La prochaine guerre israélo-arabe pourrait être meurtrière. Les États-Unis ont encore suffisamment de cartes en main pour amener les belliqueux au compromis.
Ni guerre ni paix, voilà la situation habituelle entre Israël et le monde arabe. Malheureusement, chaque fois qu’un processus de paix échoue, comme ce fut le cas pour Obama un peu avant Noël, la paix se fragilise encore davantage et le risque de guerre s’accroît. Or tout porte à croire que si rien n’est entrepris, l’année 2011 pourrait bien connaître un conflit d’une violence sans précédent. Cette guerre pourrait naître de l’apparente volonté iranienne d’acquérir des armes nucléaires à n’importe quel prix, associée à l’apparente volonté israélienne de l’en empêcher coûte que coûte. L’autre danger, c’est la course à l’armement endiablée à laquelle se livrent Israël et le Hezbollah, allié de l’Iran au Liban. Les deux camps se préparent de toute évidence à une revanche “décisive”, selon leur propre terme.
Une telle guerre n’aurait pas grand-chose à voir avec les précédents conflits entre Israël et ses voisins. Une guerre n’est certes jamais anodine, mais les guerres du Liban de 2006 [entre Israël et le Hezbollah] et celle de Gaza en 2009 n’étaient que des échauffements, en comparaison de ce qui vient. Du côté israélien par exemple, les pertes civiles furent minimes. Or depuis 2006, l’Iran et la Syrie fournissent au Hezbollah un arsenal important qui compterait jusqu’à 50 000 missiles et roquettes, avec pour la plupart des portées et des charges explosives bien supérieures à celles dont le Hezbollah disposait la dernière fois. Pour la première fois, un acteur non gouvernemental extrémiste aura les moyens de tuer des milliers de civils dans les villes d’Israël, en se contentant presque d’appuyer sur un bouton. Si une telle éventualité devait se présenter, a mis en garde Israël, la riposte serait terrible. Une guerre de ce genre pourrait facilement entraîner la Syrie et peut-être même l’Iran. Pour l’instant, la dissuasion suffit à maintenir la paix. Mais maintenir la paix par la seule force de dissuasion se révèle souvent bien précaire. Lire la suite de l’article sur le site du journal Courrier International