Au Moyen-Orient, quelques nouvelles porteuses d’espoir.

De l’Œuvre d’Orient : en Syrie, les chrétiens, une lumière au service de toute la population.

Courrier reçu le 28 juillet 2021.

“De retour de notre voyage de Syrie, nous souhaitons témoigner de l’espérance que nous avons vue à l’œuvre grâce à votre soutien.

Dans la situation dramatique actuelle, où les privations sont quotidiennes (les files d’attentes pour le pain, l’essence… durent des heures et dégénèrent parfois), ces chrétiens laïcs, prêtres et religieux, sont debout et engagent leur talent et leur intelligence au service de la société.

Nous y étions à l’occasion de la bénédiction par le patriarche grec melkite, S. B. Absi, de l’église Saint Paul de Jaramanah, quartier mixte dans la banlieue de Damas. Nous y avons rencontré de très nombreuses communautés chrétiennes.

  • Jihane Atalla, jeune directrice rayonnante de l’école des Soeurs de la Charité de Ste Jeanne-Antide, a choisi comme thème de l’année pour ses 1 400 élèves “s’harmoniser et se relever” : s’entraider dans toutes les difficultés pour se relever ensemble et élever tout ce qui nous entoure.
  • Deux entrepreneurs chrétiens ont créé l’association Hope qui regroupe des structures d’entraide animées par 150 jeunes et dont bénéficient 1 500 personnes pour le soutien dans leurs études (Study zone), la formation et l’accompagnement d’universitaires dans la recherche d’emploi (Disc), et le soutien aux activités génératrices de revenus pour la communauté chrétienne d’Alep, de Homs et de Damas (Hope Center). Ces institutions lumineuses permettent à la nouvelle génération des chrétiens de Syrie de se retrouver autour de valeurs et d’activités communes, de repenser ensemble la place qu’ils occupent dans leur pays après dix années de guerre, et de réfléchir sur le rôle qu’ils peuvent tenir dans sa reconstruction.

Ces jeunes comme ces religieux considèrent l’homme dans son intégralité et lui donnent les moyens de se redresser. Leur foi, leur espérance, au service de la charité, sont autant de lumières qui allument un cercle vertueux.

Et tous nous ont dit : “Sans vous, nous n’aurions pas tenu”.

183 projets, menés par les communautés chrétiennes en Syrie, ont pu être réalisés en 2020 grâce à votre soutien fidèle et votre prière.

(Photo Œuvre d’Orient)

Aujourd’hui ces chrétiens d’Orient nous montrent un chemin sur lequel nous devons les suivre.

Tout au long du mois d’août, nous publierons sur notre page www.facebook.com/OeuvredOrient les vidéos et photos de ces réalisations.

Soutenir les chrétiens d’Orient

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Du CCFD-Terre solidaire : au Liban, soutenir la production locale face à une crise alimentaire sans précédent.

Le 24 juin 2021, un article de Sidonie Hadoux.

Alors que la livre libanaise a perdu 85% de sa valeur, le coût de la nourriture, majoritairement importée de l’étranger, est devenue inaccessible même pour la classe moyenne. Si les distributions alimentaires sont devenues incontournables, les organisations partenaires que nous soutenons travaillent à la relance de la production alimentaire locale.

Si l’inflation rend les prix en livres libanaises exorbitants, la dévaluation catastrophique de la monnaie permet aussi à celles et ceux dont les salaires sont payés en dollars d’avoir un pouvoir d’achat qui se maintient, voire augmente considérablement. C’est tout le paradoxe de la crise économique au Liban. La population vit à deux vitesses. Et la classe moyenne disparaît.

Des potagers sur les toits

Dans le quartier de Bourj Hammoud, l’association Alpha, partenaire du CCFD Terre-Solidaire, veut développer un programme de potagers sur les toits. Pour le père Albert Abi Azar, président de l’association Alpha, il est important de se demander quel type de produits les gens peuvent produire par eux-mêmes afin de ne pas dépendre uniquement de l’aide alimentaire.

En redonnant aux Libanais leur pouvoir de production ? Le projet s’articule autour des jeunes.

L’organisation Alpha dispose d’un terrain au Mont Liban qui sera transformé en parcelle agricole afin que les jeunes puissent se former et cultiver. Ils seront formés par une autre association partenaire du CCFD Terre-Solidaire, Buzuruna Juruzuna, une ferme-école en agroécologie située dans la plaine de la Bekaa.

Des semences paysannes

L’association milite et sensibilise sur l’enjeu des semences paysannes, qu’elle vend ou distribue ensuite.

“Ici, la crise alimentaire a eu pour conséquence l’augmentation de 75% de nos commandes de semences paysannes. Avant, les gens importaient leurs semences. Aujourd’hui c’est devenu trop cher, alors ils se tournent vers nous”.

Ainsi 150 familles réfugiées syriennes ont été aidées pour acquérir des semences grâce à des dons financés par le CCFD-Terre Solidaire.

Dans les camps de réfugiés, la logique est la même : permettre aux individus d’accéder à plus d’autonomie alimentaire.

Voir l’intégralité de l’article de Sidonie Hadoux.

Voir aussi la vidéo tournée en juin 2020 avec Serge Harfouche, de l’association Buzuruna Juzuruna, “Crise alimentaire au Liban, l’agroécologie comme alternative.”

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Beyrouth. Inventer une ville nouvelle. OrientXXI

Un article de Jad Tabet et Elsa Martayan, sur le site d’information en ligne OrientXXI, fait état des projets en cours pour la reconstruction des quartiers de Beyrouth détruits par l’explosion du 4 août 2020. https://orientxxi.info/magazine/beyrouth-inventer-une-ville-nouvelle,4634

“En octobre 2020, l’Ordre des ingénieurs et architectes (OEA) a produit dans l’urgence un diagnostic et une feuille de route que nous avons intitulée Déclaration urbaine de Beyrouth. À la suite de ce constat partagé, l’OEA a réuni les 12, 13 et 14 mars 2021 les acteurs officiels de bonne volonté, la Direction générale des antiquités, l’Établissement public de l’habitat, les acteurs privés, les ONG, les universités, les bailleurs et soutiens internationaux (…)

Le 11 avril, une nouvelle session du forum était centrée sur le rôle du monde académique, avec pour objectif de créer un observatoire urbain piloté par l’OEA. Cet observatoire qui disposera à terme de moyens matériels et humains produira des études et analyses. (…)

Une nouvelle rencontre en septembre 2021 devrait être organisée. Elle permettrait de faire le bilan des démarches et actions engagées et aborder la suite.

Mettre en œuvre une approche démocratique

E. M.Vous êtes un professionnel chevronné, mais aussi un homme engagé : iriez-vous jusqu’à dire que l’explosion du 4 août vous donne l’occasion d’inventer un nouveau pacte social ?

J. T.(Rires) Évidemment, après une telle catastrophe, on ne peut pas se résigner ! Il faut tenter quelque chose. Mais quelque chose qui n’existe pas encore. Aucun modèle de reconstruction n’est transposable dans la situation actuelle qui cumule un ensemble de handicaps, tous plus difficiles à traiter les uns que les autres. (…)

Notre projet est à la fois modeste et ambitieux : modeste, parce qu’il est fait de tâtonnements, d’adaptations aux réalités du terrain et au contexte général, d’un certain bricolage, mais il porte une ambition formidable : il se veut représentatif de ce qu’est la démocratie libanaise. J’ai été comme beaucoup, bouleversé — et le mot est faible — par l’immense afflux de volontaires qui dès le lendemain de l’explosion sont venus nettoyer les rues, réparer ce qui pouvait l’être, aider les gens dans le dénuement le plus total. Cet élan et cette énergie méritent que vous trouvions le chemin adéquat pour panser les plaies. Il nous oblige. Et pour cela, nous savons collectivement que nous pouvons compter sur l’aide et le soutien de nos partenaires internationaux.

Jad Tabet

Président de l’Ordre des ingénieurs et architectes (OEA) du Liban.

Elsa Martayan

Urbaniste

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