Voyage "Mosaïques" au Liban: "le dialogue : éduquer et éveiller les esprits à l’ouverture sur l’autre."

Bruno, 31 ans, professeur de physique à Marseille, a pris connaissance du voyage Mosaïque Liban par le biais de l’ICM et de l’ISTR, il nous témoigne de son parcours, de son intérêt pour le vivre ensemble et des ses premières impressions sur le Liban.

Bruno est un jeune professeur de physique de lycée à Marseille. En dehors de sa vie professionnelle, il fait partie d’une aumônerie d’étudiants et jeunes professionnels qui se réunit une fois par mois. C’est par le biais de ses cours de philosophie et de théologie au sein de l’ISTR que Bruno prend connaissance du projet Mosaïque Liban. Son entourage et son intérêt à la question du dialogue inter religieux l’amène à s’intéresser au Liban.

Le dialogue pour une justice sociale

Sensibilisé par le dialogue des différences lors de ses cours théoriques à l’ISTR, Bruno a choisi de participer à l’aventure Mosaïque au Liban pour ainsi voir en pratique la question du vivre ensemble. Pour cela, selon Bruno, « aborder les thèmes du commerce équitable, du développement, de l‘économie solidaire est primordiale ». En effet, avec le dialogue, Bruno estime que l’homme doit chercher sa place dans l’économie et chercher une justice sociale pour se mettre au même niveau que l’autre. En pratique, Bruno a fait du bénévolat de manière ponctuelle avec les sœurs mère Theresa en aidant à la distribution de repas à Marseille. « Ces expériences m’ont atteint et ébranlé car j’ai été confronté à la pauvreté humaine. Ca nécessite d’avoir le soucis des pauvres ».

Mosaïque Liban : la question et les enjeux du vivre ensemble

Admiratif des membres du groupe Mosaïque engagés dans des ONG, Bruno est transformé « ma rencontre avec le groupe a changé mon regard sur le milieux associatif que je connaissais peu et m’incite à m’engager ». Sa découverte du Liban : Bruno reste étonné par la mosaïque religieuse dans ce pays et pose la question sur le vivre ensemble. Ce voyage au Liban lui permet de comprendre les relations entre les pays et entre les communautés afin de mieux saisir les enjeux et les conséquences du conflit israélo-palestinien. Effectivement, Bruno est témoin d’une transposition de ce conflit dans sa ville : « à Marseille, on assiste parfois à des petites tensions entre musulmans et juifs. Or ces cas isolés sont plus visibles dans les médias » dit-il.

Combattre le rejet de l’autre par l’enseignement et le dialogue

Optimiste et confiant envers les jeunes « porteur d’espoir et de fraternité », Bruno estime qu’ « Il ne faut pas sous estimer qu’ils peuvent avoir un regard à la fois près du cœur, mais aussi communautaire. Les élèves ont parfois des clichés et des hostilités, des haines vis à vis de la religion ou de la politique ». Un vrai phénomène de rejet qui demande à être combattu par l’enseignement, le dialogue, éveiller les esprits à l’ouverture sur l’autre, selon Bruno. En tant que professeur, Bruno veille ainsi à éduquer les consciences au rôle de citoyen en pointant les discours qui enferment avec douceur et pédagogie.

L’enseignement des sciences : le lieu du dialogue interculturel

Pour Bruno, la physique a un lien avec le dialogue interculturel : A la lecture d’un livre de Werner Heisenberg, physicien allemand du XX° siècle, il a été stupéfait de voir qu’il a avancé dans ses travaux au gré de ces dialogues, la science avance dans le dialogue, elle avance par le dialogue entre hommes. « Pour Heisenberg, la science se fonde dans le dialogue et l’humilité, se nourrit de la foi. La foi ne nait pas d’une recherche scientifique, mais elle peut dialoguer avec la science : « Un pasteur a dit : un peu de science éloigne la foi, et beaucoup en ramène » et y a un discours possible entre la foi et la raison ».