Plutôt qu’un ressenti sur un voyage je propose de vous faire un retour sur ce voyage. Loin de moi l’idée que les sentiments sont inutiles mais à la subjectivité je préfère l’objectivité et l’analyse qu’elle permet sur la réalité.
Le vivre ensemble, la thématique du voyage peut paraître très éloignée de la réalité d’un pays comme le Liban quand on connaît un peu les difficultés qu’ont eues les différentes communautés à vivre ensemble ces dernières décennies. Pourtant, après avoir rencontré différents acteurs engagés pour le dialogue entre les communautés on peut d’autant plus apprécier encore plus d’avoir participé à cette expérience qu’est le projet « Mosaïque ». De fait, le vivre ensemble ne va pas de soi, il faut le construire d’une part et le faire vivre d’autre part.
La construction du lien entre les êtres nous a été montrée lors de plusieurs rencontres. L’association Fair Trade Lebanon qui promeut le commerce équitable tente de rapprocher des communautés différentes au sein de coopératives. Le dialogue inter-religieux est un enjeu de taille au Liban. De fait, les 18 communautés religieuses reconnues par la Constitution Libanaise montrent à quel point le pays peut être divisé. Dans ce voyage nous avons pu rencontrer des universitaires, des membres du clergé libanais engagé dans ce rapprochement des Hommes. Tant de rencontre nous permettent de garder l’espoir d’une société unie et peut-être même solidaire.
Si ce vivre-ensemble semble si difficile à construire et à maintenir dans un pays comme le Liban c’est aussi à cause des idées préconçues des uns et des autres sur l’Autre. Comment aller vers l’Autre si l’on croît le connaître. Nous avons pu voir l’importance d’éduquer les jeunes à la différence de l’Autre. Ceci ne s’applique pas qu’aux communautés libanaises, elle s’applique à nous tous. Au retour d’un tel voyage il faut oser aller vers l’Autre.
Vous l’aurez compris ce voyage, je l’ai vécu comme un rencontre. Une rencontre de libanais qui osent aller au-delà des préjugés et voir plus loin. Une rencontre au sein d’un groupe de jeunes aussi.
Cette rencontre me pousse à continuer à un monde plus solidaire. Animé par le désir de travailler dans ce domaine de l’économie solidaire je reviens du Liban convaincu que j’ai fait le bon choix.
Je reviens aussi encore plus convaincu que vivre dans un monde solidaire ne signifie pas voir la vie en rose. Un monde solidaire c’est bien plus c’est voir en l’Autre une force pour aller plus loin ensemble.