Gaza : Le bateau français "Dignité al-Karama" stoppé net

Le “Dignité al-Karama”, le seul des dix navires participant à la flottille humanitaire pour Gaza ayant réussi à déjouer la surveillance des autorités grecques et à prendre la mer vers le territoire palestinien, a été intercepté mercredi après-midi par les garde-côtes alors qu’il faisait le plein en Crète. Ce pourrait bien être le coup de grâce porté à cette nouvelle flottille de la liberté, un an après l’arraisonnement d’un bateau dans lequel neuf personnes avaient été tuées. Source Journal du Dimanche

La route vers Gaza du bateau français “Dignité al-Karama” pourrait bien s’arrêter à Sitia, petit port de Crète. La vedette, qui participe à la flottille humanitaire pour Gaza, a en effet été interceptée mercredi après-midi par les garde-côtes grecs alors que l’équipage faisait le plein dans un port voisin. “Les autorités interdisent au bateau de prendre le large sous différents prétextes administratifs”, a précisé à l’AFP l’une des porte-parole du mouvement Un Bateau Pour Gaza, Claude Léostic.

Son départ vers le territoire palestinien semble compromis, tout comme celui des neuf autres navires, toujours bloqués à quai en Grèce. A l’origine de cette situation, la décision d’Athènes d’interdire le départ de tout bateau pour Gaza. Les autorités grecques invoquent la nécessité de “protéger les passagers” alors qu’Israël a menacé de recourir à la force pour empêcher les militants pro-palestiniens de briser le blocus de Gaza. L’an dernier, neuf personnes avaient été tuées dans l’attaque d’une première flottille humanitaire.

Une opération compromise

Jusqu’à mercredi, seul le “Dignité al-Karama”, à bord duquel se trouvent notamment l’ancien porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, et l’eurodéputée d’Europe Ecologie-Les Verts, Nicole Kiil-Nielsen, avait réussi à déjouer la surveillance des autorités grecques. Le bateau se trouvait mercredi hors de portée, dans les eaux internationales. Mais le manque de carburant a contraint l’équipage à rebrousser chemin. Embarqué parmi les douze passagers, un journaliste de Libération.fr raconte la déception des huit militants au moment de l’interpellation. “C’est trop bête. C’était la dernière étape avant la grande traversée”, estiment-ils.

Alors que la situation paraît désormais bloquée, les organisateurs de la flottille craignent l’échec de l’opération. Au moins la moitié des 300 militants venus de 22 pays ont quitté la Grèce ces derniers jours pour rentrer chez eux. “Ils sont là depuis deux semaines et certains devaient rentrer pour travailler”, a commenté Dimitris Plionis, le porte-parole des organisateurs grecs. Ceux-ci sont désormais “en train d’évaluer la situation” et annonceront leur décision dans les prochains jours.

Parallèlement, à l’appel d’un autre collectif – Bienvenue en Palestine – des centaines de militants pro-palestiniens espèrent participer vendredi à une flottille aérienne. Ils entendent embarquer à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv en direction de la Cisjordanie. La police israélienne est en état d’alerte et le ministre de la Sécurité publique, Yitzhak Aharonovitch, a d’ores et déjà prévenu que les militants seraient expulsés.

Bateau pour Gaza, halte au harcèlement du gouvernement grec

 Les autorités grecques, sans fondement juridique, continuent de retenir le Dignité Al Karama en Crète. Leur harcèlement administratif est continu depuis ce matin. La campagne « Un bateau français pour Gaza » condamne une nouvelle fois la complicité grecque avec le gouvernement israélien et en appelle à la France.

Lors d’une étape technique en Crète le 7 juillet, obligatoire pour pouvoir se rendre à Gaza, le « Dignité Al Karama », a été interpellé par les gardes côtes grecs et escorté vers le port de Sitia. La raison officielle était le non paiement d’une taxe liée à l’entrée du port de ravitaillement.

Après plusieurs heures de vérification, tous les papiers du bateau sont en règle et la taxe payée. Les obstacles administratifs se succèdent alors les uns aux autres, compromettant un départ vers Gaza ce soir. La campagne « Un bateau français pour Gaza » dénonce fermement la bataille administrative engagée par le gouvernement grec dont l’objectif est clair : l’arrêt définitif de la Flottille de la Liberté.

Les passagers du Dignité Al Karama sont déterminés à briser le blocus de Gaza. L’ensemble des organisations de la campagne les soutiennent et au delà, les milliers de citoyens en France qui ont donné pour que les deux bateaux français voient le jour. La Flottille de la liberté n’est pas morte, ce bateau la  représente.

Nous demandons au gouvernement français de faire valoir auprès du gouvernement grec le droit des passagers du Dignité Al Karama de naviguer librement. Nous lui demandons qu’il intervienne afin que cesse ce harcèlement administratif aux objectifs politiques. Les heures qui viennent seront décisives.

Les signataires  de la campagne bateau français pour Gaza