Algérie : quête d’équilibre économique – Le Point

Algérie : quête d’équilibre économique

Entre, d’un côté, la baisse des réserves de change et des recettes pétrolières et, de l’autre, la hausse des taxes, l’Algérie trace sa route.

Par Samir El Walid, 30/12/16

Intervenant ce mercredi lors d’une émission de la télévision nationale, Abdelmalek Sellal, Premier ministre algérien, a affirmé que « l’Algérie maîtrise tous les indicateurs macro-économiques », et ce, en dépit de la baisse des réserves de change qui intervient dans un contexte de chute des prix du pétrole depuis 2014.

Baisse des réserves de change

En effet, alors que les réserves de change s’élevaient en 2013 à 190 milliards de dollars, l’information est qu’elles vont baisser à 114 milliards de dollars fin décembre. C’est un peu plus que le niveau de 129 milliards de dollars de juin 2016 et des 121,9 milliards de dollars de septembre.

Dépendance persistante au pétrole

Faut-il à ce niveau rappeler la donnée essentielle du décor économique algérien : la forte dépendance à l’or noir. L’illustration en est que le pétrole représente 96 % des exportations de l’Algérie, 60 % des recettes budgétaires de l’État et près de la moitié du PIB du pays.

Une dette étatique quasi nulle

En ce qui concerne le volet de la dette, selon la Pana, Abdelmalek Sellal a indiqué qu’elle était estimée actuellement à 3 milliards de dollars avec cependant cette précision de taille : cette dette représente essentiellement des dettes d’entreprises privées et non pas de l’État. Cela dit, la quête de l’équilibre reste l’une des priorités des autorités algériennes. Aussi ont-elles décidé d’augmenter plusieurs taxes dans le but de compenser la baisse des revenus pétroliers.

Hausse des taxes

Cette démarche est inscrite dans la loi des finances 2017 signée le 28 décembre par le président Abdelaziz Bouteflika. De fait, selon les catégories de produits concernés, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a été augmentée de deux points (de 7 à 9 % ou de 17 à 19 %). La démarche est la même quant aux taxes sur le foncier et sur l’immobilier, à celles concernant la consommation de produits tels que le tabac, l’alcool, les voitures…

Un budget sur la base d’un baril à 50 dollars

Pour rappel, c’est sur des recettes de l’ordre de 51 milliards de dollars en 2017 et des dépenses au niveau de 63 milliards de dollars que le budget de 2017 a été bâti avec cet indicateur déterminant d’un baril à 50 dollars. Signe du rôle capital dévolu à la défense nationale : 10 milliards de dollars sont prévus à cet effet dans le budget. Si le volet militaire compte, le volet social n’est pas pour autant déshérité. Selon l’agence Ecofin, 14,3 milliards de dollars (13,3 milliards d’euros) sont prévus pour les transferts sociaux, à savoir les subventions aux produits de base, les aides au logement et le soutien aux questions de santé. Tout cela dans un contexte où, pour 2017, le gouvernement algérien table sur une croissance économique de 3,9 %.