éçue par l’impuissance américaine à forcer Israël à cesser la colonisation de ses territoires, l’Autorité palestinienne (AP) menace d’en appeler à l’ONU pour arracher la reconnaissance de son futur Etat. Après plus de quinze ans de négociations stériles avec l’Etat hébreu, cette stratégie alternative représente un tournant dans l’approche, adoptée jusque-ici, pour régler le conflit israélo-palestinien. Ce passage en force est défendu par le négociateur en chef, Saeb Erakat, qui rencontre la secrétaire d’Etat, Hilary Clinton, ce week-end à Washington. « Mais les Américains exercent une forte pression pour que les Palestiniens ne mettent pas leur plan à exécution », prévient un diplomate français à Jérusalem. En effet, leur initiative inquiète fortement la communauté internationale. Soutenu par Mahmoud Abbas, le chef de l’AP, ce plan à étapes est le suivant : d’abord demander à l’administration Obama de reconnaître l’Etat palestinien. Face au probable véto des Etats-Unis, Erakat et ses amis envisagent de porter, ensuite, la requête devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Et en cas de nouvel échec, leur exigence serait transmise, cette fois, à l’Assemblée générale des Nations unies, qui pourrait adopter une résolution – non contraignante. « Nous comprenons cette stratégie, mais elle est dangereuse, et elle ne peut pas porter ses fruits », relève, de son côté, un diplomate d’un autre pays européen. “Jouer la carte de l’ONU sans appui américain est une erreur. Jamais, Washington ne reconnaîtra un état palestinien contre le gré de son allié israélien”. Ce virage ne fait pas, non plus, l’unanimité parmi la direction palestinienne. Salam Fayyad, le Premier ministre à qui la communauté internationale a confié la mission de bâtir les fondations d’un Etat, épouse les réserves occidentales. Mais il fait face à l’impatience d’une partie des cadres du Fatah, la colonne vertébrale de l’Autorité palestinienne. « Et Fayyad n’est qu’un gestionnaire, rappelle le diplomate français. Il n’exerce pas d’influence sur les négociations, qui sont du ressort de l’OLP ». Lire la suite sur le site du journal Le Figaro