Une rencontre entre des jeunes et des membres du comité interreligieux à la Maison de la Région à Strasbourg a rappelé la force et le caractère universel de la foi.
« Les autres années, à cinq jours du début des rencontres, jamais nous n’aurions eu le temps d’échanger avec vous comme nous le faisons aujourd’hui, confie Frère Maxime de la communauté de Taizé aux jeunes croyants et aux représentants du comité interreligieux d’Alsace, réunis à Strasbourg à l’initiative de la Région. Nous étions bien trop pris par les derniers préparatifs. Mais ici, pour Strasbourg, tout est déjà organisé et nous avons même plus de places chez l’habitant que de participants » (lire ci-dessous).
«L’ALSACE NE CANTONNE PAS LA SPIRITUALITÉ DANS LA SEULE SPHÈRE PRIVÉE»
C’est que l’Alsace a sans doute une vision un peu plus intégrée du fait religieux que d’autres régions. Toujours sous le régime concordataire, « l’Alsace ne cantonne pas la spiritualité dans la seule sphère privée, a rappelé le président de la région, Philippe Richert. Et son expression dans la sphère publique, dans le respect des valeurs de la République, se traduit par le dialogue et le respect de l’Autre ».
Le comité interreligieux, créé sous l’égide de la région Alsace, illustre bien la volonté des collectivités de cultiver cette philosophie du vivre ensemble, tout à fait en phase avec l’œcuménisme, dans le sens le plus large du terme, qui préside aux rencontres de Taizé.
Les représentants des religions catholique, protestante, orthodoxe, juive, musulmane et bouddhiste ont donc tout naturellement apporté leur soutien aux frères et aux volontaires de Taizé pour les aider dans l’organisation de la rencontre et surtout les enrichir en ouvrant leurs portes et leur connaissance à l’occasion d’ateliers. Le père orthodoxe roumain Vasile Iorgulescu proposera ainsi une découverte des icônes et des chants orthodoxes aux jeunes pèlerins tandis que le grand rabbin Gutmann les accueillera à la synagogue. Mohamed Latahy, aumônier musulman (qui héberge quatre jeunes chrétiens pendant la durée de la rencontre) parlera quant à lui de « Dieu est lumière » à la grande mosquée.
La rencontre de Taizé « est une opportunité de réfléchir sur notre rapport aux autres », confirme Maxime Roclore, volontaire parisien de Taizé. Lui aussi volontaire, Guillaume L’Hôpital renchérit : « c’est une plongée dans un grand bain de différences. On y trouve un certain ressourcement grâce à la redécouverte de la relation avec les gens. On y trouve aussi un nouvel élan pour porter un engagement ». Car le « pèlerinage de confiance » comme les jeunes appellent la rencontre est avant tout une manière de transformer la prière en action.
Simone Wehrung
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