Le Conseil des ministres de l’Union européenne a condamné la violence à l’égard des « chrétiens, des pèlerins musulmans et d’autres communautés religieuses ». Une première.
Les 27 n’étaient pas d’accord entre eux. Finalement, le 21 février, les ministres des Affaires étrangères ont réussi à adopter un texte commun condamnant des « manifestations d’intolérance et de discriminations fondées sur la religion (…) contre des chrétiens et leurs lieux de culte ».
C’est la première fois que l’Union européenne cite une communauté religieuse particulière en tant que victime dans un texte défendant la liberté de religion. Les musulmans ne sont pas oubliés, puisqu’il est question aussi « des pèlerins musulmans et d’autres communautés religieuses ».
Tous seraient victimes de « violences » et « actes de terrorisme perpétrés récemment ». Si les actes terroristes et leurs auteurs ne sont pas précisés, la liberté de religion est défendue et affirmée d’une façon non ambiguë. Il est notamment question d’un « renforcement des efforts déployés par l’Union européenne dans l’action bilatérale et multilatérale (…) en faveur de la liberté de religion ou de conviction ».
L’UE entend traiter ce thème dans des rapports annuels sur les droits de l’homme. Elle va aussi jouer « un rôle plus actif dans les enceintes multilatérales, en particulier l’ONU, afin que la lutte contre l’intolérance religieuse recueille un soutien vigoureux provenant de toutes les régions ».
PÈLERINS
Cette déclaration fait suite à un débat du 31 janvier dernier, où les ministres n’avaient pu se mettre d’accord sur un texte. La France, l’Italie, la Hongrie et la Pologne demandaient la mention explicite des chrétiens comme victimes des attentats en Irak et en Egypte. D’autres Etats européens comme le Royaume-Uni et la Suède refusaient de se référer à des religions précises, craignant d’aller dans le sens du « choc des civilisations ». Ils proposaient seulement un texte condamnant des violences à l’égard des « pèlerins ».
Depuis, les 27 ministres ont manifestement eu le temps de se concerter. Ils ont aussi écouté des arguments de ceux qui demandaient la mention des chrétiens, par exemple l’Église catholique. Par le biais de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), cette dernière estimait notamment que « l’opinion publique européenne [avait] été largement sensibilisée à la situation spécifique des chrétiens au Moyen Orient, suite aux attaques récentes contre des églises en Irak et en Egypte ». Lire la suite sur le site du journal Témoignage Chrétien