Egypte, Tunisie, la « révolution de la dignité », selon le curé de Ramallah

Nous publions ci-dessous une analyse du P. Faysal Hijazen, curé de Ramallah, en Palestine, docteur en théologie morale et professeur à l’université de Bethléem, dans laquelle il évoque la « révolution de la dignité » qui a libéré les peuples tunisiens et égyptiens de la « peur provoquée par des régimes habitués à l’intimidation ». « Cette révolution nous a surpris par sa force et par ses fruits », affirme le père Hijazen dans ce texte intitulé « Contre quelles idoles nous sommes-nous rebellés ? ». Il appelle de ses vœux une nouvelle « civilisation qui donne la confiance en soi et favorise le dialogue », une nouvelle « mentalité qui libère de toute chaîne qui détruit l’homme et le dégrade ». 

Après le départ forcé du président Moubarak, qui a quitté le pouvoir, beaucoup s’imaginent que cette « révolution blanche », la révolution qu’on a appelée celle de la dignité, qui a conduit les jeunes gens en Tunisie comme en Égypte, beaucoup s’imaginent que c’était seulement une rébellion contre des individus ou des régimes. Mais si nous regardons profondément les choses, nous nous rendons compte qu’il s’agit d’une révolution idéologique, profonde, fondée sur des principes auxquels il est difficile de renoncer.

Il s’agit d’une courageuse détermination de regagner la liberté et la dignité de la personne humaine, qui a déraciné des cœurs, la peur. Cette peur qui a été le facteur dominant, précisément pour dominer tous ces peuples pendant de longues décades. Cette révolution a donc enlevé des cœurs la peur provoquée par des régimes habitués à l’intimidation, aux menaces, des régimes qui avaient aboli la liberté intellectuelle et ont imposé la peur. Une peur qui vient d’éléments forts qui imposent leurs idées, leurs traditions et leurs habitudes à tout individu en effaçant la personnalité et la liberté. Une peur qui vient de loin, surtout centrée sur des éléments religieux qui semblent priver l’être humain de sa liberté et de sa dignité.Une peur qui a dominé la société, qui a écrasé l’individu. Une peur qui a privé l’individu de ses droits les plus simples, qui a ignoré ou miné sa dignité humaine.” Lire la suite sur le site ROME ZENIT.org.

Contre quelles idoles nous nous sommes rebellés ? Par le Père Faysal Hijazen

Après le départ forcé du président Moubarak, qui a quitté le pouvoir, beaucoup s’imagine que cette “révolution blanche”, la révolution qu’on a appelé celle de la dignité, qui a conduit les jeunes gens en Tunisie comme en Égypte, beaucoup s’imagine que c’était seulement une rébellion contre des individus ou des régimes. Mais si nous regardons profondément les choses, nous nous rendons compte qu’il s’agit d’une révolution idéologique, profonde, fondée sur des principes auxquels il est difficile de renoncer.
Il s’agit d’une courageuse détermination de regagner la liberté et la dignité de la personne humaine, qui a déraciné, des cœurs, la peur. Cette peur qui a été le facteur dominant, précisément pour dominer tous ces peuples pendant de longues décades. Cette révolution a donc enlevé des cœurs la peur provoquée par des régimes habitués à l’intimidation, aux menaces, des régimes qui avaient aboli la liberté intellectuelle et ont imposé la peur. Une peur qui vient d’éléments forts qui imposent leurs idées, leurs traditions et leurs habitudes à tout individu en effaçant la personnalité et la liberté. Une peur qui vient de loin, surtout centrée sur des éléments religieux qui semblent priver l’être humain de sa liberté et de sa dignité. Une peur qui a dominé la société, qui a écrasé l’individu. Une peur qui a privé l’individu de ses droits les plus simples, qui a ignoré ou miné sa dignité humaine.
Cette révolution qui nous a surpris par sa force et par ses fruits, elle nous a aussi surpris par la détermination de ses promoteurs. Il s’agit d’une révolution fondée sur des principes profondément enracinés en l’homme et venant directement de son être même et de la valeur de sa personnalité. C’est une révolution fondée sur des valeurs essentielles, dont les plus importantes sont celles de la vie, de la dignité, de la liberté, de l’égalité, de la justice. C’est la révolution de l’homme privé de sa dignité et de son droit à l’expression de sa pensée. C’est la révolution de l’homme écrasé, de l’homme envahi par la peur de celui qui décide à sa place et qui le considère éternellement mineur, incapable de réfléchir, de comprendre son propre bien et celui de la société.
Cette révolution n’est donc pas dirigée contre un individu, une personne, un chef, un dirigeant, un responsable, mais il s’agit plutôt de la révolution ou de la rébellion contre une mentalité et s’il en est une civilisation qui nous a opprimés pendant des décades et nous a relégués dans l’empire de la peur en faisant de nous des êtres infrahumains sous prétexte que c’était l’ordre, la religion qui imposait le devoir de nous écraser et de nous dominer intellectuellement et spirituellement. Il s’agit d’une révolution contre une certaine culture de peur qui est passée d’une société intimidée aux dirigeants mêmes qui avaient imposé cette peur.” Lire la suite de l’article sur le site Chrétiens de Marcq