Gaza, une collecte de l’UJFP, une pétition aux autorités de l’Union Européenne, une déclaration de l’Église de Norvège.

Nous relayons l’appel à dons de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) pour que les actions qu’elle mène en faveur de la population de Gaza puissent se poursuivre, malgré les restrictions draconiennes imposées par Israël dans l’acheminement de l’aide d’urgence.

Urgence guerre à Gaza

par Union Juive Française pour la Paix

“Dans cet enfer, conserver le réflexe de la solidarité”, Abu Amir, correspondant de l’UJFP à Gaza.

Abu Amir est le correspondant de l’UJFP à Gaza depuis 2016.

Il a été l’organisateur de la solidarité avec les paysans de Gaza depuis 2016. Les réalisations ont été importantes (construction d’un château d’eau, de canalisations, de panneaux solaires, d’une maison des paysans, d’une pépinière solidaire, d’une voiture avec laquelle un agronome visitait les fermes …). C’est l’ONG de Gaza “Tatweer” qui recevait les fonds .

Ces réalisations ont été détruites depuis le 7 octobre 2023. Abu Amir et son équipe ont dû changer deux fois de domicile et sont à présent sous la tente à Rafah.

L’argent de la solidarité continue d’arriver malgré les difficultés. Avec cet argent, l’équipe a pu fournir des tentes, du plastique pour se protéger de la pluie et de l’humidité, des chaussures, des vêtements chauds. Mais surtout, elle organise des cantines collectives et un système de distribution de repas et de bouteilles d’eau pour une population au bord de la famine. Ce travail se fait sur les routes de l’exode, dans les zones où les tentes sont installées et dans les écoles où la population s’est réfugiée.

L’UJFP travaille aussi depuis des années avec l’association Ibn Sina. C’est une association d’éducation populaire et d’aide psychologique aux personnes traumatisés par les bombardements. Depuis le 7 octobre, l’équipe d’Ibn Sina qui s’est réfugiée à Rafah, a pu prendre en charge des enfants, secourir des prématurés dans les hôpitaux, fournir des couvertures, acheter des repas. Mais surtout, elle est en train de construire des WC dans des zones où il y a des milliers de réfugiés et aucun équipement.

Ce sont les correspondants de l’UJFP qui déterminent au jour le jour les urgences immédiates, le montant de l’aide nécessaire et le meilleur moyen de transmettre les fonds. Une comptabilité scrupuleuse est tenue malgré les conditions.

Sous l’enfer des bombardements, la société gazaouie montre encore ses ressources de solidarité. À nous de l’aider de toutes nos forces

Description des postes de dépenses

Nous prévoyons :

·        150 000€ pour l’aide alimentaire d’urgence à la population

·        60 000€ pour  pour l’achat de tentes, de couvertures, d’abris

·        40 000€ pour le carburant nécessaire à la logistique

·        50 000€ pour l’aide aux enfants et la construction de sanitaires

Soit 300 000 euros en tout.

Lien pour contribuer à la collecte : https://www.helloasso.com/associations/union-juive-francaise-pour-la-paix/collectes/urgence-guerre-a-gaza

Texte et image UJFP

Cette pétition est adressée : “À la Commission européenne, au Parlement européen et au Conseil de l’Union européenne“.

Le gouvernement israélien affame la population de Gaza ; l’Union européenne ne peut pas se rendre complice des graves violations du droit international commises par Israël.

Le plan d’action UE-Israël ne peut se poursuivre tant que le gouvernement israélien bombarde sans relâche des civils et affame délibérément la population de Gaza.

En vertu de l’article 2 de l’accord d’association UE-Israël, la coopération doit être suspendue si l’une des parties se rend coupable de violations graves des droits humains. Ce seuil est largement dépassé depuis longtemps, comme l’ont documenté toutes les grandes organisations de défense des droits humains.

Nous demandons donc instamment à l’UE et à ses États membres :

  • De geler TOUT commerce avec Israël : suspendre immédiatement le plan d’action UE-Israël et les dispositions commerciales de l’accord d’association
  • D’arrêter TOUTES les exportations d’armes vers Israël
  • D’imposer des sanctions aux responsables israéliens et aux colons responsables du blocus et des atrocités de masse commises en Palestine.

Pourquoi est-ce important ?

Les enfants de Gaza meurent, non seulement à cause des bombes, mais aussi à cause d’une famine délibérément provoquée.

L’ONU tire la sonnette d’alarme : 14 000 enfants pourraient mourir à Gaza si l’aide alimentaire et médicale n’est pas acheminée d’urgence. Les parents sont contraints de nourrir leurs enfants avec de l’herbe. Des bébés meurent de déshydratation. [1]

À la frontière de Gaza, 80 000 mètres cubes d’aide humanitaire (nourriture, lait maternisé, fournitures médicales) sont bloqués dans le désert.  [2]

Et les ministres israéliens ne s’en cachent pas, ils en sont fiers. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich a déclaré : “L’aide qui entrera à Gaza dans les prochains jours est minime. Nous sommes en train de démanteler Gaza […] Et le monde ne nous en empêchera pas.” [3]

Mais partout dans le monde, une mobilisation s’organise et notre pression commence enfin à porter ses fruits. Après des mois de silence, cette semaine, même les alliés les plus proches d’Israël en Europe ont demandé une révision de l’accord commercial de 47 milliards d’euros conclu avec l’UE, officiellement fondé sur le respect des droits humains et la levée du blocus humanitaire. [4]

Ce revirement n’est possible que grâce à la mobilisation populaire. Mais une simple révision ne suffira pas à sauver des vies. Ensemble, nous devons exiger davantage.

C’est pourquoi nous appelons les dirigeant·es européen·nes à prendre des mesures concrètes pour cesser de financer ces crimes de guerre sans précédent commis par Israël, avant que d’autres civils ne meurent de faim : suspendez l’accord d’association UE-Israël, principal traité régissant l’ensemble des relations entre l’UE et Israël, arrêtez les exportations d’armes et sanctionnez ceux qui alimentent la violence.

Dans le même temps, l’UE doit continuer à demander de toute urgence le rétablissement d’un cessez-le-feu, la libération de tous les otages par le Hamas et les autres groupes armés, ainsi que la levée du blocus de l’aide humanitaire.

Nous y sommes presque. Un ou deux pays suffisent pour faire pencher la balance. Assurez-vous que le vôtre en fasse partie : faites connaître votre position aux dirigeants européens.

Références :

[1] https://www.bbc.com/news/videos/cdr550j818po
[2] https://www.unicef.org/press-releases/more-million-children-gaza-strip-deprived-lifesaving-aid-over-one-month
https://www.bbc.com/news/articles/crk2264nrn2o
https://www.wfp.org/stories/eyewitness-we-have-plenty-food-ready-go-gaza-we-just-need-go-ahead
https://www.instagram.com/p/DJ7Fye2NJ1c/
[3] https://www.timesofisrael.com/liveblog_entry/backing-off-threat-to-quit-coalition-smotrich-says-entry-of-minimum-aid-in-gaza-wont-reach-hamas/

https://www.instagram.com/p/DJ43WX8v44W/?img_index=5

[4] https://euobserver.com/eu-and-the-world/arb8fe400c

Lien vers le formulaire sur We Move Europe : https://action.wemove.eu/sign/2025-05-EU-trade-Israel-petition-FR/?referring_akid

Déclaration de la Conférence épiscopale de l’Église de Norvège

Le 14 mai 2025

– Heureux les artisans de paix (Matthieu 5,9)

Toutes les personnes sont créées à l’image de Dieu et possèdent la même valeur inviolable.

Par conséquent, nous ne pouvons rester silencieux lorsque des individus sont dépouillés de leur humanité. Nous sommes troublés par les événements qui se déroulent à Gaza et nous les condamnons. Nous entendons l’appel de nos frères et sœurs palestiniens dans la foi, qui nous exhortent, en tant qu’Église, à nous élever contre les abus qui se déroulent sous nos yeux.

Le monde semble impuissant à empêcher une crise humanitaire. Des maisons, des écoles, des routes, des réserves d’eau et des systèmes d’égouts sont détruits. Les mosquées, les églises et les hôpitaux sont bombardés. L’accès aux produits de première nécessité tels que la nourriture, l’eau potable, les médicaments et les soins de santé a été coupé. Tout cela détruit les conditions de vie des Palestiniens survivants, au point qu’ils ne peuvent plus rester dans leur patrie. Les traumatismes infligés aux enfants les marqueront pour le reste de leur vie. La population palestinienne est activement déplacée de ses foyers et de son pays.

Cet effondrement humanitaire est aussi un effondrement moral. Le système juridique international – établi pour protéger les personnes et sauvegarder les droits humains même en temps de guerre et d’occupation – est ignoré. Le Hamas a violé le droit international par ses actes terroristes brutaux et ses prises d’otages et continue de le faire tant qu’il retient des otages. Le gouvernement israélien, par ses opérations militaires excessivement brutales qui touchent gravement les civils, affiche un mépris pour les lois humanitaires relatives à la guerre. La gravité de la situation est soulignée par le fait que la Cour internationale de justice a mis en garde contre un possible génocide en cours dans la bande de Gaza et a insisté sur la responsabilité partagée de tous pour l’empêcher. Ce qui se passe actuellement détruit non seulement le peuple palestinien et son avenir, mais porte également atteinte à l’intégrité morale et à la démocratie d’Israël.

Lorsqu’on laisse de tels événements se dérouler sans intervenir, on a l’impression que les vies palestiniennes valent moins que d’autres. En tant qu’êtres humains, nous ne pouvons rester silencieux face à une telle déshumanisation. Chaque vie perdue ou affectée à Gaza, en Cisjordanie et en Israël est créée avec la même dignité humaine et est aimée de la même manière par Dieu.

Les peuples israélien et palestinien ont le droit de vivre à l’intérieur de frontières sûres. Il ne peut y avoir de paix tant que tous ceux qui vivent entre le Jourdain et la mer Méditerranée, dans un ou deux États, ne jouiront pas de droits égaux et de la même possibilité de vivre en paix et en sécurité.

Un cessez-le-feu doit être rétabli, les otages doivent être libérés, les organisations humanitaires doivent être autorisées à livrer de la nourriture et des médicaments à Gaza, et la violence à l’encontre de la population palestinienne de Cisjordanie doit cesser.

Les efforts diplomatiques en faveur de la paix et de la justice doivent être intensifiés. Nous appelons le gouvernement norvégien, ainsi que d’autres nations, à continuer d’œuvrer pour mettre fin aux atrocités actuelles et pour parvenir à une solution juste qui garantisse une paix durable tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens.

À l’heure actuelle, il est également nécessaire d’accroître la pression sur le gouvernement israélien pour qu’il mette un terme à ce qui semble être une politique intentionnelle de nettoyage ethnique. Tous les instruments politiques et économiques légitimes, y compris les diverses formes de sanctions généralement utilisées en réponse aux violations du droit international, doivent être envisagés. Il est de la responsabilité et du devoir des autorités politiques d’évaluer et de mettre en œuvre les mesures les plus efficaces dans une telle situation.

Nous constatons que, plus que dans d’autres conflits armés, le langage religieux est utilisé pour légitimer la violence et les actes de guerre en Israël et en Palestine. Nous rejetons toute défense des atrocités fondée sur des références à la volonté de Dieu. Nous encourageons les autres Églises, en Norvège et dans le monde entier, à condamner clairement la guerre à Gaza et à exprimer leur solidarité et leur soutien aux Églises palestiniennes et au peuple palestinien dans cette situation. Nous demandons tout particulièrement au Conseil œcuménique des Églises de continuer à le faire au nom de toutes les Églises membres. Notre foi chrétienne ne doit jamais être utilisée, directement ou indirectement, pour justifier le soutien à et le traitement de la population palestinienne dont fait preuve actuellement le gouvernement israélien.

Nous appelons toutes les personnes à faire ce qu’elles peuvent en cette période critique, afin que nous puissions ensemble défendre notre humanité et nos valeurs humanitaires communes.

En tant qu’Église, nous prions pour toutes les personnes touchées par cette catastrophe et pour tous ceux qui en portent le pouvoir et la responsabilité. Priez avec nous :

Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix.

(Traduction le 17 mai par Mathieu Busch, ACO – Action Chrétienne en Orient, basée sur DeepL)

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