Chronique de Aimé Savard, du 25 février 2011 – Qui se souvient de l”Union pour la Méditerranée ? Et qui en parle depuis le début des révolutions arabes ? Cette organisation intergouvernementale plutôt nébuleuse, fut pourtant lancée en grande pompe à Paris, le 13 juillet 2008, par Nicolas Sarkozy au cours d’un sommet des 44 chefs d’Etat des pays membres. En créant cette nouvelle organisation, le président français entendait d’abord relancer le « Processus de Barcelone » c’est-à-dire le partenariat entre l’Union européenne et les pays du sud et de l’est de la Méditerranée conclu en 1995. Il souhaitait en outre utiliser cette institution pour associer l’Europe à la recherche d’une solution au conflit istaélo-palestinien et pour trouver une alternative à l’entrée de la Turquie dans l’U.E à laquelle il est fermement opposé. Fidèle à lui-même, M. Sarkozy se voyait conduire cette instance. Pour mieux contrôler la nouvelle structure, il voulait en réserver l’accès aux seuls pays riverains, en excluant les autres membres de l’Union européenne.
Mais les partenaires européens de la France sont vite venus bouleverser ce projet. Les pays du Nord de l’Europe ont refusé le principe d’un partenariat euro-méditerranéen réservé aux seuls pays riverains. En séparant pays du Nord et du Sud au sein de l’Union européenne, cela n’aurait pu que contribuer à affaiblir celle-ci. Finalement, c’est un projet fortement revu à la baisse qui fut adopté en juillet 2008 à Paris. L’Union pour la Méditerranée comprend les 27 pays de l’U.E plus tous les pays riverains qui n’en sont pas membres. Les grandes ambitions politiques furent abandonnées au profit de projets concrets concernant la dépollution de la Méditerranée, les autoroutes de la mer, les énergies renouvelables, l’accroissement des échanges économiques, etc. Toutes choses utiles certainement, mais dont les objectifs précis sont restés lointains et flous…. Lire la suite de la chronique, et toutes les chroniques de Aimé Savard.
