Titre

Comment le peuple juif fut inventé

Sous titre

De la Bible au sionisme

Auteur

Shlomo Sand

Type

livre

Editeur

Flammarion, rééd. 2010

Collection

Champs essais ; 949

Nombre de pages

456 p.

Prix

23,40 €

Date de publication

8 octobre 2014

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Comment le peuple juif fut inventé

Ce livre s’adresse à tout public intéressé par l’histoire du judaïsme et par les conséquences  dramatiques des différentes visions de cette histoire  sur la terre judéo-palestinienne.

Son auteur se définit comme « un historien de métier » : il enseigne l’histoire contemporaine à l’Université de Tel-Aviv.

L’ouvrage a été traduit en dix langues.

Il a obtenu, en France,  le Prix Aujourd’hui 2009, prix littéraire qui récompense un ouvrage politique ou historique sur la période contemporaine.

Au début du livre, Shlomo Sand interroge les différentes représentations que véhiculent les concepts d’Etat, de peuple, de nation,  de patrie, voire  de race. Ces termes abstraits ont revêtu des significations multiples, voire contradictoires, au cours des siècles. Et cette histoire n’en est pas à une contradiction près : «  il fut un temps en Europe où celui qui affirmait que les Juifs, du fait de leur origine, constituaient un peuple étranger, était désigné comme antisémite.  Aujourd’hui, a contrario, qui ose déclarer que ceux qui sont considérés comme Juifs dans le monde ne forment pas un peuple distinct ou une nation en tant que telle, se voit immédiatement stigmatisé comme ennemi d’Israël ».

Comment se fabrique une nation ?  Quels rapports y-a-t-il entre nation et nationalisme ? Que cache aujourd’hui le concept d’État juif ?

L’auteur retrace toute la longue histoire du judaïsme depuis l’Ancien Testament jusqu’à aujourd’hui, en passant par  l’événement  central de la destruction du Temple de Jérusalem en l’an 70 de l’ère chrétienne. Il interroge la part de mythe qui reste enfouie dans les  grands récits transmis à travers les générations, et soulève par exemple  la question d’un mythe chrétien qui aurait infiltré la tradition juive dans la représentation d’un peuple errant, sans terre, en exil permanent, toujours à la recherche de sa patrie d’origine, ce qui serait une construction idéologique, très différente de la réalité historique.

Le grand intérêt de ce livre est  que son auteur propose une critique de la politique identitaire de son pays et de ses conséquences pour la Palestine.

Son actualité  brûlante n’est pas à démontrer.

Anne Escoubès