En cette année où le Comité Catholique Contre la Faim et pour le Développement (CCFD)-Terre Solidaire fête ses 60 ans d’existence, différents rapports internationaux montrent une recrudescence de la faim au cours de ces dernières années.
Un numéro spécial de sa revue “Échos du Monde” (n°317, avril-juin 2021) est intitulé “Créons les liens d’un monde plus juste”.
Au sommaire,
-une réflexion sur le développement, les pays du Sud lui donnant une nouvelle portée, dans la recherche d’une autre vision du monde.
-des exemples de partenariats, Balkans, Liban, Brésil, Afrique, Madagascar, Cambodge, Asie. Nous avons parlé de l’action de l’un des partenaires libanais du CCFD-Terre Solidaire, l’association Alpha (1), dont le président, le Père Albert Abi Azar témoigne sur les besoins en éducation, en alphabétisation, en secours d’urgence, que la crise actuelle, culminant dans l’explosion du 4 août 2020 à Beyrouth, porte à un paroxysme. Alors que les blessures de la guerre civile restent ouvertes, il se bat inlassablement, non par les armes, mais pour “abattre les cloisons et ouvrir des ponts” entre les personnes.
-la sensibilisation et la mobilisation, par exemple autour de l’espace solidaire de Nantes.
-les migrations et le défi de la solidarité.
-les encycliques “inspirantes”, Laudato Si’, Fratelli Tutti.
-le plaidoyer, qui alerte en particulier sur l’urgence alimentaire.
Un nouveau rapport des Nations Unies sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (SOFI) sort ce mois de juillet 2021, et le constat est sans appel. En 2020, 768 millions de personnes ont souffert de la faim, 2,4 milliards d’individus ont connu l’insécurité alimentaires et près de 40% de l’humanité ne peut se nourrir convenablement. Voir l’article https://ccfd-terresolidaire.org/actualites/chiffres-de-la-faim-7055 qui rappelle les causes principales de la faim, guerres et conflits, dérèglement climatique et crises économiques, et relève que les parties du monde les plus touchées par la faim sont l’Afrique (60% de la population est concernée) et la région Amérique latine et Caraïbes (40%), mais l’Europe voit toujours 10% de sa population souffrir de la faim.
Or les orientations prises par les organismes mondiaux vont à l’encontre de ce qu’il faudrait faire. Un Sommet international sur les systèmes alimentaires aura lieu en septembre 2021, organisé par l’ONU en étroit partenariat avec le Forum Économique Mondial, et ses perspectives relèvent de l’influence des principaux groupes agroalimentaires en vue de promouvoir des technologies de pointes, avec l’appui des circuits financiers mondiaux. “Les solutions proposées se font au détriment du droit à l’alimentation et de l’autonomie des petits producteurs et étendent l’emprise de ces multinationales sur les terres, eaux, semences, gènes animaux et végétaux.” Une lettre ouverte rédigée par une trentaine d’organisations de solidarité est ouverte à la signature des élus français pour que la France “cesse de soutenir la déroute de l’ONU sur les Systèmes Alimentaires”.
Voir le texte en ligne de l’appel daté du 26 juillet 2021, avec la liste des organisations qui le portent et les noms des élus déjà signataires.
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(1) https://www.chretiensdelamediterranee.com/au-moyen-orient-quelques-nouvelles-porteuses-despoir/