Israël : offensive législative et repli identitaire

En octobre dernier, le gouvernement Netanyahou avait donné son aval à un projet de serment de loyauté à un « Etat juif et démocratique ». Fin mars, le Parlement israélien a adopté une loi autorisant les processus de sélection interne dans les villages israéliens. Deux mesures perçues comme anti-arabe. Analyse d’une campagne législative symptomatique de la défiance entre Juifs et Arabes israéliens.

 

Source le site du journal Témoignage Chrétien

“La phrase controversée a été prononcée le 10 octobre dernier lors d’un conseil des ministres du gouvernement de Binyamin Netanyahou : « Je jure de respecter les lois de l’Etat d’Israël, juif et démocratique. »
 Sujet phare du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, le projet de serment de loyauté ne s’adresse au départ qu’à deux catégories plutôt ténues d’aspirants-citoyens : les non-Juifs européens ou américains qui demandent la nationalité suite à un mariage avec un Israélien et les conjoints palestiniens d’Arabes israéliens.
 Les premiers ne sont pas légion et les derniers se font de plus en plus rares. La faute à une mesure d’exception reconduite chaque année depuis 2003 ( Citizenship and Entry into Israel Law) : sauf « cas humanitaires », elle ne permet plus aux Palestiniens qui se marient avec des Israéliens de vivre sur le territoire avec leur conjoint. Encore moins d’envisager la citoyenneté.
 Cette mesure d’exception a fait suite à un attentat sanglant dans un restaurant de Haïfa, le 21 mars 2002, faisant 15 morts. La psychose avait alors envahi le pays car le terroriste en question était un citoyen fraîchement israélien. Shadi Tubasim avait obtenu des papiers suite à une procédure de regroupement familial avec son épouse arabe israélienne. Une pratique très courante dans les années 90 puisqu’entre 1994 et 2003, près de 12 000 Palestiniens ont obtenu la citoyenneté israélienne suite à leurs mariages.
La tendance s’est aujourd’hui inversée : « C’est devenu très marginal. Le ministère de l’Intérieur n’accède quasiment plus aux demandes de citoyenneté des conjoints palestiniens. Encore moins Eli Yishaï  (le ministre actuel) qui s’y oppose vigoureusement », explique Jacques Bendelac, auteur de l’ouvrage de référence, « Les Arabes d’Israël ».
La loyauté : cheval de bataille de la droite radicale.” Lire la suite sur le site de Témoignage Chrétien