Nous diffusons ces nouvelles, reçues par notre partenaire L’Œuvre d’Orient. Le drame de Gaza et de la Cisjordanie tend à laisser tomber dans l’ombre d’autres situations d’urgence. C’est bien la plus grande partie du Moyen-Orient qui reste meurtri par les guerres et leurs conséquences, et avec L’Œuvre d’Orient, il faut garder en mémoire ces peuples et leurs besoins.
Au Liban, quatre ans après l’explosion du port de Beyrouth
Le 4 août 2020, alors qu’une crise profonde frappait, et frappe toujours le Liban, une double explosion dévasta Beyrouth. Suite à cet évènement dramatique, 300 000 personnes se sont retrouvées sans-abris, plus de 6 500 personnes ont été blessées et plus de 200 ont perdu la vie. Depuis, chaque année, une marche a lieu sur 3 kilomètres autour du port pour honorer la mémoire des victimes. Durant tous les soirs du mois d’août, à 18h07, heure de l’explosion, les Libanais disent une prière que nous souhaitions vous partager.
La prière pour les victimes du 4 août 2020
”Dieu de miséricorde et de compassion, nous nous tournons vers Toi en ce moment de douleur et de souffrance. Nous Te prions pour les âmes des martyrs et des victimes de l’explosion de Beyrouth. Accueille-les dans Ta lumière et donne-leur le repos éternel.
Console les familles et les proches qui pleurent la perte de leurs êtres chers. Donne-leur la force et le courage de traverser cette épreuve. Que Ta paix et Ta miséricorde les entourent et les réconfortent.”
Un prêtre au service des plus pauvres
Parmi ceux qui œuvrent en faveur des plus démunis, il y a le Père Hani Tawk, à l’origine de la cantine de Marie, qui offre près de 1000 repas par jour aux sans-abris dans le quartier de la Quarantaine. “À tous les bienfaiteurs de L’Œuvre d’Orient, nous souhaitons dire un immense merci. Merci de nous entourer malgré les difficultés économiques et les conflits dans la région. Merci pour ce lien unique entre vous et les chrétiens du Liban.”
Une réalisation
Près de quatre ans après l’explosion, L’Œuvre d’Orient a eu la joie d’inaugurer le 5 mars 2024 le bâtiment restauré de l’école Zahrat el-Ihsan, établissement affilié à l’Archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth. Il s’agit de l’une des plus anciennes écoles de la ville, située dans le quartier d’Achrafieh. Ce projet de restauration de la charpente a pu voir le jour grâce à votre soutien, celui de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH) et Hungary Helps. Merci !
Malgré tout, le Liban continue à s’enfoncer dans la crise. Nos partenaires nous alertent sans cesse sur la précarité grandissante des familles. Pour continuer à soutenir nos projets de reconstruction, d’aides sociales et éducatives au Liban, cliquez ci-dessous.
En Irak, dix ans après la chute de la plaine de Ninive
En juin dernier, Eglantine Gabaix-Hialé, chargée de mission de L’Œuvre d’Orient, est retournée en Irak, dix ans après la chute de la plaine de Ninive. En 2016, elle a dirigé la Radio Al-Salam à Erbil alors que la bataille pour la libération de Mossoul commençait. Aujourd’hui, le contraste est saisissant et le pays commence à renaître. Découvrez son récit.
”Le 30 juin 2014, je quittais l’Irak après avoir enseigné pendant un an à des CP CE1. Certains pères d’élèves étaient déjà en train de combattre. Le jour de mon départ, deux jeunes femmes de Qaraqosh demandaient l’asile au monastère dans lequel je logeais. Daech avait déjà conquis Mossoul, ce qui allait suivre dépassait l’imaginable. Lorsqu’en 2016, je suis revenue en Irak afin de travailler pour la Radio al Salam, le Kurdistan irakien était devenu une succession de camps de déplacés, vivant dans des conditions extrêmement difficiles. Avec eux, j’ai vécu la libération de la plaine de Ninive, puis celle de Mossoul. J’ai arpenté leurs villes et villages détruits. Et me suis demandé comment ils allaient pouvoir re-vivre chez eux. Lors de la venue du Pape en 2021, travaillant depuis lors pour L’Œuvre d’Orient, j’ai vu qu’un pays pouvait renaître malgré tout ce qu’il avait enduré. Qaraqosh, que je n’avais connue qu’en ruine, parait de joie ses maisons et écoles reconstruites pour attendre François. Pendant quelques jours, le pays et ses habitants ont été sous le feu des projecteurs pour un événement joyeux, source d’unité et de réconciliation.
Juin 2024, la plupart des camps ont été démantelés. Seuls restent ceux des yézidis qui ne peuvent encore retourner dans le Sinjar. Sous la chaleur écrasante, Qaraqosh semble endormie. Depuis l’incendie de la salle de mariage en septembre dernier, la ville reste meurtrie. Certaines familles sont parties. L’économie est en berne, Qaraqosh n’est jamais redevenue le carrefour commercial qu’elle avait été. Paradoxalement, c’est à Mossoul que l’activité reprend. Les chrétiens, s’ils hésitent à s’y réinstaller, viennent quotidiennement y faire leurs courses et, pour les plus jeunes à sortir avec leurs amis. Cependant, l’ambiance générale reste morose, l’Irak est gangrenée par les milices qui semblent diriger le pays, la corruption est endémique. On pourrait en rester à ce constat : un pays qui peine à se reconstruire, tiraillé depuis trop longtemps par des forces contradictoires et destructrices. Ce serait oublier tous ces visages rencontrés depuis 10 ans, Samir, Ronza, Shahad, Emil, Ibrahim, Elishoua, bien décidés à rester sur leur terre, qu’ils soient sunnites, yézidis, syriaques catholiques ou chaldéens. Et à imaginer ensemble un futur apaisé et fraternel.”
En Irak, entre 2014 et 2023, L’Œuvre d’Orient a pu distribuer 26 millions d’euros.
Sur l’année 2023, grâce à vous, 77 projets ont pu être menés sur le terrain en faveur des écoles, des hôpitaux, de la reconstruction et de la restauration du patrimoine chrétien en zone de guerre. Ensemble, nous avons agi pour permettre aux communautés chrétiennes durement impactées de rester sur leur terre. Tant reste à faire ! pour continuer à les aider, cliquez ci-dessous.
Texte et images L’Œuvre d’Orient
20 rue du Regard
75006 Paris