La paix introuvable entre Israël et la Palestine

Le conflit israélo-palestinien est peu traité dans nos médias. Ce constat est alarmant quand on sait qu’Israël continue d’étendre ses colonies en Cisjordanie et que le processus de paix et de négociation tourne au ralenti depuis de nombreuses années.

C’est dans ce contexte qu’en avril et en pleine pandémie du Covid-19 le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou annonce vouloir étendre sa souveraineté à l’ensemble des colonies établies en Cisjordanie sous sa direction, au mépris de toutes les résolutions internationales.

Le rattachement de la vallée du Jourdain et des colonies au territoire officiel d’Israël à compter du 1er juillet s’intègre dans la logique du plan Trump du 27 janvier 2020*

Devant les conséquences catastrophiques de ce projet du « Gouvernement de coalition » d’Israël, les réactions sont nombreuses dans les milieux chrétiens palestiniens. Les Patriarches et les Eglises de Terre Sainte considèrent le 7 mai que cette annexion unilatérale « soulève des questions graves et catastrophiques sur la faisabilité de tout accord pacifique pour mettre fin au conflit de plusieurs décennies ». Le Comité directeur de Kairos Palestine du 30 avril exige que « les gouvernements ne reconnaissent pas les annexions par Israël de Jérusalem-Est et du Golan syrien, qu’ils affirment leur désapprobation de tout nouveau projet d’annexion par Israël».

Dans le journal Haaretz du 6 mai, le père Jamal Khader, directeur des écoles du Patriarcat Latin, signale que « les efforts actuels d’Israël en vue de l’annexion de la Cisjordanie, mettant en œuvre le plan Trump, consolideront un statu quo qui nuit totalement à l’avenir du christianisme en Terre Sainte ». Pour Nora Carmi, partenaire de CDM, chrétienne palestinienne, « si le plan d’annexion est exécuté, et il le sera à moins que le monde entier n’élève une protestation solennelle, il faut proclamer que l’ annexion est contraire à toute la législation internationale. L’occupant (et Israël en est un) n’a pas le droit de s’approprier les territoires des occupés mais l’Etat d’ Israël n’a jamais respecté la loi internationale. »

Pour Chrétiens de la Méditerranée, la dignité des peuples ne peut être fondée que sur la légitimé internationale, les résolutions de l’ONU, les « accords bilatéraux sur la création de deux Etats, Israël et la Palestine sur la base des lignes définies en 1967 »** et le respect des droits de l’Homme.

C’est pour cela que nous sommes profondément solidaires des Palestiniens et de leurs Eglises. Nous demandons aux institutions internationales, à l’Union européenne et à d’autres pays du pourtour de la Méditerranée de condamner le processus d’annexion et de faire pression sur Israël pour qu’il annule cette décision inique, si l’on veut qu’il reste une chance à la paix.

Nous continuerons à porter les valeurs d’égalité et de justice qui seules peuvent contribuer à faire trouver une paix juste et durable sur cette terre considérée sainte par les trois religions monothéistes.

Patrick Gérault

Président de Chrétiens de la Méditerranée

 

*L’éditorial de Marilyn Pacouret du 4 février 2020 et l’article de Jean Bernard Jolly du 22 avril 2020

** Communiqué du porte-parole de l’ONU, 29 janvier 2020 (Stéphane Dujarric), après la publication le 28 janvier du plan de paix américain (plan Trump)

Image: Agence Médias Palestine, le mur de séparation

Retour à l’accueil