Chronique de Bernard Flichy en mission EAPPI – Rencontres

Samedi 4 décembre après midi,

quelque part le long du mur[1], entre Tulkarem et Jénine.

Nous sommes pilotés par un Palestinien, Abdulkarim. Il travaille pour l’ONG israélienne B’Tselem. Il nous montre une maison coupée par le mur, dans un village naguère riche : la route commerciale qui y passait aboutit… sur le mur. Une cinquantaine de maisons ont reçu des ordres de démolition. Elles sont trop proches du mur ainsi qu’un bel entrepôt, construit par un Palestinien ayant gagné de l’argent dans le golfe persique et ayant investi ses économies dans son village natal.

Nous rencontrons un jeune qui nous invite chez lui. Son rêve est de rejoindre son frère à Toronto. En attendant, quand il veut aller en Israël – ce qui lui est interdit – il « snake », nous dit-il, le long du mur jusqu’à ce qu’il trouve un passage. Son père, travailleur dans le bâtiment, arrive. Apprenant que je suis français, il me dit : « Les Français ont tué un million d’arabes en Algérie ; ce sont des avions français que les Israéliens ont utilisés pour la conquête de 1967, et c’est en France que l’on trouve le plus grand nombre de juifs en Europe ». Il nous offre cependant le café. Lire la suite de la chronique et Toutes les chroniques.


[1] dit de « sécurité » pour les uns, de l’« apartheid » pour les autres.