A Gaza aujourd’hui, Dieu est sous les décombres.
C’est avec ces mots que le pasteur Munther Isaac de l’église luthérienne réformée, nous conduit dans une des nombreuses prières qu’il adresse aux chrétiens du monde entier mais aussi à tous les citoyens à tous les gouvernements.
Pardon, mais jusqu’à présent je n’ai pas eu la force ni le courage de rédiger comme chaque année, un message de vœux.
Message traditionnel que notre association vous adresse en cette période de Noël.
Message de paix, de joie, de lumière dans les ténèbres qu’il est précieux d’envoyer aux ami-es, aux gens que l’on aime…
Je ne trouvais pas d’illustration non plus… pour accompagner le message de vœux
Mais comment aurions-nous pu dans ce moment de tristesse et d’horreurs que subissent les Palestiniens de Gaza depuis bientôt trois mois, trouver les mots pour le dire ?
C’est le cœur plein de douleur que nous nous adressons à vous aujourd’hui. Douleur et compassion pour nos sœurs et nos frères chrétiens de Palestine, de Gaza, de Jérusalem-Est, de Bethléem, de Nazareth…
Les Palestiniens chrétiens nous suppliaient de célébrer Noël dans la retenue et le cœur tourné vers Gaza et Bethléem.
C’est le sens du message du 15 décembre dernier, de Mgr Attalah Hanna qui a appelé à l’annulation de toutes les manifestations festives liées à la célébration de la nativité, comme toutes les églises en Palestine l’ont annoncé…
Il demande que toutes les autorités religieuses au monde, qu’elles soient orthodoxes, catholiques, protestantes adoptent des prises de position chrétiennes, fortes et claires, appelant avec fermeté, clarté et détermination à la cessation de l’agression israélienne et à l’arrêt de la guerre.
Et il réaffirme que les festivités annulées en Cisjordanie, ne sont pas un signe de solidarité avec Gaza MAIS que pour leur part, chrétienne palestiniens, c’est leur sang qui coule à Gaza, leurs propres souffrances, leurs propres familles et partout sur la terre de Palestine, en Cisjordanie, à Bethléem, à Jenin, à Naplouse…
Alors oui, notre association “Chrétiens de la Méditerranée”, saigne avec eux, notre humanité meurt avec le peuple palestinien.
Nous crions avec eux “Cessez le feu”, stop au génocide en cours à Gaza, stop à l’épuration ethnique , à une nouvelle nakba en Cisjordanie, à Jérusalem.-Est
A Gaza des hôpitaux sont ciblés, des écoles, des églises comme l’église catholique de la Sainte Famille, l’église orthodoxe Saint-Porphyre , des mosquées.
20 000 civils sont morts, dont presque la moitié sont des enfants ! 54 000 blessés !
Il faut arrêter ce massacre
Et c’est le jour de Noël que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé l’intensification des bombardements.
Et que dire des bombardements sur Jénine, des arrestations de militants de la résistance non-violente tels que Munther Amira et Anas Abou Srour, tous deux responsables du Youth Center au camp de réfugiés de Aida près de Bethléem et celle, toute récente, il y a un jour, de la députée Khalida Jarrar, pour la troisième fois arrêtée depuis 2019.…
Il nous faut encore dénoncer les transferts forcés des Bédouins qui ont lieu en ce moment même dans le silence de la communauté internationale… dénoncer les attaques de colons, les raids de l’armée israélienne chaque jour.
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Enfin, je voudrais vous faire part des mots du Pasteur Munther Isaac, adressés aux chrétiens européens, aux citoyens européens lors de son prêche de Noël :
« Amis européens, plus de leçon sur les droits de l’homme !
À nos amis européens. Je ne veux plus jamais vous entendre nous faire la leçon sur les droits de l’homme ou le droit international. Nous ne sommes pas blancs – cela ne s’applique pas à nous selon votre propre logique.
Dans cette guerre, de nombreux chrétiens du monde occidental ont veillé à ce que l’Empire dispose de la théologie nécessaire. C’est de la légitime défense, nous a-t-on dit ! (Et je demande : Comment ?)
À l’ombre de l’Empire, ils ont fait du colonisateur une victime et du colonisé un agresseur. Avons-nous oublié que l’État d’Israël a été construit sur les ruines des villes et des villages de ces mêmes Gazaouis ?
Nous sommes indignés de la complicité de l’Église. Soyons clairs : le silence est complicité, et les appels vides à la paix sans cessez-le-feu et sans fin de l’occupation, les paroles superficielles d’empathie sans action directe sont tous sous la bannière de la complicité. Voici donc mon message : Gaza est aujourd’hui devenue la boussole morale du monde. Gaza était l’enfer sur terre avant le 7 octobre.
Si vous n’êtes pas consterné par ce qui se passe ; si vous n’êtes pas profondément ébranlé, il y a quelque chose qui ne va pas avec votre humanité. Si nous, en tant que chrétiens, ne sommes pas indignés par ce génocide, par la militarisation de la Bible pour le justifier, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans notre témoignage chrétien et qui compromet la crédibilité de l’Évangile !
Si vous ne parvenez pas à appeler cela un génocide, c’est votre problème. C’est un péché et une obscurité que vous acceptez volontiers. Certains n’ont même pas appelé au cessez-le-feu… ”
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Et je finirai mes vœux à vous toutes et tous par les mots de Munther Isaac qu’il a prononcé en montrant la crèche construite dans son église :
Crèche de l’église luthérienne de Bethléem.
“Noël à Bethléem, lieu de naissance de Jésus, est cette crèche. Tel est notre message au monde d’aujourd’hui. C’est un message évangélique, un message de Noël vrai et authentique, sur le Dieu qui n’est pas resté silencieux, mais qui a dit sa parole, et sa Parole est Jésus. Né parmi les occupés et les marginalisés. Il est solidaire avec nous dans notre douleur et notre déchirure.
Cette crèche est notre message au monde d’aujourd’hui – et c’est simplement ceci : ce génocide doit cesser MAINTENANT. Répétons au monde : ARRÊTEZ ce génocide MAINTENANT.
C’est notre appel. C’est notre plaidoyer. C’est notre prière. Écoute, ô mon Dieu. Amen.”
Munther Isaac
Voilà donc les vœux de notre association « Chrétiens de la Méditerranée »
ARRETEZ CE GENOCIDE MAINTENANT !
Marilyn Pacouret
Présidente de CDM
Lien vers la vidéo du pasteur :
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Dans sa bénédiction solennelle, Urbi et Orbi, au monde et à la ville, donnée le 25 décembre 2023 de la loggia de la basilique Saint-Pierre, le pape François parle ainsi de la Palestine et de Gaza.
Qu’il s’approche [le Prince de la paix], en Israël et en Palestine, où la guerre secoue la vie de ces populations. Je les embrasse toutes, en particulier les communautés chrétiennes de Gaza et de toute la Terre Sainte. Je porte dans mon cœur la douleur pour les victimes de l’odieuse attaque du 7 octobre dernier et je renouvelle un appel pressant pour la libération de ceux qui sont encore retenus en otage. Je demande que cessent les opérations militaires, avec leur effroyable suite de victimes civiles innocentes, et que l’on remédie à la situation humanitaire désespérée en ouvrant à l’arrivée de l’aide humanitaire. Que l’on ne continue pas à alimenter la violence et la haine, mais que l’on commence à résoudre la question palestinienne, à travers un dialogue sincère et persévérant entre les Parties, soutenu par une forte volonté politique et par l’appui de la communauté internationale.
Voir ici la vidéo de cette bénédiction.
