Une expérience artistique mais surtout spirituelle : c’est ce que sont en train de vivre les 14 participants au cours intensif d’iconographie proposé par Andres Bergamini au Couvent Saint-Sauveur, à Jérusalem.
Reportage sur le site du Patriarcat Latin de Jerusalem. Le 22 juin 2011.
Ils viennent d’horizons très différents, sont pour la grande majorité religieux, de Terre Sainte mais surtout d’Europe ou d’ailleurs, désireux de pouvoir approcher l’art de la peinture des icônes. Il y a ainsi plusieurs franciscains, des Sœurs de Sainte Dorothée, des séminaristes du Chemin néocathécuménal, et d’autres. « La plupart des participants n’a jamais eu de contact direct avec le monde des icônes », explique Andres, qui travaille depuis longtemps dans l’équipe média du Patriarcat latin. «Mais ici, poursuit-il, grâce à la présence du rite byzantin, nous avons très souvent l’occasion de pouvoir en voir dans les églises, ou même dans le souk, ce qui nous les rend familières».
C’est la première fois qu’un tel cours a lieu à Jérusalem. Un frère franciscain de la Custodie de Terre Sainte, Alberto, et deux Italiennes, venues tout spécialement pour l’occasion, sont là pour prêter main forte à Andres. Et à en croire l’enthousiasme, la motivation et l’attention des élèves, c’est déjà un succès. « C’est un travail de patience, mais c’est très enrichissant », confie Miguel, un jeune séminariste espagnol.
Le cours, solidement organisé, propose de réaliser une icône du Christ Pantocrator, «très didactique», assure l’enseignant, passionné d’icônes depuis de nombreuses années. Pendant 15 jours, on commence la séance par une prière (dont la prière, chantée, de l’iconographe), et le travail, souvent accompagné par de la musique, afin de favoriser la concentration et la méditation, est ponctué par des exposés sur la technique et le sens des icônes. Par ailleurs, chaque participant sera appelé à intervenir sur un passage d’évangile choisi parmi ceux qu’il est possible d’inscrire sur le livre porté par le Christ sur l’icône.
Au début de la session, chacun a pu exprimer le motif de son inscription à ce cours. « Presque tous ont souligné que pour eux, peindre une icône en Terre Sainte est quelque chose de particulier, le lieu donne un sens supplémentaire à cette expérience », souligne Frère Alberto, ofm. « Nous pouvons peindre le Dieu invisible car il s’est incarné, reprend Lella, l’une des deux iconographes italiennes, et le peindre sur les lieux-même de l’Incarnation est d’une grande profondeur spirituelle ».
Pour suivre jour après jour l’évolution des travaux, et découvrir certaines de ses icônes, il suffit de consulter le blog d’Andres Bergamini, déjà bien connu par de nombreux lecteurs pour ses belles chroniques en images de la vie en Terre Sainte.
Marie Malzac