorte de chaos stratégique qui fait naître un cycle de violences dont on ne voit pas la fin.

Au-delà de la sauvegarde de la paix, préoccupation majeure des années 60, d’autres défis montent en puissance : ceux d’un développement égalitaire qui pourrait alléger les pressions migratoires et ceux du réchauffement climatique qui met en question non pas la survie de la terre mais la survie de l’humanité.

Le projet des pères fondateurs de l’Europe semble faire long feu… L’Europe a perdu son leadership moral puisqu’elle se révèle incapable de parler d’une seule voix dans les grands conflits[2] que ce soit en ex-Yougoslavie ou en Syrie, et l’on ne peut pas vraiment parler de communauté internationale car il n’y a pas de système de valeurs partagé. En matière de démocratie, de souveraineté ou de droits humains, l’auteur montre comment on butte sur la question de l’évolution historique des valeurs, de leur hiérarchisation (par exemple articulation de la souveraineté nationale et du « droit » d’ingérence) et de leur universalité.

Finalement, selon le souhait de l’auteur, ce livre nous fait découvrir que les questions internationales ne sont pas un domaine réservé aux spécialistes. Sa lecture permet de s’approcher d’une compréhension globale des affaires stratégiques qui fait partie du bagage de « l’honnête homme » de ce début du 21ème siècle.

Yves Dupuy

 

[1] L’IRIS, association créée en 1991 reconnue d’utilité publique, est un think tank français travaillant sur les thématiques géopolitiques et stratégiques.

[2]  Mais aussi sur la question migratoire et l’accueil des réfugiés et demandeurs d’asile : cf. Bernard Ughetto : « L’Europe a perdu son honneur ». À propos de l’Europe et de la crise migratoire, cf. livre d’Ivan Krastev : Le destin de l’Europe : une sensation de déjà-vu  (Note de la rédaction).