Une Enquête internationale sur la Russie en Syrie, Russie, le laboratoire syrien, est diffusée sur la chaîne de télévision Arte et accessible en replay jusqu’au 30 novembre 2022.
Syrie
Tournée en Russie, en Syrie, en Europe et aux États-Unis, cette ambitieuse enquête retrace les grandes lignes de l’intervention russe en Syrie afin de comprendre la manière dont elle a façonné la politique extérieure du Kremlin au cours de la dernière décennie et laissé croire à Vladimir Poutine qu’il pouvait facilement vaincre en Ukraine. Nourri de témoignages exclusifs et de passionnantes interventions d’experts, un décryptage éclairant sur l’effrayant laboratoire syrien.
Pour comprendre le conflit ukrainien aux frontières de l’Europe, il faut tourner son regard vers la Méditerranée. Depuis 2015, la Russie, acteur incontournable du conflit syrien, s’emploie à maintenir son allié historique Bachar el-Assad à la tête du pays à n’importe quel prix. Sur ce territoire transformé en laboratoire de Vladimir Poutine, presque tout l’armement russe a été testé ces dernières années. À maintes reprises, le chef du Kremlin y a aussi mis les Occidentaux à l’épreuve. En 2013, après l’attaque chimique perpétrée par le régime, la reculade de Barack Obama, malgré des menaces préalables, incitera le président russe à annexer la Crimée six mois plus tard. (…) En 2015, Moscou officialise son alliance avec Damas et conforte ses positions dans le pays, notamment dans des bases militaires stratégiques, aux portes de l’Otan. (…) En six ans et demi, 63 000 soldats russes ont été déployés pour officiellement contrer les mouvements djihadistes. La communauté internationale n’opposera à Moscou qu’une remarquable passivité, contribuant à anéantir les derniers espoirs de l’opposition au pouvoir de Damas. Selon les ONG, plus de 55 000 Syriens auraient été tués par les bombardements de l’aviation russe, dont à peine 5 000 “terroristes” (1).
Réalisation, Edith Bouvier. France, 2022. 53 min.
https://www.arte.tv/fr/videos/108708-000-A/russie-le-laboratoire-syrien/
(1) NdlR. Parmi les ONG évoquées, il y a en particulier Human Rights Watch, dont le rapport sur la Syrie publié en 2022 est accablant pour le régime, tout en documentant les exactions des groupes rebelles, des forces dépendant de la Turquie et de celles qui sont soutenues par la “coalition” menée par les Etats-Unis. Il contient de nombreuses données chiffrées. https://www.hrw.org/world-report/2022/country-chapters/syria
-o-
Liban
Alors que 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, le pays connaît une crise politique inédite. Le mandat du président de la république Michel Aoun a expiré le 31 octobre, sans qu’un successeur ait pu être élu. Et le premier ministre sortant, Najib Mikati, a échoué à composer un nouveau gourvenement, tout en continuant d’expédier les affaires courantes. le président du Parlement, le chiite Nabih Berri, pourrait agir comme médiateur, mais on s’interroge sur la nature du pouvoir du nouveau président et sur le gopuvernement qu’il désignera.
Voir l’article de Jenny Lafond dans le quotidien La Croix du 2 novembre 2022.
https://www.la-croix.com/JournalV2/Au-Liban-paralysie-politique-tombe-mal-2022-11-02-1101240261
En même temps, la dégradation de la situation sanitaire est au point de départ d’une épidémie de choléra telle qu’il n’y en a pas eu au Liban depuis trente ans, selon un article de France 24.
-o-
Israël Palestine
Dans les territoires palestiniens occupés de Cisjordanie, de nouveaux groupes armés de jeunes Palestiniens s’en prennent aux forces armées israéliennes. Les représailles sont impîtoyables. En particulier le camp palestinien de Chouafat, à Jérusalem, et la ville de Naplouse ont été assiégés pendant plusieurs jours, dans une “stratégie du siège” qui rend la vie impossible à des centaines de milliers d’habitants. Plus de 110 Palestiniens, dont un tiers de mineurs, sont morts cette année en Cisjordanie, un record depuis 2006.
Voir l’article de Nicolas Rouger dans le quotidien La Croix du 25 octobre 2022.
Cela, au moment où les dernières élections israéliennes laissent prévoir un retour au pouvoir de Benyamin Netahyahou à la tête d’une coalition de droite et d’extrême-droite. Au 2 novembre 2022, les résultats définitifs ne sont pas encore connus mais dans la revue de presse de ce jour sur France 24, on lit ceci:
D’après The Jerusalem Post, l’ex-Premier ministre, toujours poursuivi pour corruption, serait tout près de l’emporter. Le journal israélien fait aussi état de la “percée” d’Itamar Ben Gvir, le patron du parti d’extrême-droite Otzama Yehudit, “Force juive”, présenté comme le “grand gagnant” de ces élections, et désormais probablement en position de demander les “meilleurs portefeuilles” du futur gouvernement. Selon les sondages à la sortie des urnes, Netanyahu serait en mesure de décrocher une majorité à la Knesset, indique le quotidien Haaretz, qui évoque un bloc de droite crédité de 61 à 62 sièges et un sionisme religieux constituant, à présent, la troisième force politique du pays, avec 14 ou 15 sièges.
Autant dire une très mauvaise nouvelle pour le quotidien de gauche, qui voit dans la percée de Ben Gvir les prémices d’une “révolution de droite, autoritaire et religieuse” en Israël. Haaretz accuse le patron d’Otzama Yehudit d’avoir “transformé le projet sioniste en un projet de suprématie juive, raciste, dans l’esprit” de son mentor, le rabbin raciste et anti-arabe, Meir Kahane. Et c’est d’ailleurs aussi le sentiment du dessinateur jordanien Morad Kotkot, dont le dessin est publié par le site Cartoon Movement, qui montre un Palestinien assassiné par un bulletin de vote en faveur de l’extrême-droite israélienne.
