Noël de deuil pour les coptes – Partir ou rester, la souffrance des coptes d’Alexandrie

 

Noël de deuil pour les coptes

Six jours après l’attentat d’Alexandrie, les coptes se préparent à des veillées intenses, en Égypte et en France, Noël étant célébré le 7 janvier dans le calendrier oriental. Reportage au monastère Mar Mina, près d’Alexandrie, où ont été enterrées la plupart des 23 victimes. Sous un ciel orageux, d’imposants clochers surmontés de la croix orthodoxe s’élèvent au milieu de champs verdoyants. Pour franchir les murs qui entourent le monastère de Mar Mina, il faut montrer patte blanche. Sauf exception, le garde à l’entrée ne laisse passer que les Égyptiens dont la carte d’identité porte la mention « chrétien » – la religion étant obligatoirement inscrite sur les papiers d’identité égyptiens. « En temps normal, les musulmans peuvent entrer aussi, mais depuis l’attentat contre l’église d’Alexandrie, le 31 décembre, la sécurité est renforcée », explique Saher, 26 ans, ingénieur en informatique. C’est l’un des rares visiteurs. Ce matin-là, le lieu est particulièrement calme. Il est 10 heures, les moines sont en prière ou conduisent la troisième et dernière messe de la matinée. Devant la basilique dédiée à saint Mina, un martyr du IVe siècle, un jardinier bêche entre des rangées de fleurs. Lire l’article sur le site du journal La Croix.

 

Partir ou rester, la souffrance des coptes d’Alexandrie

Dans le quartier de l’église Al-Qiddissine, où a eu lieu l’attentat du Nouvel An, les habitants coptes et musulmans expriment leur rejet de l’extrémisme. Mais la tension est palpable. La chambre de Victor et Magdi ne désemplit pas. Des amis, des voisins, chrétiens et musulmans, font la queue pour saluer ces deux jeunes coptes blessés dans l’attentat contre l’église Al Qiddissine du 31 janvier. « Que Dieu soit avec toi », répètent les visiteurs aux convalescents, dont le ventre, la poitrine ou les jambes sont encore criblés d’éclats de bombe. « Ceux qui ont été tués sont des martyrs », affirme l’une des femmes coptes présentes. Les conversations sur l’identité des terroristes vont bon train. « Ceux qui ont fait cela ne sont pas égyptiens », soutiennent deux infirmières voilées. « Qu’est-ce qui nous le prouve ? Ceux qui ont tiré sur les chrétiens à la sortie de l’église l’année dernière à Nag Hamadi étaient égyptiens », leur oppose Hélène, la femme de Magdi Wahib, le plus âgé des deux blessés. Puis tout le monde se tait : deux prêtres coptes entrent dans la chambre pour bénir les deux hommes. Magdi et sa femme ne rêvent que d’une chose : quitter l’Égypte. « Pour nos enfants, Diminia et Victor. Depuis l’attentat, ils sont terrifiés, ils font tout le temps des cauchemars. Nous voulons qu’ils vivent en paix », explique Hélène. La famille pensait déjà émigrer avant l’attaque, mais ils sont maintenant plus déterminés que jamais. Lire l’article sur le site du journal LaCroix.