Vendredi matin, visite du camp palestinien de Chatila
Dès l’entrée dans le camp, on est frappés au coeur…les couches de bétons qui s’empilent sans fin, les rues beaucoup trop étroites, l’odeur âcre de trop de promiscuité, …un bidonville de bric et de broc qui grandit en hauteur plutôt qu’en largeur… 17 000 habitants pour un petit km².
Mais ce que l’on remarque ensuite, rapidement, c’est le sourire et l’accueil des réfugiés, les gestes de bonjour et de bienvenue des hommes, les jeux des enfants, la beauté et la coquetterie des femmes…Et l’espoir…
L’espoir chevillé, aux cœurs, aux corps et aux âmes des personnes rencontrées sur le chemin.
Cet espoir qui se transmet aussi vraiment par l’échange et par l’éducation…
60% des habitants du camp ont moins de 15 ans.
Nous ne pouvons aujourd’hui que prier et témoigner ; pour que les personnes que nous avons croisées pendant ces quelques heures puissent un jour découvrir leur terre tant désirée depuis maintenant plus de trois générations et connaître un jour des conditions de vie plus décentes, au Liban et dans tout le Moyen Orient. Cécile.
La visite dans le camp de Chatila a été une étape importante pour chacun d’entre nous; étape qui nous a fait un peu mieux réaliser les conditions de vie des palestiniens au Liban. Notre chance était de pouvoir y être accueillis par l’association Najdeh, présente à l’intérieur du camp dans lequel vivent dix sept mille palestiniens, dont la moitié sont des enfants. Ces jeunes palestiniens travaillent parfois pour aider leur famille dans un contexte où les conditions de vie sont difficiles, mais la plupart arrivent cependant à avoir accès à une école (bien que les conditions ne soient pas réellement adaptées…). En effet, l’UNRWA (/ONU) a différentes structures pour l’éducation et notamment une école primaire (une seule) à l’intérieur même du camp qui accueille 500 élèves de 6 à 12 ans. Quelques autres écoles de l’UNRWA sont accessibles en périphérie de Chatila et les quelques familles qui en ont les moyens peuvent aussi envoyer leurs enfants dans des écoles privées libanaises. Face au nombre élevé d’enfants, les groupes doivent s’alterner le matin et l’après midi. Nous avons eu la possibilité de visiter une école maternelle (pour les élèves de 3 à 5 ans), une parmi les six présentes dans le camp. Celle que nous avons visitée accueille quatre-vingt-neuf enfants de 7h 30 à 12h, encadrés par quatre enseignantes et une directrice. Les enseignements semblent déjà bien plus théoriques que dans notre propre école maternelle et s’appuient sur des cahiers dès 3 ans (!)
Cette rencontre a été vraiment riche, entre autre car c’était une façon d’aborder les acteurs présents dans le camp et la seule occasion d’aborder ici la question de l’éducation, dans un contexte d’autant plus délicat qu’il s’agit de la question des réfugiés palestiniens. Ces enseignantes étaient ravies de nous accueillir et semblaient réellement fières de leur mission dans cette école. Une des choses qui nous a le plus marqués, je crois, est la présence de grandes peintures dans chacune des quatre classe, symbolisant l’éternel désir de retour sur leur terre de Palestine. Une montgolfière, par exemple, avec le prénom de chaque enfant, s’envolant vers Jérusalem… Bénédicte