Benny Morris, Avi Shlaim, Ilan Pappé, Tom Segev, etc., ces noms de « nouveaux historiens » israéliens sont désormais plus familiers. Il faut y ajouter celui de Shlomo Sand, dont le dernier livre, qui rassemble plusieurs essais, frappe par sa profondeur et sa pugnacité. Un temps passionné par Georges Sorel, puis par le cinéma du XXe siècle, ce professeur d’histoire contemporaine à l’université de Tel-Aviv passe à présent au crible de sa pensée critique le cheminement et lesclés du sionisme. Car la grande majorité des intellectuels israéliens persistent –entre autres – à s’enfermer dans un imaginaire ethnonational, que l’auteur déconstruit en recourant à la sociologie, à la linguistique et, bien sûr, à l’histoire. On lira notamment le chapitre sur le postsionisme. Mais l’apport le plus étonnant de cet ouvrage est l’éclairage radicalement neuf apporté sur la réalité du judaïsme en Palestine et en Méditerranée au Ier siècle de notre ère : les faits établis questionnent jusqu’à la notion même de « peuple juif ». Dominique Vidal du Monde Diplomatique
Présentation de l’éditeur
Biographie de l’auteur
Né en 1946, Shlomo Sand a fait ses études d’histoire à l’université de Tel-Aviv et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales à Paris. Depuis 1985, il enseigne l’histoire contemporaine à l’université de Tel-Aviv. Il a notamment publié en français : L’illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900 (La Découverte, 1984), Georges Sorel en son temps, dirigé avec J. Julliard (Seuil, 1985), Le XXe siècle à l’écran (Seuil, 2004).