Sur la Palestine : COE, une vidéo d’information ; lettre ouverte du Mouvement de la Paix ; Mgr Gollnisch, “Terre Sainte, le temps est venu”.

Nous diffusons des informations et des réactions à la situation de guerre qui se perpétue dans les Territoires palestiniens :

  • une vidéo d’information réalisée par le Conseil œcuménique des Églises (COE) pour les médias sur une visite virtuelle en Terre sainte.
  • Une Lettre ouverte du Mouvement de la Paix au président de la République française.
  • Un appel de l’Œuvre d’Orient, un de nos partenaires, à propos de la Cisjordanie.

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“Des cris de désespoir”. Le COE publie une vidéo d’information pour les médias
sur une visite virtuelle en Terre sainte

Le Conseil œcuménique des Églises (COE), accompagné de partenaires du Conseil des Églises du Moyen-Orient, de l’Alliance ACT (Action by Churches Together Alliance) et de Caritas Internationalis, a publié une vidéo d’information pour les médias sur la récente visite de solidarité œcuménique en Terre sainte organisée en ligne les 7 et 8 août 2024. Cette visite a permis d’accompagner les Églises membres et les partenaires œcuméniques, d’écouter leurs voix et leurs points de vue, d’amplifier leurs appels et de rappeler au monde les efforts à consentir pour instaurer la paix dans la région.

12 Août 2024

https://oikoumene.org/fr/news/cries-of-despair-wcc-releases-media-briefing-on-digital-visit-to-the-holy-land

Les membres de la délégation ont partagé leurs points de vue sur la visite et ont également précisé ce qu’ils et elles estiment être un appel urgent au monde en vue d’agir dès maintenant pour la paix en Terre sainte.

Le secrétaire général du COE, le pasteur Jerry Pillay, à l’instar des autres membres de la délégation, a dit regretter que la visite en personne en Terre sainte, prévue initialement du 5 au 9 août, ait dû être reportée, mais a souligné que cette visite de solidarité en ligne leur avait néanmoins permis de comprendre de manière plus approfondie les Églises et les populations locales.

“Nous avions véritablement l’intention de nous rendre à Gaza, compte tenu de la situation qui y règne”, a indiqué le pasteur Pillay. “Ce qui m’a le plus marqué lors de cette visite, ce sont les conversations avec les personnes qui travaillent à Gaza. Je crois qu’elles ont permis de mieux comprendre ce qui s’y passe. Le monde doit prendre le temps de s’arrêter et d’écouter et les communautés internationales doivent réagir davantage. Ces échanges ont été profonds et puissants et ont permis de comprendre l’importance de l’implication dans un changement réel.”

M. Michel Abs, secrétaire général du Conseil des Églises du Moyen-Orient, a expliqué que cette visite était fondée sur l’amour empreint d’un message d’espérance.

“C’est un signe de solidarité, un signe d’amour de la communauté internationale envers les personnes de la région qui souffrent depuis longtemps déjà”, a-t-il fait observer. “C’est une visite de fidèles de la foi et de l’amour qui cherchent à insuffler l’espérance à des personnes qui parfois ne peuvent plus entrevoir l’avenir”.

Alistair Dutton, secrétaire général de Caritas Internationalis, a déclaré que ces conversations laissent pensif. “On ne peut plus parler de leurs foyers… ces personnes ont dû les quitter il y a bien longtemps et sont réduites à se déplacer d’un endroit à l’autre sur la Bande de Gaza”, a-t-il déploré. “Tant de souffrance humaine est scandaleuse.”

M. Audeh Quawas, membre du Comité central et du Comité exécutif du COE, a avancé que la visite avait permis de montrer que l’on ressentait toujours les souffrances des Palestinien-ne-s.

“La paix doit l’emporter — et la paix doit l’emporter aux termes du droit international”, a-t-il soutenu. “C’en est assez, plus qu’assez, de ces assassinats d’innocent-e-s; il est grand temps que cela cesse.”

Rudelmar Bueno de Faria, secrétaire général de l’Alliance ACT, a affirmé avoir été profondément touché par les expériences partagées par les personnes qui les vivent au quotidien. “Les difficultés qui les éprouvent sont nombreuses et enchevêtrées”, a-t-il poursuivi. “Le tout prend racine dans un manque inconcevable d’humanité que perpétue une occupation illégale de longue date des territoires occupés de Palestine. À mon sens, après avoir participé à ces conversations, l’une des difficultés les plus pressantes est l’impact d’une guerre disproportionnée.”

Le président du COE, l’évêque Heinrich Bedford-Strohm, a pour sa part indiqué que cette visite était une occasion importante de faire entendre la voix non seulement du christianisme, mais aussi de l’humanité.

“Au cours de ces deux jours, nous avons vu et entendu tant de récits de souffrance”, a-t-il regretté.

Et d’ajouter, rappelant le cri de désespoir de Jésus sur la croix : “C’est une question de foi”. “J’ai perçu ce cri de désespoir dans les récits que nous avons entendus au cours des deux derniers jours”, a-t-il conclu.

La visite de solidarité pastorale en Terre sainte s’est déroulée en ligne les 7 et 8 août 2024. La délégation comprenait le président du Conseil œcuménique des Églises, l’évêque Heinrich Bedford-Strohm, le secrétaire général du COE, le pasteur Jerry Pillay, le membre du Comité central et du Comité exécutif du COE, M. Audeh B. Quawas, le secrétaire général du Conseil des Églises du Moyen-Orient, M. Michel Abs, le président de l’Alliance ACT, Erik Lysén, le secrétaire général de l’Alliance ACT, M. Rudelmar Bueno de Faria et le secrétaire général de Caritas Internationalis, Alistair Dutton.

Personnel du COE accompagnant la délégation: le pasteur Kenneth Mtata, directeur de programme; Mme Carla Khijoyan, directrice de programme; M. Yusef Daher, coordinateur du Bureau de liaison à Jérusalem; Mme Marianne Ejdersten, directrice de la communication avec les membres de l’équipe de Communication du COE; M. Albin Hillert, M. Marcelo Schneider; Mme Susan Kim et les communiquant-e-s du CEMO, de l’Alliance ACT, ACT Église de Suède, de Caritas Internationalis et du Patriarcat de Jérusalem.

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Lettre ouverte du Mouvement de la Paix au président de la République française

Monsieur le président de la République, le peuple français attend des actes concrets de vous-même en tant que président de la République française pour que s’arrêtent le massacre des populations civiles à Gaza et les crimes de guerre en Cisjordanie.

Monsieur le président de la République, l’horreur atteint des sommets inouïs à Gaza et en Cisjordanie où Israël accroit encore la colonisation, malgré l’arrêt de la Cour Internationale de Justice (CIJ) du 19 juillet qui stipule “qu’elle doit cesser le plus rapidement possible”. Pire encore, le risque d’un embrasement de tout le Moyen-Orient plane sur le monde !

Avec les premiers ministres allemand et britannique, vous avez écrit : “Les combats doivent cesser maintenant et tous les otages encore détenus par le Hamas doivent être libérés. La population de Gaza a besoin d’une aide urgente et sans entrave” et vous avez condamné les attaques de colons en Cisjordanie.

Les paroles ne suffisent plus ! Le peuple français attend des actes concrets de votre part pour que s’arrête le massacre et les crimes de guerre contre des populations civiles à Gaza et en Cisjordanie.

Monsieur le président de la République, nous nous adressons à vous de manière très solennelle sur la situation au Moyen-Orient et à Gaza.

Tous les échos qui nous parviennent, de gens qui ont voté à gauche, à droite, au centre, athées ou de toutes confessions religieuses, de toutes les personnes de bonne volonté qui ont un cœur et de l’empathie pour leurs semblables, confirment que ces personnes ne supportent plus la situation qui est faite à Gaza. Ils ne supportent plus le massacre permanent des innocents, des femmes et des enfants, des populations civiles dans les hôpitaux, les écoles, ni la répétition, tous les jours, de ce qui est caractérisé par l’Unicef de crimes de guerre et par la cour internationale de justice de crimes de guerre pré-génocidaires.

La question n’est pas de discuter sur les termes qui caractérisent cette situation mais d’arrêter ces massacres !

La question que posent les gens et ce qu’ils trouvent insupportable et incompréhensible, c’est l’absence d’initiatives de la France à la hauteur de la gravité de la situation, c’est l’incapacité à faire bouger les choses dans le sens d’un cessez-le-feu immédiat. Malgré la crise politique actuelle en France, vous et les ministres démissionnaires pouvez et devez peser de tout votre poids diplomatique auprès des instances internationales.

Le gouvernement assure les affaires courantes mais il doit aussi faire face aux affaires urgentes !

La vie des enfants et des populations civiles ne peut attendre. Leur vie ne doit pas dépendre des discussions politiques pour la formation du gouvernement. C’est le moment pour la France et pour vous-même qui incarnez les institutions françaises de prendre vos responsabilités et d’agir pour arrêter cette situation inacceptable. La voix de la France est importante. Il faut du courage politique et de la volonté pour faire entendre cette voix plus fortement et qu’elle porte avec force l’aspiration des opinions publiques de France et du monde entier.

Vous en avez les moyens. Vous pouvez, vous devez prendre des initiatives marquantes, visibles, claires pour demander le cessez-le-feu et l’obtenir, pour reconnaître l’État de Palestine, pour mettre en place les éléments d’une solution politique.

Vous pouvez aussi agir pour que l‘accord d’association UE/Israël soit suspendu, pour la cessation immédiate des livraisons d’armes et de toute coopération militaire avec Israël de quelque pays que ce soit et en premier lieu des Etats-Unis, pour que la sécurité de toutes les populations soit assurée y compris via une force d’interposition des Nations Unies, que des mesures soient prises pour que les arrêts de la CIJ soient appliqués et que le droit international soit respecté, mais aussi pour que tous les criminels de guerre (y compris ceux du Hamas) soient mis en accusation et jugés.

Nous attendons une réponse et des actes, car ne pas agir avec détermination c’est aussi accepter que ces crimes se fassent en l’absence de réaction déterminée de la France.

Le rapport ci-après de l’Unicef souligne l’urgence d’une telle action. En tant que membre du conseil de sécurité, la France a le pouvoir et le devoir d’agir dans ce cadre et ce, dans le respect de la Charte des Nations Unies.

https://www.unicef.fr/article/israel-palestine-les-enfants-paient-le-prix-de-la-guerre/

Le Mouvement de la paix
Le 21 août 2024

Lien : https://www.mvtpaix.org/wordpress/monsieur-le-president-de-la-republique-le-peuple-francais-attend-des-actes-concrets-de-vous-meme-en-tant-que-president-de-la-republique-francaise-pour-que-sarrete-le-massacre-des-populations/

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Appel de Mgr Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient,
à soutenir les chrétiens de Terre Sainte

Le temps est venu. Celui de nous engager ensemble dans le soutien des chrétiens de Terre Sainte. Nous les aidons depuis 1856, mais nous devions attendre le bon moment pour intensifier notre aide face à la crise actuelle.

Historiquement, les chrétiens sont d’origine palestinienne, même si aujourd’hui de nombreux chrétiens d’origines diverses sont venus travailler en Israël. L’histoire des chrétiens palestiniens est l’histoire du peuple palestinien, une histoire bouleversée en 1948, marquée par de nombreux conflits, par l’exode de centaines de milliers de réfugiés, par une absence de perspective, puisqu’aucun avenir ne leur a été proposé à ce jour.

Surgissent alors les attaques du 7 octobre, qui replacent brutalement le peuple d’Israël devant des situations datant de la Seconde Guerre mondiale, celles-là même que l’on voulait ne plus revoir en créant l’État d’Israël. Des attaques terroristes et criminelles, avec une prise massive et inacceptable d’otages. Nous mesurons avec gravité l’horreur que cela représente pour les familles israéliennes mais aussi l’impasse dans laquelle cela conduit les Palestiniens de Gaza et d’ailleurs. Après dix mois de guerre, au moment d’écrire ces lignes, de nombreux otages ne sont pas libérés, le Hamas existe toujours tandis que la bande de Gaza est largement détruite, des dizaines de milliers de morts, plus de 80 000 blessés, la haine de part et d’autre.

Face à ces drames, les chrétiens de Terre Sainte ont un rôle à jouer et ils ont plus que jamais besoin de vous. Ceux qui sont à Gaza pour qu’ils viennent, s’ils le peuvent, en aide aux populations les plus éprouvées. Ceux d’Israël et de Cisjordanie pour qu’ils trouvent les moyens de vivre alors que les pèlerinages, qui leur permettaient de subsister, se sont arrêtés. Il appartient aux chrétiens locaux de déterminer eux-mêmes, en Église, avec leurs pasteurs, le contour de leur mission aujourd’hui. Avec vous, il nous appartient de leur dire qu’ils ne sont pas seuls. Comment ne pas penser à toutes ces actions essentielles menées par les communautés religieuses sur le terrain ?

Je pense aux Sœurs de Bethléem qui nous alertent sur la situation très dégradée en Cisjordanie, où l’asphyxie économique est telle que les parents ne peuvent plus subvenir aux besoins de leur famille. Chaque nuit, ils sont de plus en plus nombreux à demander des vivres auprès du monastère ou de leur paroisse. Le Patriarcat latin de Jérusalem fait tout son possible pour maintenir la scolarisation des enfants et assurer une aide alimentaire de plus en plus pressante…

Je pense au Père Romanelli, curé de la paroisse catholique de la Sainte Famille à Gaza dans laquelle des centaines de personnes se sont réfugiées depuis octobre. Il vient en aide à ces hommes, femmes et enfants qui fuient les bombardements et manquent de tout.

L’Église ne pourra jamais être absente de Terre Sainte. Elle doit rester une Église vivante, forte de sa foi malgré une fragilité imposée par les circonstances des temps présents. Nous devons soutenir ses lieux de prière et de mémoire, d’accueil et de rencontre, ses écoles et ses hôpitaux.

Ensemble, aidons les chrétiens de Terre Sainte à continuer leur mission. Face à ces situations terribles, je vous invite à nous soutenir à nouveau. Nous devons leur donner les moyens de l’approfondissement de la foi, la possibilité d’être des artisans de paix dans un lieu où la haine croit triompher, d’être une lueur d’espérance pour tous les découragés, une consolation pour tous les affligés : bref de vivre les béatitudes au milieu de deux peuples qui souffrent et qui ont peur. Ce faisant, ils donneront un témoignage à toute l’Église Universelle : le Christ est vivant, Il est ressuscité.

Je vous remercie de l’aide que vous pourrez leur apporter en vous rendant sur cette page : https://secure.oeuvre-orient.fr/soutenir

Avec toute ma gratitude,

Mgr Pascal Gollnisch
Directeur Général de L’Œuvre d’Orient

Voici le cri d’alarme des soeurs de Bethléem :

La ville, qui vivait exclusivement de pèlerinages, est totalement désertée par les visiteurs. 60% de la population active est au chômage : “Les gens vendent leurs meubles dans la rue pour pouvoir acheter à manger.” La situation des écoles chrétiennes est également très préoccupante. Celles-ci ne sont pas aidées par l’état : une école du patriarcat orthodoxe a fermé en juin faute de financement.

­Je soutiens les chrétiens d’Orient­

Une des sœurs de la communauté déclare : “La Cisjordanie est en train de mourir”. Face à la crise, les religieuses donnent de leurs économies pour venir en aide aux familles démunies. Celles-ci ont besoin de soutien pour se procurer des biens de première nécessité et payer les frais de scolarité et de transports de leurs enfants. Ensemble, apportons un appui à la mission des sœurs.

Dans la ville de Bethléem, peuplée de 30 000 habitants, il y a 21 communautés religieuses présentes sur place. Les sœurs de Bethléem présagent un exode massif des chrétiens si la situation ne s’améliore pas. “Les chrétiens d’Orient ont besoin qu’on leur rende leur dignité. Ils ne sont pas des invités en Terre Sainte, ils sont des porteurs d’espérance et, s’ils partent, plus personne n’aura de raison d’espérer”. Aidez-nous à les aider. N’hésitez pas à partager ce message autour de vous. D’avance, un grand merci.

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Texte et image L‘Œuvre d’Orient

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