Voyage "Mosaïques" au Liban: découvertes, rencontres, émotions et perspectives

Bilan du voyage par Cécile:

Au lendemain du retour, il est encore difficile pour moi de me remémorer chaque instant de ce si riche voyage en terre libanaise.De ce fait, un seul mot, un mot magique et fil rouge me vient à l’esprit…Celui de MOSAÏQUE…

 Mosaïque de découvertes de ce pays car en bordure de la Méditerranée, le Liban fut dès l’époque phénicienne un carrefour culturel et commercial.

Les premières traces de peuplement du Liban remontent à plus de 7000 ans. Les archéologues ont découvert à Byblos des restes de huttes préhistoriques, des armes primitives, ainsi que plusieurs jarres d’argile, qui semblent dater des époques Néolithique et Chalcolithique. Puis, le Liban fut la mère patrie des Phéniciens, ce peuple marin aventureux qui se développait sur tout le pourtour de la Méditerranée. Et jusqu’à son indépendance en 1943, le pays fut sous la domination de plusieurs grandes puissances étrangères, qui marquèrent durablement le pays : les Perses, les Assyriens, les Macédoniens, les Romains, les Byzantins, les Arabes, les Croisés, les Mamelouks, l’Empire ottoman, et enfin la France.

Cette histoire si riche m’a permis de découvrir vraiment toute la diversité culturelle qui existe au cœur de ce pays. Je garde notamment en mémoire la visite du musée de Beyrouth, d’une immense richesse, et les villes de Byblos, Tyr et Tripoli.

Mosaïque de rencontres… Sur son territoire, des communautés de confessions diverses ont coexisté dès les premiers siècles de l’ère chrétienne. Au Proche-Orient, le Liban présente un visage original d’un État pluriconfessionnel, dont le développement fut longtemps assuré par un système bancaire parmi les plus performants au monde, ce qui lui valut le titre de « Suisse du Proche-Orient ». Néanmoins, le Liban a connu plusieurs guerres civiles et régionales, notamment entre 1975 et 1990. Tristes années noires où notamment Israël et la Syrie ont essayé de tirer profit de la situation intercommunautaire désastreuse en s’ingérant dans les affaires internes du pays. Aujourd’hui, 18 communautés cohabitent au cœur de ce pays.

Je retiens avec beaucoup d’émotion ce si bel exemple de vivre ensemble, de découverte et de respect de l’autre dans sa diversité et son altérité. Je me souviens de la belle diversité des étudiants à l’Université Saint Joseph où j’ai déjeuné avec des chrétiens maronites, des chiites et des sunnites. Je me souviens du beau message de tolérance de Philippe de Fair Trade Lebanon qui encourage sans cesse les coopératives de femmes, quelque soient leurs confessions religieuses (celles que nous avons visitées étaient druzes dans la Bekaa, Chiites près du Mont Hermel) à développer leurs activités.

Mosaïque d’émotions avec des passages très forts de la joie à la tristesse, de l’espérance à l’errance, du militantisme terrain à l’intellectualisme universitaire…

Là, je m’arrêterai sur la demie journée passée au camp de réfugiés palestiniens Shatila. J’en suis sortie un peu déboussolée, un peu désemparée, un peu perdue. Ce qui m’a particulièrement émue, c’est l’espoir chevillé au corps de ces palestiniens. Cet espoir nourri depuis trois générations par l’éducation, par l’accès aux soins, et par la volonté d’intégration des palestiniens de chacun dans la société libanaise. Leur vie entière n’est tournée que vers un seul objectif : revoir leur terre.

Mosaïque de perspectives évoquées en réunion le dernier jour à Jounieh. La belle diversité de notre groupe nous a permis d’évoquer de nombreuses perspectives de retour et de témoignages de notre voyage (alimentation du blog, conférences, publications,…) « Ne rentrons pas chez nous comme avant »…

A chacun maintenant de faire de ces découvertes une responsabilité ; selon moi celle avant tout, de témoigner sur le bel exemple de tolérance et de vivre-ensemble que nous avons découvert ces derniers jours… et d’en prendre de la graine pour continuer d’en semer des petites dans nos vies et dans celles de nos entourages.