«En Irak, nous ne célébrerons pas la messe de minuit»

Mgr Louis Sako : «L’attentat de Bagdad était politisé,

j’en suis persuadé. Il a été préparé avec soin.»

Interview  de l’archevêque chaldéen de Kirkouk, Mgr Louis Sako, décrit le traumatisme des chrétiens irakiens. La communauté chrétienne en Irak a compté jusqu’à 1,5 million de membres. Elle est aujourd’hui forte de 850 000 personnes, sur 30 millions d’Irakiens environ. Mgr Louis Sako, archevêque chaldéen de Kirkouk (nord), était récemment de passage à Paris.

LE FIGARO. – Après l’attentat qui a fait 68 morts dans une église de Bagdad en octobre , comment abordez-vous les fêtes de Noël cette année en Irak ? 

Mgr Louis SAKO. – C’est la première fois que les chrétiens se sentent découragés. L’atmosphère est celle d’un deuil. À Bagdad, le massacre a été très choquant pour les chrétiens, et pour tous les Irakiens qui ont réagi avec force contre cette attaque. À Kirkouk, nous ne célébrerons pas la messe de minuit. Ce sera la même chose à Bagdad et à Mossoul. On ne sait jamais. La police n’est pas professionnelle – et parfois infiltrée par les extrémistes. C’est ce qui est arrivé pour cet attentat : la veille, les barrières de sécurité avaient été déplacées ; le jour même, la police n’est pas venue… C’étaient là des signes. Il faut les voir. Nous n’avons pas le droit d’exposer la vie des fidèles au danger. 

Peut-on parler d’un Noël de terreur ?

De peur, plutôt. Le mot de terreur est trop fort. La terreur, c’est quand tout est fini. Avec la peur, l’espoir subsiste. Tout n’est pas noir, il y a une petite lueur dans la nuit. Lire la suite de l’interview sur le site du journal Le Figaro