Le rôle de l’Église pour l’avènement de la paix en terre Sainte
Texte intégral du discours aux Amis de Sabeel d’Amérique du Nord – St Paul, Minesota – Le 30 octobre 2010 – Mark Braverman.Tradiction Fred Lucas
Je voudrais remercier les organisateurs de la conférence et Sabeel pour l’honneur qui m’est fait de prendre la parole devant vous aujourd’hui. Je suis honoré également de me trouver en compagnie de mes collègues et heureux de faire partie de cette communauté puissante et en plein développement. Nous sommes une force agissante – et le serons encore davantage dans l’avenir. Pourquoi suis-je ici ? Je souhaite commencer à répondre à cette question par une histoire.
Au début de 2009, peu de temps après le massacre de Gaza, j’étais assis dans le bureau de Lana Abuhijeh. Lana est une femme palestinienne, une musulmane d’une ancienne famille de Naplouse. Elle travaille à Ramallah comme responsable d’une ONG d’aide humanitaire, et fait quotidiennement le trajet depuis Beit Haninah, un quartier du nord de Jérusalem qui n’a pas encore été absorbé par l’inexorable expansion du Grand Jérusalem juif. Au cours de son trajet quotidien avec sa fille de huit ans, le mur de séparation de huit mètres de haut l’accompagne pendant l’essentiel du parcours d’environ 10 km. Un jour sa fille s’est tournée vers elle pour lui demander : “Maman, pourquoi font-ils vivre les Juifs derrière ce mur ?”
Ce mur a été construit pour tenir cette enfant au dehors, mais elle en percevait les constructeurs comme des prisonniers. Lana me disait cela pour mettre la chose en évidence et j’en étais d’accord. Je m’étais rendu compte que les Palestiniens, enfermés dans leurs bantoustans qui se réduisaient en permanence, séparés de leurs terres agricoles, de leurs marchés et de leurs familles sont dans l’obligation de supporter des attentes humiliantes et imprévisibles à chaque tournant, n’ont pas perdu leur dignité ni même l’espoir. Par contraste, la grande majorité des citoyens juifs d’Israël sont prisonniers de leur propre peur, une peur confortée par leur incapacité à reconnaître leurs voisins palestiniens pour ce qu’ils sont vraiment.
Je comprends ce mur. Alors que je me tenais devant lui pour la première fois, dans une rue en ruines de Jérusalem Est au cours de l’été 2006, quelque chose de grand et pesant se retourna en moi. Je connaissais ce mur. Il était vivant en moi.