La série “Regards” sur Israël et Palestine entend présenter ici des points de vue palestiniens. La position officielle israélienne est bien connue et même s’impose comme s’il n’y en avait pas d’autre possible, en l’absence d’une politique alternative significative en Israël. Cela, malgré les analyses d’un journal comme Haaretz et le courage des organismes israéliens de défense des Droits humains. Elle se résume dans la déclaration sur Israël comme Etat-nation du peuple juif et considère de facto que l’État d’Israël est pleinement souverain sur l’ensemble de la Palestine. Il est donc nécessaire d’entendre ce que les Palestiniens disent d’eux-mêmes et comment ils projettent un avenir dans un cadre qui, à court terme, apparaît totalement verrouillé. Voici dans ce but une sélection d’articles récents publiés sur le site palestinien d’Al-Shabaka (“Le Réseau”) qui se présente comme un organisme de recherche sur la société et la politique en Palestine. Le site est en anglais, implanté à Ramallah en Cisjordanie occupée, et son siège est aux États-Unis.
Articles d’Al-Shabaka en français
Des traductions françaises de nombreux articles d’Al-Shabaka sont effectuées par le site américain https://www.chroniquepalestine.com/
Les articles originaux anglais d’Al-Shabaka sont librement reproductibles, moyennant les références d’usage. Il n’est pas précisé si les traductions françaises du site chroniquepalestine.com/ sont également accessibles en libre usage. Pour cela, voici d’abord uniquement les liens vers quelques articles d’Al-Shabaka récemment traduits sur le site chroniquepalestine.com/
– Le “processus de paix” : une escroquerie vieille de 30 ans, par Inès Abdel Razek, 17 novembre 2021.
Le soi-disant processus de paix au Moyen-Orient (PPMO) a assuré l’oppression des Palestiniens par un régime militaire engagé dans une permanente expansion coloniale. Comment le cadre des négociations bilatérales a-t-il consolidé l’hégémonie d’Israël sur les Palestiniens, et comment Israël l’a-t-il maintenue ? L’analyste politique d’Al-Shabaka, Inès Abdel Razek, explore ces questions à l’aide d’une riche documentation et propose des recommandations à la communauté internationale pour soutenir la libération palestinienne.
– 30 ans d’un simulacre de “processus de paix”, par Yara Hawari, 4 novembre 2021
Le “processus de paix” fictif que la conférence de Madrid a lancé il y a trente ans a eu pour seul effet de permettre et de solidifier l’occupation israélienne de la Palestine.
Yara Hawari est Senior Palestine Policy Fellow d’Al-Shabaka. Elle a obtenu son doctorat en politique du Moyen-Orient à l’Université d’Exeter, où elle a enseigné en premier cycle et est chercheur honoraire.
En plus de son travail universitaire axé sur les études autochtones et l’histoire orale, elle est également une commentatrice politique écrivant régulièrement pour divers médias, notamment The Guardian, Foreign Policy et Al Jazeera.
– Faire revivre une force palestinienne : la diaspora et le corps diplomatique, par Zaha Hassan, Nadia Hijab, Inès Abdel Razek, 27 octobre 2021.
Le corps diplomatique de l’OLP est le premier point de contact pour les réfugiés et les exilés palestiniens. Comment cela peut-il contribuer à faire renaître les aspirations nationales ? Dans la première étude sur ce sujet, Zaha Hassan, Nadia Hijab, Inès Abdel Razek et Mona Younis passent en revue les fondements juridiques du corps diplomatique, ses jours de gloire, ses rôles changeants et son interaction avec la diaspora et les groupes de solidarité. Ils concluent par des recommandations claires et réalistes adressées à l’OLP et à la diaspora.
Cette longue étude très fouillée de 43 pages est téléchargeable au format pdf. Elle articule deux éléments clés pour l’avenir des Palestiniens, le soutien d’une diaspora nombreuse et la reconnaissance de l’Autorité palestinienne comme entité diplomatique par des États et des institutions internationales. C’est l’un des seuls avantages qu’ils aient retirés du processus d’Oslo.
L’étude a été réalisée par une équipe de quatre femmes, toutes expertes reconnues et membres d’Al-Shabaka, The Palestinian Policy Network. Nadia Hijab a conçu l’idée, écrit la note conceptuelle et rédigé une grande partie du rapport ; Zaha Hassan, qui a rejoint l’équipe plus tard dans le processus, a entrepris des recherches approfondies et rédigé la majeure partie du rapport ; Inès Abdel Razek a mené la plupart des entretiens ; et Mona Younis a élaboré la méthodologie et les protocoles d’entretien.
* Zaha Hassan, membre de la rédaction politique d’Al-Shabaka, est avocate spécialisée dans les droits de l’homme et chercheuse invitée au Carnegie Endowment for International Peace.
Ses recherches portent sur la paix entre la Palestine et Israël, l’utilisation des mécanismes juridiques internationaux par les mouvements politiques et la politique étrangère des États-Unis dans la région.
Elle a été coordinatrice et conseillère juridique principale de l’équipe de négociation palestinienne lors de la candidature de la Palestine à l’ONU de 2010 à 2012.
Elle est titulaire d’un doctorat en droit de l’université de Californie à Berkeley et d’une maîtrise en droit international et transnational de l’université de Willamette. Son compte twitter : @zahahassan

Son premier livre, Womanpower: The Arab Debate on Women at Work , a été publié par la Cambridge University Press; elle est co-auteur de Citizens Apart: A Portrait of the Palestinian Citizens of Israel (I.B. Tauris).

Elle est titulaire d’une maîtrise en affaires publiques de Sciences-Po Paris. Elle a précédemment travaillé avec les Nations unies et d’autres institutions multilatérales et est actuellement basée à Ramallah où elle conseille le gouvernement palestinien. Son compte twitter : @InesAbdelrazek.
– Palestiniens au Liban : “Le monde nous a oubliés”, par Diana Hodali, 7 avril 2021
Pandémie de COVID, crise économique, mépris de leurs droits : les choses deviennent de plus en plus difficiles pour les Palestiniens réfugiés au Liban. Une des raisons de leurs difficultés est le sous-financement chronique de l’agence des Nations unies qui s’occupe d’eux.
– Connivence entre Israël et les dictatures du Golfe pour faire disparaître l’UNRWA et les réfugiés palestiniens, par Jonathan Cook, 12 février 2021
*Jonathan Cook a obtenu le Prix Spécial de journalisme Martha Gellhorn. Il est correspondant étranger en poste permanent en Israël (Nazareth depuis 2001). Ses derniers livres sont : “Israel ad the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the to Remake the Middle East” (Pluto Press) et “Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair” (Zed Books). Consulter son site personnel.
Un article d’Al-Shabaka non traduit en français
Reflections on Palestinian Leaderships Past (Réflexions sur le leadership palestinien dans le passé), by Jamil Hilal, June 23, 2020.
Hilal étudie le leadership palestinien avant 1948, année de la création de l’Etat d’Israël, l’ascension et la chute de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) avant et après le processus d’Oslo commencé en 1993, et les aspects de la gouvernance palestinienne au cours de la Première Intifada (1987-1993). Il relève un certain nombre de facteurs-clés pour évaluer sa réussite ou son échec.
Cette étude fait partie d’un cycle de recherche politique d’Al-Shabaka sur la gouvernance palestinienne et sa fiabilité.