Sauvons l’Histoire en écoutant celle de l’Autre

Pourquoi ne pas sauver l’Histoire en la faisant écrire par les élèves ? Idée iconoclaste, démagogique voire dangereuse j’en conviens ! J’en conviens mais arrêtons-nous sur une expérience inédite. Un livre né quelque part entre Israël et les territoires occupés en Cisjordanie, écrit par des enseignants israéliens et palestiniens. Un livre rédigé à quatre mains le long d’une ligne de démarcation, « pour former les professeurs à être des bâtisseurs de paix ». Les initiateurs de cet ouvrage sont membres d’une ONG, PRIME, fondée par des professeurs – chercheurs israéliens et palestiniens sous la houlette de l’Institut sur la paix de Francfort. Cette association se bat pour la paix et la reconnaissance mutuelle des belligérants, par la création d’activités communes. Comme ce livre. Six professeurs palestiniens et six professeurs israéliens ont écrit chacun y a écrit son histoire pour écouter celle de l’autre et pour enseigner ces deux histoires parallèles. Ces professeurs n’ont pas voulu faire œuvre d’historiens, car ils n’ont voulu ni réécrire les récits ni modifier la lecture des événements. Ils ont exposé leurs visions de l’Histoire, celles apprises par leurs peuples. Leur écriture sort des sentiers battus du Proche-Orient, ceux de l’endoctrinement, ceux qui donnent raison à l’un en donnant tort à l’autre. En Terre sainte, les manuels scolaires décrivent toujours les guerres, avec leur ronde infernale de massacres et de souffrances, mais ignorent toujours les moments de paix et de coexistence pacifiques entre les deux peuples. Toujours encore, les héros de l’un deviennent les méchants de l’autre.  Aujourd’hui, les enseignants, israéliens et palestiniens, sont des émissaires de guerre, en privilégiant les thèses des uns à celles des autres. Les auteurs de ce livre croient qu’est venue l’heure où « l’enseignant sache faire une place aux questions posées sur les histoires respectives. » Lire la suite de l’article de Richard Lebeau Source Historia