Etre bénévole au Foyer Fraternel de Bordeaux

Je m’appelle Francine, j’ai 70 ans et je suis bénévole au Foyer Fraternel à Bordeaux.

Le foyer Fraternel a été fondé en 1951 à l’initiative du protestantisme bordelais et il est agréé Centre Social depuis 1993.

Avec de nombreux partenaires, le foyer fraternel intervient pour quatre grandes causes :

  • Refus de l’exclusion donc agir pour l’intégration
  • Refus de l’indifférence, agir pour la solidarité
  • Refus de l’intolérance, agir pour la dignité
  • Refus de la fatalité, agir pour trouver des solutions.

Et le service d’accueil auquel je participe, le lundi, s’inscrit dans ces quatre programmes.

Nous accueillons un public diversifié : SDF, migrants …

Ces personnes sont dirigées par les services sociaux vers le foyer. On leur donne un colis alimentaire. Et selon leurs besoins, elles peuvent prendre une douche au centre, être rhabillées de la tête aux pieds et repartir avec quelques produits d’hygiène de première nécessité qui nous semblent indispensables pour retrouver leur dignité humaine.

Les migrants ou réfugiés demandeurs d’asile sont des gens de passage, en transit.

  • soit ils sont à Bordeaux en attente d’une affectation dans une autre région de France
  • soit ils sont en attente de l’examen de leur situation et certains seront reconduits dans leur pays
  • soit ils font des démarches pour obtenir une carte de séjour et s’installer à Bordeaux.

Selon les cas de figure, il est difficile d’établir des relations pérennes, difficulté renforcée par la méconnaissance de notre langue. Quand ils arrivent au foyer la première fois, ils ne parlent pas français, tout juste quelques mots d’anglais pour quelques-uns !

Toutefois, un échange s’instaure entre les accueillis et les accueillants et on a vraiment le sentiment d’être utile, de les aider dans leur adaptation à une vie nouvelle, dans un milieu inconnu, devant surmonter le handicap de la langue, et dans des conditions de vie particulièrement rudes pour la plupart d’entre eux.

Ils nous accordent leur gratitude pour un simple sourire, un petit geste d’attention, notre intérêt pour leur santé, leurs enfants…

On retrouve la simplicité des relations vraies, le sens de la solidarité.

La prise de conscience du sens de l’hospitalité, de l’accueil de l’autre nous bouscule, nous oblige à réfléchir sur la tolérance.

Ainsi le respect de leur culture nous guide dans notre accueil et nous en tenons compte par exemple dans les colis alimentaires.

Il est très important pour le réfugié, demandeur d’asile, démuni de tout, de retrouver sa dignité après les épreuves traversées. Nous sommes là pour les aider à choisir des vêtements qui leur plaisent, à leur distribuer des produits d’hygiène de base dont ils ont manqué pendant leurs pérégrinations et à le faire autant de fois que cela est nécessaire. En effet certains sont à la rue, parfois même des familles, et ils sont exposés au vol, à la violence. Nous devons les aider à restaurer leur image d’être humain à part entière.

Là encore leur histoire nous invite à relativiser nos propres difficultés.

Au fil des semaines, pour ceux que nous revoyons régulièrement, nous apprenons à mieux les connaître et à les suivre dans leurs démarches . Nous pouvons ainsi mieux appréhender leurs besoins.

Ceux qui quittent le foyer, malheureusement, nous ne savons pas ce qu’ils deviennent. Si ils ont obtenu une carte de séjour, si ils ont trouvé du travail.

Mais quand cela se produit, nous éprouvons de la satisfaction à voir que certains de ces réfugiés ont réussi à se faire une place dans la vie sociale bordelaise.

Je considère cette activité de bénévolat comme très enrichissante et gratifiante.

Image: Centre de réfugiés de N.D. de France, Londres. Blog mariste “justice, paix, intégrité de la création”, https://jpicblog.maristsm.org/asandwich-means-of-encounter